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Message Publié : 17 Déc 2005 10:35 
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Pierre de L'Estoile
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Bonjour !

Quand je réfléchis à la façon dont Hitler a mené la guerre, et principalement à partir du moment où il prend lui-même la direction des opérations (fin 1941, échec de l'attaque sur Moscou).

I. Conduite de la guerre de 1939 à 1941

En effet, auparavant, ce sont les généraux qui sont à ce poste, Hitler décidant de la stratégie. Ce sont eux qui élaborent les plans et les soumettent au chef. Les officiers sont dotés d'objectifs et ont toute latitude pour les remplir. Ainsi, le "coup de faucille" de 1940 est une idée de Von Manstein, alors que Hitler n'envisageait au début qu'une attaque de faible envergure sur Sédan. Je tire ceci du Mythe de la Guerre Eclair de Karl-Heinz Frieser (ed. Belin).
Les troupes sont reconnues comme précieuses, et ne sont pas sacrifiées inutilement : les pertes en Crètes furent si durement ressenties que l'attaque de Malte fut annulée.

II. Conduite de la guerre à partir de 1942

A partir du moment où Hitler se met à tout diriger directement, en écartant au fur et à mesure les généraux discrédités par une défaite, la guerre allemande devient de plus en plus statique : le moustachu interdit les replis et ordonnent à ses troupes de se faire tuer sur place plutôt que de reculer, à l'instar de Joffre sur la Marne.
De plus, les officiers reçoivent des ordres de plus en plus détaillées, avec des variantes suivant les circonstances, d'après L'agonie de l'Allemagne, de Georges Blond (ed. Livre de poche)
La principale tactique devient l'attaque frontale, sans nuance, coûteuse en hommes et en matériel. Exemple : à Koursk en 1943, les attaques sur le saillant doivent franchir 9 lignes de défenses !
Cette manière de faire ressemble furieusement à la Première Guerre.
Comme l'état-major français en 1940, Hitler, en 1945, s'acharne à distribuer des ordres extrêment fournis à des unités qui n'existent plus que sur le papier.

III. Ma théorie

Ma théorie est donc la suivante : Hitler, fort de ses choix politiques et stratégiques judicieux depuis qu'il est chancelier, s'imagine avoir l'étoffe d'un grand général. Sa seule formation, outre la lecture des ouvrages militaires tels que De la guerre de Clausewitz, fut le spectacle des généraux sous les ordres desquels il a servi durant la Première guerre mondiale.
En se proclamant général en chef, il imite plus ou moins consciemment ses modèles et emmène l'Allemagne vers la défaite en sacrifiant ses troupes avec la même allégresse que les généraux de "la Der des der".

Qu'en pensez-vous ?

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Qui contrôle le passé contrôle l'avenir.
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Message Publié : 17 Déc 2005 11:21 
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Philippe de Commines
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Par ailleurs je suis entièrement d'accord avec le premier post : la victoire invraisemblable de 40 a été la cause de la défaite .

Hitler c'est cru un grand stratège .
Les généraux y ont cru aussi .
Et ceux qui n'y croyaient pas ont été écartés ou muselés .

Hitler c'est ensuite débarrassé de l'influence des généraux en recourant à l'inflation du grade .

J'ai lu il y a de celà plus de 20 ans un ouvrage introuvable en librairie mais certainement dans une bibliothèque sérieuse :

"L'inflation du généralat ,face au mythe du commandement suprème" .

Je n'ai pas plus de précision sur l'auteur ou la maison d'édition .
Année d'édition : certainement antérieure à 82 et vraisemblablement entre 78 et 82 .

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A Berthold le Noir,
Et Hiram Maxim ,

L'Humanité reconnaissante !


