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Artistes dans la guerre. http://www.passion-histoire.net/viewtopic.php?f=49&t=5938	Page 1 sur 1

Auteur :	Pilayrou [ 13 Sep 2005 17:18 ]
Sujet du message :	Artistes dans la guerre.
Le destin des comédiens, écrivains et autres artistes durant la guerre fut bien différent. Il y eut les neutres, les collabos, les résistants, les mal-nés. Vous pourrez corriger mes erreurs et ajouter de nouveaux noms à cette liste, qui nous réservera sans doute bien des surprises. L'écrivain Jean Giraudoux officie en 1939-1940 chez Anastasie; autrement dit, il censure pour l'Etat ! Fernandel et d'autres comiques amusent les soldats qui s'ennuient sur la ligne Maginot. La défaite arrive. Le poéte Saint-Pol-Roux ne supporte pas l'assassinat de sa bonne par un soldat allemand ivre, qui violentera également sa fille. Son manoir de Camaret (dans le Finistère) brûlera à la suite d'un bombardement anglais. Le pauvre homme, salué par les surréalistes dans les années 20, meurt de chagrin. Le soldat sera fusillé. Pendant l'Occupation, le docteur Goebbels invite à Berlin quelques artistes français. Parmi eux, Danielle Darrieux et l'insouciance de sa jeunesse. Les actualités de Vichy filme le départ des vedettes. On visite la UFA, la grande société de production du Reich. On participe au rapprochement franco-allemand ! Mais certains artistes n'auront pas cette vie en rose. Le jeune Robert Linnen, qui à 17 ans fut un espoir du cinéma français dans l'immédiate avant-guerre, finira tristement ces jours en Allemagne. Il était juif ! Juif aussi Harry Baur, le grand Harry Baur. Arrêté par la Gestapo, il sera libéré et renvoyé chez lui, où il décédera quelques heures plus tard ! Jean Cocteau est attaqué par la presse de Vichy. Son compagnon Jean Marais ne supporte pas et gifle en public l'un des grands maîtres de la communication pétainiste. Gabin a quitté la France lors de la défaite. Il rejoint aux USA des artistes, dont beaucoup d'allemands réfugiés : Marléne Dietrich (avec qui il vivra), Peter Lorre (M le Maudit), Fritz Lang et bien d'autres. Gabin entame une carrière en Amérique, puis s'engage dans les fusilliers-marins des Forces Françaises Libres. A Radio-Londres, Pierre Dac, le fondateur du journal "L'os à moelle" en 1938, parle au micro. Dans son film "Allez France" en 1964, qui se passe à Londres, Robert Dhéry fera un clin d'oeil à l'Histoire en le mettant dans un placard avec une radio ! La voix de Pierre Dac n'est pas entendue par Robert le Vigan, le fascinant Jésus-Christ de "Golgotha" en 1935. Le Vigan pourra se réfugier en Amérique du Sud à la fin de la guerre. Les écrivains Louis-Ferdinand Céline, Robert Brassilach et Drieux la Rochelle n'entendent pas non plus le discours du Général de Gaulle. Céline fera à la Libération de la prison, Brassilach sera fusillé en 1945 malgré l'intervention de nombreux intellectuels français, dont François Mauriac. Drieux se suicidera, comme son héros du "Feu follet". Et la Libération arrive. Sacha Guitry est arrêté lors de la capitulation allemande de Paris, en août 1944. Un jeune homme, Alain Decaux, garde son appartement et ses précieux objets en attendant le retour de l'artiste. Decaux passait par là et avait proposé ses services. L'actrice Mireille Balin est violée par quelques "résistants". Le poéte Robert Desnos, déporté en Allemagne, meurt à Térézin en juin 1945. Il est entouré par des étudiants tchéques. En Allemagne, le cinéaste Veit Harlan, auteur du fameux "Le Juif Süss" en 1940, sera dénazifié et ne produira plus que des films de petites factures. A Hollywood, durant cette guerre, les acteurs se mobiliseront, tourneront des films de propagande et de guerre. Un éternel troisième du cinéma américain, entre deux prises, fait le beau autour des piscines et proclame haut et fort qu'il sera un jour président des USA. Son nom est Ronald Reagan.

Auteur :	Crillon [ 13 Sep 2005 17:47 ]
Sujet du message :	Re: Artistes dans la guerre.
pilayrou a écrit : Jean Cocteau est attaqué par la presse de Vichy. Son compagnon Jean Marais ne supporte pas et gifle en public l'un des grands maîtres de la communication pétainiste. Il ne s'agit pas véritablement de la Presse de Vichy puisque cette presse parisienne ne portait pas dans son coeur justement les "Maréchalistes"... La raison de la gifle d'un éditorialiste (un proche de Lucien Rebatet qui lui était un véritable critique de Cinéma notamment) était le résultat d'un jeu de mot assez drôle (malgrè les circonstances) il faut le reconnaitre... Le journaliste avait écrit je crois que Jean Marais était "L'Homme au Cocteau entre les dents"... Pour les jeunes générations: ces deux artistes étaient en effet relativement intimes... Je ne peux qu'engager les participants à cette discussion a acquérir ou se faire préter les 2 livres suivants: Les écrans de la guerre – Le cinéma français de 1940 à 1944 – Philippe D’Hugues – Fallois Dictionnaire des écrivains sous l'Occupation - P. Sérant - Edition Jacques Grancher Amicalement Crillon

Auteur :	Kûrash [ 13 Sep 2005 18:00 ]
Sujet du message :
Crillon a écrit : Jean Marais était "L'Homme au Cocteau entre les dents".. Pauvre Cocteau !

Auteur :	Jean-Marc Labat [ 13 Sep 2005 18:31 ]
Sujet du message :
Sans compter Corinne Luchaire, talenteuse jeune première qui suivra son père à Sigmaringen et morra à 28 ans en 1950 sans avoir tourné de nouveau.

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