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 Sujet du message : Les gaz de combat dans la SGM.
Message Publié : 18 Jan 2020 22:00 
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Inscription : 10 Fév 2009 0:12
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Dans le n°8 de Soldats de France, je tombe sur un article expliquant qu'il n'y a pas eu, contrairement à ce qu'on craignait, d'utilisation des gaz de combat sur le front français en 1939-40.
Je reproduis l'extrait ci-dessous.
Mais je me demande pourquoi il n'ont pas non plus été utilisés sur les autres fronts : le front de l'Est, ou le front en France après le débarquement.
Je me suis laissé dire que tous les pays impliqués en possédaient, et les tenaient à disposition de leur première ligne, au cas où.
Qu'en est-il réellement ? Ou à l'inverse, comment la dissuasion mutuelle a-t-elle fonctionné ? En informant l'adversaire ?

Citer :
La Grande Guerre amène les principales puissances à redouter l’arme chimique. En 1925, le Protocole de Genève prohibe le recours à la guerre chimique mais pas sa préparation. La doctrine française est très claire : « Respectueux des engagements internationaux auxquels la France a souscrit, le gouvernement français s’efforcera au début d’une guerre, et d’accord avec les Alliés, d’obtenir des gouvernements ennemis l’engagement de ne pas user de gaz de combat
comme arme de guerre. Si cet engagement n’est pas obtenu, il se réservera d’agir suivant les circonstances ».

Durant l’entre-deux-guerres, l’armée française conserve ses capacités de guerre chimique. La protection contre les gaz représente une part importante de l’instruction des troupes. Parallèlement, les recherches scientifiques se poursuivent afin de préparer une riposte éventuelle.

Si l’Espagne emploie l’arme chimique durant la guerre du Rif en 1925-1926, la France n’y a pas recours même si des obus chargés en ypérite sont effectivement envoyés au Maroc à titre de précaution.
L’emploi de l’arme chimique semble inéluctable en cas de guerre en Europe. La menace aérochimique amène la création de mesures spécifiques de défense passive avec notamment la distribution de masques pour la population civile à la fin des années 1930. La construction des ouvrages fortifiés de la Ligne Maginot voit la mise en place de systèmes de protection collective hautement sophistiqués et d’une efficacité remarquable. La coopération franco-britannique en matière de guerre chimique est relancée à partir de 1938.
La guerre moderne n’est pas chimique. Et pourtant ….
Lorsque le second conflit mondial se déclenche, l’apocalypse chimique ne se produit pas. Il y a toutefois des allégations d’emploi en Pologne et lors de l’offensive de la Sarre en septembre 1939. Un renseignement évoquant l’emploi possible par l’Allemagne de l’hydrogène arsénié crée une véritable crise à l’automne 1939. En effet, ni les appareils de protection individuelle ni les filtres des ouvrages fortifiés n’assurent une protection efficace. Les services chimiques français doivent donc improviser dans l’urgence de nouvelles cartouches filtrantes, les fabriquer et les distribuer en quelques mois. Une dotation de pélerines et de lunettes de protection contre les épandages d’ypérite sont aussi en cours de réalisation au printemps 1940. L’effort d’armement est considérable avec l’accélération de la construction de deux poudreries dédiées à la fabrication de produits spéciaux (Boussens et Mauzac) ainsi que les travaux pour réaliser des ateliers de chargements (Lannemezan et Cerdon). La France fait alors reposer sa capacité de riposte chimique sur des bombes et grenades d’aviation spéciales délivrées par l’aviation et par des obus spéciaux tirés par l’artillerie.

