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Dalgonar a écrit :
Quand on s'appelle Pétain en 1942, est-on vraiment le "prisonnier" de qui que ce soit?
Déjà de soi, de son égo, de son image, des gloires passées, des ambitions etc.
Autant de prisons très bétonnées...
Pierma a écrit :
Elle l'est également parmi le peuple, on verra ainsi les Parisiens faire un accueil enthousiaste au Maréchal lors de sa visite à Paris en avril 1944.
Merci pour cet angle de vue.
J'étais restée à la versatilité humaine dès que le nombre/foule fait que la désinhibition peut à loisir s'exprimer.
Je ne vois pas d'incohérence mais plutôt un paradoxe assez commun au final si on analyse un peu.
Citer :
Garder son admiration pour le Maréchal est une chose, donner l'impression publique de cautionner cette politique en est une autre.
J'y vois là l'école diplomatique du Vatican.
Ce n'est pour rien qu'un de nos plus célèbres diplomates fut d'abord évêque.
Cette sorte de douceur qui consiste à amener chacun à se croire initiateur d'une idée ou encore grandi de suivre "LE" message (par extension celui du Christ).
Je viens de lire votre post.
J'ai du mal à croire en un Pétain "craintif" d'un gauleiter. S'il savait le sort réservé à la Pologne et la brutalité de HF, il ne pouvait ignorer que cette brutalité s'appliquait pour l'essentiel aux Juifs. Il ne pouvait donc pas ignorer (c'est compris dans le kit de la brutalité) les exécutions et la direction des trains "Juifs".
Il ne pouvait ignorer la feuille de route NS. Son choix fut fait en toute connaissance de cause.
En tant que militaire, il savait que la France allait devoir "
rentrer dans le rang".
Il connaissait déjà les "fusillés pour l'exemple". Il savait donc qu'il y aurait du "
nettoyage à faire" afin qu'une majorité ne puisse être prise d'empathie quant au sort d'une minorité.
Qu'il faudrait aussi batailler contre une autre minorité (on voit ceci dans tous les conflits), celle dont sortent ceux qui refusent la défaite et continue de se battre. Ce n'était pas nouveau dans l'histoire. Pétain n'était pas sot.Il savait aussi le sort réservé à ces personnes.
Il a tout accepté sans rien ignorer ou alors il faudrait voir un lui un militaire décérébré. Il a tout accepté car soudain, il se voyait -tardivement mais à portée de main- un "
destin". Il ne sera ni le premier ni le dernier militaire en ceci. Il suffisait simplement de regarder où était arrivé un petit caporal...
Sortons du sommeil irénique qui tendrait à nous faire accepter une France pétrie des droits de l'homme alors qu'un fond d'antisémitisme a toujours été plus ou moins latent.
Si Pétain avait envisagé un instant ce que serait le final, jamais il n'aurait fait ce choix. Etre un interlude ? Soyons sérieux. Pas lui. Pas un militaire de cette trempe. Pas le "
vainqueur de Verdun". Ou alors il enrichirait le martyrologue des incompris, purs dans les intentions et durs pour les autres comme il l'avait été pour lui ? Je n'y crois pas un instant.
Quant à l'Eglise, elle s'est ajustée simplement par retour-son. Les noyaux de résistance polonais comprenaient souvent des prêtres, il ne fallait surtout pas renvoyer l'image d'une dissension qui serait interprétée comme une prise de position politique qui aurait induit un "contre" et par là un "avec". Si un Pétain avait une date de péremption, l'Eglise en avait vu d'autres... Travailler pour l'Eternité vous donne une vision très pragmatique du terrestre.
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