Don Quichotte69 a écrit :
Aurions nous la possibilité de connaitre les noms des spoliateurs
Pour avoir vu, il y a plusieurs années un documentaire sur la question, le premier bénéficiaire (en-dehors des allemands) des spoliations fut l’État (enfin, plutôt divers services de l'administration), mais aussi certains de ses agents. Ensuite, ce furent souvent des familles en place, une partie des biens étant vendus aux enchères. Il y eût aussi des "gagnes-petits", certains déportés en revenant réussirent à récupérer leurs appartements ou leurs immeubles, vides des meubles qui y étaient dedans le jour où ils furent arrêtés. Et parfois, ils eurent la surprise de retrouver chez des voisins ou des connaissances des meubles ... qui venaient soit-disant d'une vieille tante et qui ressemblaient étrangement à ceux qui avaient disparus de chez eux.
L’administration militaire allemande essaya de préempter, au titre des indemnités de guerre les lots les plus intéressants, dont les industries disponibles et qui appartenaient à des juifs. Il y a eut une vraie "guerre" à ce sujet entre les services français qui désiraient que les biens "aryanisés" restent français, et des services allemands qui tentaient de les récupérer. La France, en s'arcboutant sur les clauses de l'armistice, réussit à maintenir tout cela dans son giron. Et souvent, à leurs retours, les propriétaires légitimes eurent le plus grand mal à obtenir reconnaissance de leurs droits. Il ne faut pas oublier que souvent, dès l'arrivée des convois aux camps d'exterminations, les gens jugés peu valides étaient gazés. Ceux qui rentrèrent furent donc souvent les enfants adolescents, ils savaient que leurs pères avaient des moyens et des parts dans telle ou telle entreprise, mais ils ignoraient combien, qui étaient les notaires (s'ils avaient survécus), où étaient les titres, alors qu'on leur demandaient de rassembler un dossier qui démontrait leurs droits ...