Je sais bien que Tillon fut un grand résistant et qu'il s'avéra plus patriote que stalinien après la Libération, mais j'ai des doutes sur cette assertion...

Les Allemands pénétrèrent dans Bordeaux le 28 juin 1940, le temps d'en laisser sortir le gouvernement Pétain. Je n'ai jamais entendu parler d'une telle rafle opérée le 1er juillet. Peut-être cela fut-il le cas pour une dizaine de personnes, mais je soupçonne Tillon d'avoir gonflé les chiffres.

D'une manière générale, au moins jusqu'en 1942, Bordeaux se signala plutôt par un attentisme plus que courtois envers les Allemands...

Quelqu'un a-t-il lu le livre "La longue traque" de Gilles Perault ?

Gilles Perault après la guerre est venu dans la famille Farjon (Baignol et Farjon), enquêter sur la mort d'un chef de la résistance. Il raconte un épisode demeuré obscur de la Résistance, l'histoire de Roland Farjon, résistant, issu d'une puissante famille de Boulogne-sur-Mer, apparenté par sa femme au général de Gaulle (Mme Monique Sainsère) et retrouvé mort noyé sans que l’on sache s’il avait été exécuté pour trahison ou s’il s’était suicidé en 1945.

Le 1er janvier 1945 le général de Gaulle est venu rendre visite à Mme Sedelmeyer, sa tante, qui lui avait fait porter des colis pendant la première guerre quand il était prisonnier. Roland Farjon était là et le général le félicita pour son dévouement. "La France a besoin d'hommes comme vous", lui dit-il. Mais quelques semaines plus tard on retrouva son cadavre noyé.

Perault après une enquête qui se voulait impartiale mais qui relevait en fait de la fiction, émis l'hypothèse que Farjon avait dissimulé sa mort et s'était enfuit en Argentine. On lui reprochait (les rouges) d'avoir donné pendant son arrestation de plusieurs mois pendant la guerre, par la gestapo, les communistes de son réseau.

Dix ans après sa mort, ses enfants et sa femme durent déterrer le corps afin de le reconnaître... (identifier un corps dix ans plus tard ?). Mais l'écrivain avait semé le trouble, même dans sa propre famille on se mit à douter.

A chaque inhumation d'un Farjon, des hommes inconnus étaient présents, on les disait armés. Des communistes présents au cas ou. En effet au cas ou ce dernier serait présent pour l'inhumation de l'un de ses proches, il fallait l'abattre... Mais il était mort.

Les enfants de Roland Farjon furent tellement marqués par le livre de Perault, qu'ils vécurent le restant de leur existence dans le doute et la douleur. Chacun de ses quatre garçons disparu prématurément, de maladie. Ses petits enfants vécurent dans le silence ce sacrifice d'avoir été les proches de de Gaulle. Parce qu'à travers Farjon, c'est de Gaulle qu'on voulait abattre.

Aujourd'hui encore ce sacrifice est inconnu. Les "De Gaulle" se sont tus pour Charles et ont payé tribu. Plus qu'aucun ne saurait l'imaginer.

Je suis un peu surpris de cette discussion que je n'avais pas eu le temps de suivre.
Je pense que certains d'entre-vous habitent ou travaillent sur Paris et que, avec les 35h, il est facile de libérer une demi-journée.
Dans divers fils j'ai donné les cotes précises de documents des Archives Nationales (rue de Francs Bourgeois, Paris). Personne n'a pris le temps de passer 2 heures aux dites archives (entrée gratuite pour 1 visite) et de vérifier mes dires.
Pour mémoire : rapports des préfets, Seine et oise, Archives nationales, cote F1 CIII/ xxx et rapport de gendarmerie série F60.
Ou encore : la cote 9 N 362 (très explicite)
Je sais que certains disent :

Mais alors à qui se fier ?