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Dalgonar a écrit :
Pétain, lui, n'expulse pas ces juifs. Il les interne, se débrouille pour trouver des endroits où les interner. Il aurait pu avec autant de facilité les expulser, ou les laisser partir, par exemple en AFN. Leur internement est ce qui a permis ensuite de les envoyer à la mort quand la solution finale fut décidée.Voilà un aspect sur lequel on peut comparer le résultat de ce Gauleiter et de Pétain.
Pourquoi ? Pour que se faire doubler par un plus "effectif" ?
Les "expulser" ? Mais alors à quoi aurait servi ce travail de fichage ?
La question semble être : un gauleiter aurait-il été pire ? Pire en quoi ? Pire en ce qui concernait le sort des Juifs ?
Déjà, il faudrait trouver un gauleiter de cet âge et essayer de comprendre comment on peut tout à coup recevoir des ordres visant une minorité et opiner du chef sans que ceci pose ne serait-ce qu'un cas de conscience.
Même en Allemagne, ils n'avaient pas...
Même en Allemagne, les Gauleiter n'avaient pas de cas de conscience.Je lis ici et là que non, Pétain n'était pas antisémite et pour preuve, son positionnement lors de l'affaire Dreyfus. Mais que sont Dreyfus et Pétain à ce moment ? Des inconnus. Ils ont en commun d'être militaires.
C'est ce que voit le jeune Pétain : un militaire, qui se tait (ce qui est un gros plus et en général ce que l'on attend d'un militaire) devant une accusation. Mais ceci tient de l'héroïsme. Un homme accusé à tort mais qui reste muet au sein de la "grande muette" ; alors oui pour Pétain cet homme a une judéité bien gommée. D'abord militaire et ensuite silencieux.
Vient le premier conflit. Pétain prend du grade -inespéré- et de la popularité. Ceci dynamise mais a-t-on déjà vu en ces temps un militaire faire une carrière d'Etat ? Non, il faut remonter à Napoléon.
Maintenant, ailleurs, dans ces pays bien ordonnés, où l'on coche des cases où chacun entre -sauf les Juifs par leurs particularités pénibles, problématiques, qui dépassent le "affirmatif"/ "négatif"- dont la tendance est de flirter avec les idées de gauche et bien ces personnes sont déclarées "hors la loi". Et un "hors la loi" effectif. On ne "
badine" pas.
Pétain n'a pas d'idéologie. Comme beaucoup de militaires, il déteste le désordre. Il constate que plus on va vers l'Est plus c'est désordre. Et qui -en gros- a théorisé ce désordre ? Des Juifs. S'ils ne l'ont pas théorisé, ils semblent s'y "complaire". C'est déjà "sortir du rang". On nettoie quelques juifs à l'Est ? Rien de bien nouveau, ceci se faisait déjà du temps des Tsars, on continue. Les traditions ont du bon.
Défaite de 40. Pétain aux manettes. C'est le nirvana ! Alors pas question que quoi que ce soit lui échappe. Les ministres qui discuttent dans son dos : dehors ! Cependant l'homme plus très jeune et assez court intellectuellement est bien obligé de faire avec les "politicards". Chacun travaillant pour sa chapelle et son ambition. C'est là où le bât blesse.
Il est hors de question pour Pétain de se faire doubler par des hommes plus jeunes, c'est lui qui s'est offert en paquet cadeau alors il compte bien être incontournable et si pour ceci il faut anticiper les demandes quelles qu'elles soient, en bon militaire à qui -tient c'est le bon vieux temps qui revient- on laisse des initiatives, il va bien au-delà.
Que sont pour lui ces Juifs ? Rien d'autre que désordre. Patrie ? Pas. Travail : on voit ce que c'est. Famille ? Oui mais pas française puisque le besoin est éprouvé de le notifier...
Alors on peut prendre le sujet par tout et n'importe quel bout : il faut bien admettre que si tous les collaborateurs d'Hitler s'étaient montrés aussi zélés, l'Allemagne NS aurait peut-être pu -au moins- cocher la case de l'éradication des Juifs.
Un gauleiter aurait mis les mains là où son idéologie le menait. Cependant on peut changer un gauleiter. Pétain tenait à cette place et entendait bien qu'elle ne lui soit pas soufflée. C'est la seule différence.
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