Borsig a écrit :
cush a écrit :
Pour moi, le fait que Vichy livre d'abord les Juifs étrangers ne signifie pas qu'on cherche à sauver les Juifs français mais bien plutôt qu'on a besoin de temps pour isoler les Juifs français de la population pour mieux faire accepter à celle-ci leur disparition à terme
Vous dites que la « disparition à terme » des Juifs français est précédée d'une phase où les personnes concernées sont « isolées ».
Pouvez-vous expliquer quelle est, aux yeux des ministres de Vichy, la signification de cette « disparition à terme » ? Est-ce que la « disparition à terme » implique une déportation ?
On met les juifs au ban de la société. On leur interdit toute vie sociale. De ce fait, ils se retrouvent exclus de leurs métiers et doivent, tôt ou tard quitter leurs logements. Dans un premier temps, on leur laisse la liberté d'exercer quelques métiers subalternes. Puis, tôt ou tard, on leur interdit, quasiment de facto, de travailler. Or, nous sommes dans une société où il n'y a presque pas d’assistanat. On en tire donc très vite les conséquences. Leur survie, non seulement en tant que groupe social, mais aussi personnelle, devient de plus en plus difficile.
Ensuite ? Les camps, la déportation... Mais, à partir du moment où on veut éradiquer la "juiverie" de la Nation française se pose la question du devenir de ces populations qu'on extrait ainsi de notre corps social. Bien sûr, on peut prétendre, pudiquement, qu'on ne veut pas les empêcher d'aller s'établir ailleurs. Mais, quel ailleurs ? Refuser l'intégration d'une population qui se trouve sur votre territoire national, cela veut dire les contraindre à vivre en marge de la société, ou les contraindre à vivre ou mourir, ailleurs.
Il est ensuite facile de prétendre que ce n'est pas "cela" qu'on désirait, mais les actes et les faits on des conséquences. Exclure les juifs du tissu social français dans le contexte de la SGM n'est pas anodin. On sait très bien, chez les instances dirigeantes, qu'il n'y a pas d'ailleurs. On peut le laisser croire aux seconds couteaux, mais honnêtement, vous y croyez vous ?