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Message Publié : 17 Déc 2005 15:05 
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james saint-angel a écrit :
Hitler qui n'était pas un stratège ( son attaque de la France ne fut qu'une répétition de 1870 et surtout de 1914 ) l


Bof! L'invasion de la France en 1870 a été réalisée par le nord de l'Alsace (Wissembourg, Froeschwiller), qui ont rejeté les forces françaises vers l'ouest, découvrant ainsi l'Alsace. La défaite de Spicheren forcera les troupes de Bazaine à retraiter vers Metz, alors que les forces de Mac-Mahon retraitent vers Châlon.

En 1914, les Allemands envahissent la Belgique (qui n'a pas été inquiétée en 1870) et tentent de déborder les forces françaises sur leur gauche par un mouvement enveloppant en utilisant comme des divisions d'active la Landwehr, fait que l'etat-major français n'avait pas envisagé dans son plan XVII.

En 1940, Hitler fait mine d'attaquer au nord , au Pays-Bas et en Belgique comme une répétition du plan Schlieffen et fait porter son Schwerpunkt dans les Ardennes, zone soit-disant infranchissable par les blindés.

Où est la répétition ?

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)


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Message Publié : 17 Déc 2005 23:30 
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Pierre de L'Estoile
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james saint-angel a écrit :
Hitler qui n'était pas un stratège ( son attaque de la France ne fut qu'une répétition de 1870 et surtout de 1914 ) mais il a eu l'incroyable surprise de pouvoir envahir notre Pays en un mois ( ce fut la stupéfaction générale, j'ai lu les journaux américains de l'époque ) et il a cru que le grand jour était arrivé et qu'il était protégé par la « Providence »... Il continua donc cette stratégie, qui n'en était pas une, et dans le même sens

Jean-Marc Labat a écrit :
Où est la répétition ?

Précisément : en 1914 et en 1940, la stratégie allemande était la même : attaquer massivement, tout risquer en une guerre courte, ne pas tenir compte de la Belgique.

En revanche, la conduite d'opération fut totalement différente : comme le dit Jean-Marc, l'attaque de la Belgique est une feinte qui fait croire aux Alliés que les Allemands ont gardé les mêmes plans de bataille d'une guerre à l'autre.

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Message Publié : 18 Déc 2005 0:13 
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Jean Froissart
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Hitler avait une vision de la guerre solidement ancrée dans l'expérience vécue en tant qu'homme de troupe lors de la Grande Guerre.
A mon avis, la meilleure décision qu'il a prise lors du second conflit mondial, contrairement à l'avis unanime de ses principaux généraux (sauf peut-être le servile Keitel) fut de refuser le repli des armées allemandes engagées en URSS en-deçà d'une certaine ligne lors de l'hiver 1941-1942. La reprise des combats dès le printemps de 1942 fut une suite de succès pour les troupes du IIIème Reich jusque...l'attaque de Stalingrad.
Peut-être également l'attaque sur le front occidental de Bastogne fin 1944.
A part cela, rien d'un stratège dans sa conduite de la guerre.
Vlad

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Message Publié : 18 Déc 2005 18:19 
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Grégoire de Tours
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Je suis stupéfait par vos messages. 8O
Hitler n’est pas un stratège? C’est un des plus grands stratèges de l’Histoire. Ce fut un tacticien de génie. Alors deux conclusions s’imposent. Soit vous avez des lacunes en ce qui concerne la biographie d’Hitler, soit vous avez des problèmes de jugement.

Hitler parti de rien, est devenu, grâce ses compétences intellectuelles et physiques (sa voix) est devenu l’homme le plus puissant d’Europe.
Et même si on peut trouver une ou deux erreurs tactiques ce n’est absolument pas une raison pour le disqualifier de la sorte car on peut aussi trouver des erreurs tactiques chez Alexandre le Grand ou Napoléon.

Je passe son exceptionnel parcours politique qui l’amena au contrôle total de l'Allemagne et qui suffirait à lui seul à prouver son génie en tant que stratège pour ne parler que de l’aspect militaire.