En décembre 1939, est créé à Bruyères, près de Laon, un groupe de fumigènes, rebaptisé 4e groupe autonome d’artillerie (GAA) en mars 1940, afin de mettre en oeuvre d’autres armes chimiques. De façon inattendue, le 4e GAA est incorporé à la 4e division cuirassée (DCR) par le général de Gaulle lorsque celui-ci arrive à Laon : « En fait de troupes françaises, il n'y a dans la région, que quelques éléments épars appartenant à la 3e division de cavalerie, une poignée d'hommes qui tient la citadelle de Laon et le 4e groupe autonome d'artillerie, chargé d'un éventuel emploi d'engins chimiques, oublié là par hasard. Je m'annexe ce groupe, formé de braves gens qui n'ont d'armes que des mousquetons, et les dispose, pour la sûreté, le long du canal de Sissonne. Le soir même, les patrouilles ennemies prennent, déjà, leur contact. » Le 4e GAA, combattant à pied, est désengagé le 20 mai 1940 pour participer à l’évacuation du stock d’ypérite de la batterie de Bruyères menacée par l’avancée allemande.
Il n’y a pas d’emploi avéré de l’arme chimique durant la campagne de mai-juin 1940 bien qu’un certain nombre de fausses alertes sont recensées. En revanche, les occupants des ouvrages fortifiés doivent à plusieurs reprises combattre le masque sur le visage pour se protéger des fumées dégagées par les explosions alors que la ventilation est endommagée.
La garnison complète de l’ouvrage de La Ferté (106 hommes) succombe ainsi à l’asphyxie le 18 mai 1940.

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Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)


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Message Publié : 18 Jan 2020 23:33 
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Plutarque
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Inscription : 01 Oct 2016 17:52
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Pour le point de vue allemand, il y a ce post pas mal : http://www.air-defense.net/forum/topic/21406-armes-miracles-et-foireuses-parfois-les-m%C3%AAmes-du-troisi%C3%A8me-reich/?tab=comments#comment-1244692


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Message Publié : 18 Jan 2020 23:59 
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Jean Froissart
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Inscription : 23 Déc 2004 18:02
Message(s) : 1404
Localisation : Généralité de Riom & Bourbonnais
bonjour

l'utilisation de cette arme étant soumises aux aléas météorologiques, et la guerre de mouvement complexifiait sa maitrise, elle pouvait se retourner contre les rangs de ceux qui la diffusait

cet extrait est à mettre en rapport avec Soldats de France n°12 sur le 4e Groupe Autonome d'Artillerie qui a finalement combattu en unité d'infanterie de la 4e DCr et a même mis en oeuvre des classiques pièces de 75 récupérées de mémoire
https://fr.calameo.com/read/001126275f73d62d3ecf9

l'Arme chimique n'était pas absente de l'arsenal Français comme il est rappelé, en outre on conduisait des recherches sur le "biologique"

si le 4e GAA était la seule unité de guerre chimique de l'Armée Française,

c'est l'ERGMu de la Ferté-Hauterive (Allier) qui conservait un stock de munitions "spéciales", entendez des obus chimiques

en outre l'Armée Française comprenait des unités à orientation chimique comme dans le 22e Bataillon d'Ouvriers d'Artillerie de la région Parisienne et sa 104e compagnie chimiste

néanmoins il y'a eu des victimes des obus chimiques de l'artillerie Française en 1939-1940, de pauvres moutons du Sud-Oranais utilisés comme cibles vivantes prés du Centre Chimique de Béni-Ounif

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Message Publié : 19 Jan 2020 11:40 
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Inscription : 20 Déc 2008 14:01
Message(s) : 5112
Localisation : Bourgogne
Lors du bombardement allemand du port de Bari le 2 décembre 1943, le cargo américain "John Harvey", bourré d'obus à ypérite, fut endommagé et sa mortelle cargaison dispersée. Il en résulta des pertes militaires et civiles très lourdes, sans rapport avec le bombardement en lui-même.

Les Américains ont verrouillé toute communication à ce sujet, et c'est seulement dans les années 1960 que les faits liés à ce désastre chimique furent déclassifiés.

https://en.m.wikipedia.org/wiki/Air_raid_on_Bari

CEN EMB

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"Sicut Aquila"/"Ils s'instruisent pour vaincre"/"Par l'exemple, le coeur et la raison"/"Labor Omnia Vincit"/"Ensemble en paix comme au combat"/"Si Vis Pacem Para Bellum"/"Passe toujours !"


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Message Publié : 19 Jan 2020 12:06 
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Pierre de L'Estoile
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Inscription : 05 Oct 2005 20:39
Message(s) : 2063
Localisation : Lyon-Vénissieux
Ce bombardement a donné lieu à la découverte de la chimiothérapie pour soigner les cancers.
Voir https://la-chronique-agora.com/la-chimi ... rl-harbor/

Ce sujet a été évoqué sur le forum
viewtopic.php?f=72&t=35876&hilit=BARI+CANCER

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