Borsig a écrit :
Pierma a écrit :
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Pétain aurait préféré Lyon.
un voeu qui a dû tenir dix minutes, le temps que son entourage lui explique que c'était physiquement impossible.
Le "physiquement impossible" ne me semble pas crédible puisque la perspective d'aller à Versailles a été envisagée par la suite (dixit Loïc). Je ne vois pas pourquoi Lyon serait "physiquement" inférieur à Versailles.
Je me demande ce que l'entourage de Pétain a réellement dit au sujet de Lyon.
Nous parlons d'une discussion qui a eu lieu au début du mois de juillet. Je me demande si Toulouse a été évoqué.
A Lyon, en tassant bien ? (quoi: 4 lycées, 2 facultés, 5 grands hôtels et le reste un peu partout ?) Mouais... Je vous concède que ce n'est pas "physiquement" impossible - le terme est impropre - mais on imagine la situation... Franchement, si on examine les conditions pratiques... J'aurais dû dire "impossible en termes pratiques."
A vrai dire, loger 40 000 fonctionnaires dans une seule ville en zone libre me paraît la quadrature du cercle. Déjà Vichy était plein comme un oeuf. (sauf à vider un quartier complet d'une grande ville, ou à répartir le gouvernement sur plusieurs villes, je ne vois pas.) Vous pouvez être certain que toutes les solutions imaginables ont été envisagées. Avec deux contraintes : il faut faire vite, et c'est provisoire.
(Au passage je suis un peu surpris par ce chiffre de 40 000 fonctionnaires centraux, que je trouve très élevé, mais il est vrai que c'était avant la décentralisation, et même avant la création des régions administratives. Question à Loïc : et leurs familles ?)
Versailles pose à priori davantage de problèmes que Lyon ou même Toulouse... heu... sauf si on imagine utiliser le château. (et probablement sauf si on déborde un peu sur les ministères parisiens non réquisitionnés par les Allemands, ce qui se négocie. J'ai d'ailleurs déjà posé la question à propos de Vichy : qu'est-ce qu'il restait à Paris ?)
Un autre aspect de cette opération - dont je commence à trouver l'analyse amusante : où se trouvaient donc tous ces fonctionnaires au début juillet ? (A Bordeaux, chez l'habitant, sans plumes ni encre et avec quelques dossiers sous le bras ? Et leurs familles ?) Je sais qu'au jour de l'armistice Bordeaux débordait, entre les réquisitions gouvernementales et les réfugiés qui dormaient sur les trottoirs.
Tout de même, quel cirque ambulant ! (On en sourirait, si ce n'était pas une si sale époque et les prémisses d'une comédie thermale déshonorante et meurtrière.)
Et l'essentiel : les dossiers fiscaux, où étaient-ils ?
Edit : vous évoquez les négociations de paix impossibles, mais négocier une paix avec l'Allemagne ne nécessitait absolument pas, en droit, la défaite préalable de l'Angleterre. Quitte à se limiter dans un premier temps à la négociation de préliminaires, comme en 1871. (typiquement, jamais on n'avait vu dans l'histoire européenne le vainqueur mettre une option indéfinie sur les prisonniers de guerre.)
Mais de la même façon que Pétain n'a pas attendu les conditions d'armistice pour demander à ses soldats de "cesser le combat", il n'a pas attendu non plus la moindre ouverture de discussions sur les conditions éventuelles de paix avant de "s'engager dans la voie de la collaboration". Tant d'empressement à servir le vainqueur...