Connaissant ce que nous connaissons du régime nazi, en 1943, 44, voire même 45, je ne pense pas qu'il y aurait pu y avoir une action qui aurait pu faire changer les choses.
En fait, la grande force d'Hitler et des siens et d'avoir réussi à mouiller pas mal de monde. Bref, de nombreux allemands, mais aussi des dignitaires des pays occupés étaient plus ou moins complices à des degrés divers. Ces gens avaient donc tout intérêt à masquer leur implication et à effacer les traces ... Or, quelle meilleure manière, dans leurs esprits d'effacer les traces que de faire passer les corps par les cheminées des crématoires ?
Dans certains des camps d'extermination, à certaines périodes, le "rendement" de la mise à mort fut si élevé que les crématoires n'ont plus suivi. C'était le point faible du système. Donc, on a enterré de nombreux corps dans les limites du camp. Quand il a été évident que l'Allemagne, et les territoires sous son contrôle, seraient envahis, les SS se retournés chercher les corps pour les incinérer. Il faut bien avoir cela à l'esprit. Il apparait que l’État de droit a souvent été la meilleure des protections pour les personnes qui en bénéficiaient. Ainsi, lorsque les nazis ont voulu déporter vers les camps les maris juifs de femmes allemandes, il a suffit à celles-ci de manifester durant une ou deux nuits devant les casernes des SS pour qu'on libère leurs maris. Mais, en cas de manifestation généralisée et trop visible, je pense que les nazis auraient réagit en 3 temps. Dans un premier temps, arrêt des déportations des juifs, dans un second temps, arrestations des "meneurs" catholiques ou identifiés comme tels et condamnation. Quelques semaines après, troisième temps avec reprise des déportations des juifs.
Un prélat protestant à très bien résumé la situation : Quand les nazis sont venus arrêter les communistes, je n'ai rien dit, c'étaient des communistes athées et ils l'avaient sûrement mérité, pensais-je. Quand ils ont arrêté les syndicalistes, je n'ai rien dit, je n'était pas syndicaliste. Quand ils ont arrêté des catholiques, je n'ai rien dit, je n'étais pas catholique. Puis, ce furent les juifs, mais je n'étais pas juif, alors je n'ai rien dit. Quand ils sont venus m'arrêter, il n'y avait plus personne pour dire quelque chose ...
En France, des prélats ont lu, en chaire, une lettre dénonçant les déportations. Comme par hasard, suite à cela un certain nombre de prêtres et de curés ont été déportés. A Dachau, il a existé un
"Bloc des prêtres". En fait, il y en eût jusqu'à 3 blocs. 1 034 prêtres sont morts dans ce camp, sur les 2720 prêtres qui y ont séjourné. 2579 prêtres étaient catholiques et 1780, polonais. Il y eut 156 prêtres français détenus à Dachau.