Je ne suis pas un spécialiste de la Seconde Guerre mondiale, mais je pense ne pas me tromper sur les points suivants :
En 1939, cinq millions de français furent mobilisés. Beaucoup avaient déjà accompli leur service militaire. Ceux-là avaient déjà une spécialité, laquelle déterminait leur affectation sauf s'il y avait trop d'individus dans un secteur par rapport aux besoins.
C'était presque la même chose pour ceux qui avaient déjà commencé leur service militaire lorsque la guerre a éclaté, car les choix se font assez tôt.
Pour les élèves des écoles militaires, je devine que cela se passe comme pour les étudiants de médecine et d'autres domaines, c'est-à dire que des voeux sont émis et les mieux classés sont les mieux servis.
Pour les autres, la première étape est le "conseil de révision". Il me semble, sans en être certain, que déjà à l'époque, on l'appelait communément "les trois jours". Il s'agissait d'examens médicaux, physiques et mentaux. Cela ne dure que quelques demi-journées, mais beaucoup de choix sont faits à ce moment-là. On demande aux appelés ce qu'ils souhaitent faire. Ils n'ont pas la réponse immédiatement, sauf peut-être en 1939 à cause de l'urgence de la situation. Les recruteurs affectent chaque individu à une caserne et à un type d'emploi en fonction des besoins, des demandes, et des profils.
L'étape suivante est l'arrivée des jeunes dans les casernes. Normalement, et je pense que c'était aussi le cas lors de la Seconde Guerre mondiale, chacun passe un entretien avec un officier. Celui-ci a sous les yeux le dossier de chaque appelé. Il pose des questions pour vérifier si le dossier est correct, pour évaluer lui-même l'appelé qu'il a en face de lui, pour savoir ce qu'il veut et où il pourrait convenir.
Même si les appelés étaient jeunes, ils avaient très souvent déjà commencé un métier, car on entrait tôt dans la vie active autrefois. Sauf erreur, en 1939, on avait le droit de travailler dès 13 ou 14 ans, et beaucoup le faisaient. Or le métier dans le civil est un facteur important pour le choix de l'orientation militaire. Beaucoup de métiers sont semblables, comme les mécaniciens, les cuisiniers, les infirmiers, les secrétaires, les coiffeurs, etc. Sauf si l'appelé s'y oppose fortement, il se retrouvera généralement affecté dans une spécialité proche du métier qu'il exerçait dans le civil. Pour les autres, il y a plus de hasard.
Ensuite, sauf peut-être dans le cas d'urgence de 1939, toutes les recrues reçoivent une formation militaire minimum, qu'on appelle "les classes" même s'ils sont destinés à un emploi loin des combats. Donc tout le monde apprend la discipline militaire, les grades, le maniement du fusil, fait des "manoeuvres" qui sont des séjours dans la nature, etc. Toutes les recrues peuvent se retrouver combattantes un jour ou l'autre.
A l'issue de cette formation de base qui dure plusieurs semaines, la véritable orientation s'opère. Ce n'est pas forcément ce qui était prévu lors du conseil de révision, ou lors de l'entretien d'arrivée, car les choses peuvent avoir évolué pendant "les classes".
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