Lord Foxhole a écrit :
Ces prototypes de tanks lourds allemands sont connus depuis longtemps par ceux qui s'intéressent au sujet...
Je ne sais ce qui me vaut cette saillie : je ne pense pas avoir prétendu le contraire. Si vous faites allusion au fait d’aller chercher de quoi étoffer mes dires un peu vagues, il s’agit de la simple politesse élémentaire qui consiste à étayer ses dires par soi-même plutôt que d’attendre qu’une personne plus compétente le fasse.
J’estime aussi que la densité de conditionnels dans mes interventions rend superflu de mentionner que mes « il me semble » sont plus des invitations à la discussion ou à être corrigé que des affirmations franches et massives.
Pour vous répondre Ciders, en ce qui concerne le diesel et d’un point de vue purement technique, certains points sont à prendre en compte en ce qui concerne leur enfance :
- Une extrême vulnérabilité à l’eau (point toujours non résolu en 2016) qui a causé de nombreux problèmes en zones humides, tant chez les civils que les militaires. Décantation et centrifugation ont plus ou moins réglé le problème, mais dans des ouvrages techniques de 1938 sur la « royale » on trouve encore des descriptions de systèmes sans filtration adaptée à l’eau. Les japonais et les français (ne les oublions pas, ils ont été pionniers sur les navires et sous-marins diesels) ont payé le prix cher à ce sujet. J'ai souvenirs de groupes injections devant être déposés toutes les 40 heures.
- Des contraintes mécaniques énormes par rapport à l’essence, qui se répercutaient sur la conception, l’entretien et la fiabilité et surtout le coût de production initial et en pièces détachées. Si de nos jours, on considère le diesel comme rustique et fiable, il ne faut pas oublier que dans les années 30, c’était l’inverse.
- Les motorisations de l’époque sont réellement éloignées des motorisations modernes, le rendement de l’époque n’est nullement comparable aux rendements modernes, qu’on approche uniquement vers le milieu de la guerre. Dans l’entre-deux guerres, le diesel était un moteur économique car utilisant un combustible moins raffiné donc moins cher, mais ayant une consommation pouvant être largement supérieure.
En somme, vapeur et essence avaient encore leur mot à dire au début de la guerre. Et la vapeur attendra les années 90 pour être réellement remplacée dans la marine.
D’autres éléments comme la disponibilité du combustible seraient peut-être à prendre en compte : il me semble qu’encore dans les années 60-70 en Afrique, la faible disponibilité du diesel restait un critère à prendre en compte pour les armées. De la même façon, réorienter les lignes de productions des raffineries me semble être un processus de longue haleine.