L'honnêteté eut exigé que vous portiez à la connaissance des autres lecteurs le fait qu'il avait reçu une réponse circonstanciée pour laquelle il avait émis des remerciements, non ?
Puisque vous l'oubliez, je m'en occupe :
CEN_EdG a écrit :
Le Deuxième Bureau français savait à 95% ce qu'il en était des Allemands. Il ne lui manquait que des détails insignifiants, qui résident essentiellement dans le fait que la Wehrmacht a évolué beaucoup et très vite entre 1935 et 1939 et qu'il n'a pas été toujours évident d'en suivre les mutations. Il serait injuste de penser que la réciproque ne pouvait pas être vraie alors que l'armée française est d'une remarquable stabilité après 1934 - surtout que pour les Britanniques, il est assez évident que le temps de mobilisation et d'acheminement d'une force conséquente serait de plusieurs semaines, et que le service de renseignement militaire allemand (OQu. IV/Fremde Heeres West pour la France, OQu. IV/Fremde Heeres Ost pour la Pologne) était particulièrement bien informé par tradition et construction, depuis 1919, sur les armées française et polonaise.
Notre erreur fut de croire que la Pologne pourrait tenir un temps significatif (on parle d'un délai de six mois, à confirmer par des sources primaires), que notre ligne fortifiée frontalière était impénétrable et surtout de ne pas avoir pris en compte la bienveillante neutralité soviétique obtenue par Hitler le 23 août 1939 (et même son intervention directe dans le dos des Polonais le 17 septembre 1939, qui rend encore plus erronés nos calculs initiaux).
Nous nous illusionnions fortement sur la situation en Europe de l'Est quand Hitler en avait une conscience aiguë, là est la principale différence. Il est possible qu'il ait été surpris par la précocité de notre offensive en Sarre, lancée le 8 septembre 1939 (cinq jours seulement après la proclamation de l'état de guerre, ce qui est, contrairement à l'idée reçue que nous avons lanterné, extrêmement rapide compte tenu des contraintes du processus de mobilisation et de concentration français), mais à cette date, les jeux sont faits en Pologne et elle ne sert plus à rien.
CEN EdG
Les Allemands connaissaient très précisément quel était l'état des forces françaises et polonaises. La seule inconnue résidait dans ce qu'elles feraient une fois mobilisées, et quelle serait exactement leur déploiement une fois concentrées dans le Nord-Est.
Ils savaient notamment que l'armée française avait besoin d'un délai important pour mobiliser et concentrer ses divisions sur sa frontière du Nord-Est, et qu'elle était donc dans l'incapacité de lancer une offensive de grande ampleur avant plusieurs semaines.
CEN EdG