Borsig a écrit :
L'adverbe "significativement" est tellement vague que je ne peux ni infirmer ni confirmer votre assertion. Que puis-je vous dire ?
Pas plus vague que votre "peu nombreux". Un résultat significatif est un résultat indéniable. Je ne suis pas en mesure de dire combien les initiatives de protection des Juifs ont permis d'en sauver, c'est difficile à évaluer, et je ne connais pas la question en profondeur, mais je peux par exemple affirmer qu'en septembre 1942, à la suite de la rafle du 26 août qui n'a permis d'arrêter que 6 600 Juifs au lieu de 13 000, en raison des réactions qu'elle a provoquées, Eichmann a été informé le 25 septembre qu'il ne sera pas possible de déporter des contingents élevés de Juifs et tous les convois prévus pour octobre, 13 de 1 000 déportés chacun ont été annulés. En novembre il n'y en aura que 4 pour un total de 3 745. En décembre il n'y aura aucun convoi.
J'ai déjà donné un exemple précis : les 84 enfants pris en charge le 26 août 1943 par l'organisation Amitié Chrétienne et que cette organisation a refusé de remettre aux autorités. Ce sont 84 enfants qui n'auront pas été envoyés à Auschwitz. Il y a de nombreux exemples de la sorte.
Borsig a écrit :
Encore cette idée que les Résistants voulaient aider les Juifs. L'idée est belle mais elle est rejetée par LY. Les Résistants avaient d'autres priorités. C'est ce que dit LY et je l'a crois bien volontiers.
Je n'ai pas dit que
Les résistants voulaient aider les Juifs. J'ai dit, primo que ceux qui aidaient les Juifs n'étaient pas nombreux mais suffisamment nombreux et efficaces pour sauver beaucoup de Juifs, secundo qu'il en était de même pour les résistants, pas très nombreux mais suffisamment nombreux et efficaces pour apporter une aide précieuse aux Alliés, tertio, que c'étaient souvent les mêmes.
En fait, il n'y a pas un modèle unique de résistants et tous les résistants n'aidaient pas les Juifs. Mais l'aide aux Juifs faisait appel à des moyens qui étaient aussi ceux de la résistance : quand on fabriquait des faux papiers, on pouvait le faire aussi bien pour un réseau de résistance que pour un réseau d'aide aux Juifs. C'est le même travail. Le père Chaillet que j'ai déjà mentionné cumulait les activités :
http://www.fondationresistance.org/pages/rech_doc/pierre-chaillet_portrait8.htm. Il n'était pas le seul.
Borsig a écrit :
L'objectif que les Allemands se sont fixé était de déporter l'ensemble des Juifs de France avant la fin de l'année 1943.
Le fait que l'objectif n'a pas été atteint ne prouve nullement qu'il n'a pas été fixé par les Allemands.
A quel moment les Allemands ont-ils dit que la "endlösung" en France pouvait nuire à l'exploitation des ressources de l'économie locale ? Etes-vous bien certain qu'ils ont dit ça ? Dans quelles circonstances ? Par exemple lors d'une réunion organisée par Abetz ? Pouvez-vous me donner quelques précisions ?
Ces données doivent se trouver dans les trois tomes de Limore Yagil. Votre lecture me semble très sélective en fonction de ce qui sert votre polémique. Je réponds néanmoins.
Je reproduis la traduction d’un message de Knochen à Eichmann en date du 25 septembre 1942 cité dans l’ouvrage de Klarsfeld Vichy-Auschwitz :
Citer :
On a tenté d’obtenir également l’arrestation de Juifs de nationalité française. La situation politique et la position du président Laval font qu’il n’est pas possible de s’en prendre à cette catégorie sans tenir compte des conséquences que cela risque d’entraîner.
J’en ai parlé avec le chef de la police française Bousquet. Suite aux résultats de cette conversation et à la prise de position de Laval, et en considération de la situation présente, le Chef Supérieur des SS et de la police a envoyé au Reichsführer SS un télégramme indiquant que vu la position de Pétain, toute action aurait les suites les plus graves.
Le Reichsführer SS s’est joint à ces vues et a décidé que pour l’instant on n’arrêtera pas de Juifs de nationalité française. C’est pourquoi il ne sera pas possible de faire évacuer des contingents élevés de Juifs.