Jean-Marc Labat a écrit :
Oui, mais à ma connaissance, aucune troupe n'a été ramenée de Russie en France pour envahir la zone libre. Les forces qui ont participé à cette opération étaient déjà dans le pays.
Nous ne sommes pas dans le cas du débarquement en Italie où l'opération Zitadelle a été interrompue pour permettre le déplacement de divisions vers le front qui venait de s'ouvrir.
En fait, les 2 PzD retenues, sont les 7ème et 10ème Pz ramenées du front de l'est en juin 42, pour être "remises en condition". Elles s'ajoutent donc aux troupes d'occupation à cette date.
A cela s'ajoute 5 divisions (et non 3, comme je l'ai dit au départ: source Claude Paillat, Tome 7 dossiers secrets de la France contemporaine).
En 2ème ligne, les divisions SS "Das Reich", Adolf Hitler", "Hermann Goering", comprenant chacune une brigade motorisée (Canons automoteurs, automitrailleuses). Celles-ci ont été transférées d'Allemagne, où elles se recomplétaient, après un séjour sur le front de l'Est.
On voit donc 5 divisions ramenées du front de l'Est et qui n'y repartent pas, afin de participer à cette opération "Anton". Il est évident qu'Hitler craint un éventuel débarquement allié en zone non-occupée. N'oublions pas que la tentative de débarquement anglaise à Dieppe est toute récente.
Donc, si l'on est pas exactement dans le cas de l'opération "Zitadelle", on est du moins dans un cas de figure assez proche: 5 divisions d'élite, retirées du front de l'Est, n'y sont pas retournées, à cause de cet "abcès" que constitue Vichy !
De plus, si la zone française avait été considérée sans danger, Hitler n'aurait pas eu de peine à retirer 3 DI de la vingtaine qui constituaient à cette époque le rempart en train de devenir le "mur de l'Atlantique".
Et dans le même temps, les troupes allemandes, étirées et fatiguées par la campagne à l'Est, viennent buter sur l'obstacle du Caucase. Dans sa partie orientale, les montagnes ne constituent pas un obstacle. C'est bien faute de moyens que ce groupement allemand ne parviendra pas à couper la route de Bakou, ni à s'emparer de cette zone vitale pour la suite de la guerre...
Il y a là une faute stratégique allemande considérable, car ce secteur du front était finalement plus important que Stalingrad ! L'affaire de Vichy n'est sans doute pas primordiale, mais elle a contribué au moment décisif au manque de moyens pour les Allemands de l'emporter dans un secteur-clé !