CNE_EMB a raison sur les limites du "débat" avec Borsig, mais bon, j'avais commencé à rédiger ça, je le poste :
Borsig a écrit :
Si ce n'est pas nécessairement une victoire « chanceuse », ce fut tout de même une victoire « surprenante » pour paraphraser Pierma et une « bonne surprise » pour les Allemands.
Qu'on m'entende bien : c'est une victoire surprenante pour les Français, qui sont décomposés. (L'armée française était "la meilleure du monde". Cela dit certains officiers, plus nombreux qu'on ne croit, étaient extrêmement inquiets, à commencer - forcément - par le 2e Bureau.)
Côté allemand on n'a jamais douté de la victoire, mais on n'imaginait tout de même pas que l'ensemble des armées alliées serait battu en moins de 3 semaines. (Une fois Dunkerque bouclé la décision est acquise.) Donc bonne surprise.
Citer :
Je ne sais pas exactement quel fut le travail effectué par l'Abwehr en 1939. C'est tout de même difficile de croire que Hitler n'avait aucune méfiance quand les officiers de l'Abwehr lui ont livré la synthèse des « potins » et « bavardages ». Hitler a-t-il pensé que l'information était fiable ?
Les potins de l'Assemblée n'étaient pas la seule source de l'Abwehr. Ils avaient également des sources dans l'armée, forcément. (Et dans les industries de défense, au ministère de la guerre peut-être, quoi encore ? Ah oui : chacun des deux adversaires dispose des plans des fortifications adverses, plans de feu inclus.)
(Pour la Rhénanie, la réponse de Gamelin à Sarraut en 36 est pratiquement dans le domaine public.)
Et puis en septembre 1939 Hitler n'a pas besoin de savoir, ou de spéculer, sur ce que Gamelin fera ou ne fera pas. Il lui suffit de faire le compte des moyens de l'armée française. (Chacun des deux adversaires connaît parfaitement les effectifs, les moyens - ça s'appelle l'ordre de bataille - et les doctrines d'emploi de l'adversaire.)
En principe on ne spécule pas de façon aveugle sur les intentions de l'adversaire, du moins dans tous les cas où il a le temps d'en changer. On regarde ses moyens et leur localisation. (Ce sera l'erreur, la faute contre l'esprit militaire, de Gamelin en mai 40, qui base tous ses plans sur ce que DOIVENT être les intentions allemandes, sans même garder une réserve, ce qui est fou.)