Hitler contrairement à Clausewitz a compris que l’objectif de la guerre devrait être de la gagner sans livrer bataille. Au-delà de ce concept original et contraire aux idées de la majorité des généraux allemands, Hitler l'a appliqué avec un succès incroyable. Hitler a en effet conquis des territoires énormes (Autriche, Tchécoslovaquie) sans tirer aucun coup de feu ! Uniquement grâce à ses dons de stratège.
Le pacte de non agression de dix ans avec la Pologne protégeait son flanc est. En 36, avec beaucoup de raison, il remilitarise la Rhénanie. Il soutient avec l’Italie la révolution de Franco. Son flanc ouest est maintenant protégé. En 38 il pénètre en Autriche et menace le flanc Tchécoslovaque tout en brisant la ceinture que la France avait créée après la première guerre mondiale. Après avoir obtenu magistralement les Sudètes et paralysé la Tchécoslovaquie, il occupe cette dernière et menace efficacement le flanc Polonais. La Pologne est prise en tenaille. Si ça ce n’est pas de la grande stratégie je ne sais pas ce que c’est!

Mais tout ceci n’est encore qu’un amuse-gueule. Viens maintenant la Blitzkrieg, véritable révolution militaire qui grâce aux chars soutenus pas l’aviation va percer et prendre de vitesse toute défense. Rappelons que Hitler au début des années 30 fut un des rares a avoir conscience cette révolution technologique et stratégique. Il critiqua les généraux allemands pour leur conservatisme aveugle et fit tout de suite confiance à des généraux comme Guderian qui partageaient ses visions stratégiques modernes.
La stratégie d’Hitler était d’affaiblir préalablement l’adversaire (par propagande, manipulation, etc.) et ensuite de frapper vite et fort cet ennemi isolé et affaibli (tout en faisant que croire que cette attaque était légitime), ou mieux, obtenir sa capitulation sans combattre.
Après le pacte habile avec la Russie, il attaque la Pologne. Après s’être assuré de la neutralité de la Norvège il l’attaque également. Cette attaque, Hitler l’avait tête dès 1934 ! Il avait en effet dit à Rauschning à cette époque comment il prendrait par surprise les ports scandinaves grâce à une série d’opérations simultanées amphibies soutenus par l’aviation. Et ce fut exactement ce qu’il a fait avec une perfection presque absolue.
En ce qui concerne l’attaque de la France, la majorité de ses généraux n’y croyaient pas. Mais Hitler si. Et des années auparavant il savait déjà comment s’y prendre. Il avait dit qu’ il manoeuvrerait la France par l’extérieur de sa ligne Maginot. Et c’est exactement ce qu’il a fait. Hitler avait avoué la supériorité de la France en armes lourdes classiques mais disait que ces armes étaient inutiles face aux siennes résolument modernes et adaptées pour la guerre de mouvement. Manstein proposa les Ardennes et Hitler approuva.
Le génie d’Hitler éclate aussi dans les opérations aéroportées contre la Hollande et la Belgique qui furent décisives pour l’invasion allemande. Une première sur La Haye et Rotterdam qui débouchera très vite sur la capitulation de la Hollande, et une seconde sur deux ponts du canal Albert et le fort d’Eben Emael. Ces opérations décisives furent conçues par Hitler.
On peut dire que l’arrêt en direction de Dunkerque fut une erreur. Mais c’est aussi une preuve qu’Hitler n’était pas inconscient et follement sûr de lui. Ce fut une décision de bon père de famille qui ne voulait pas prendre trop de risque. Il a avoué qu’il avait craint que ses chars ne s’enlisent dans les marécages des Flandres. Marécages qui l’avaient fortement impressionnés lorsqu’il était caporal lors de la première guerre mondiale. Goering l’avait aussi persuadé que leur aviation serait capable d’interdire l’évacuation des anglais. Et puis de nombreux généraux étaient d’accord avec la décision d’Hitler.

Suivent l’envahissement de la Grèce et de la Russie. Le début de l’opération Barbarossa est exceptionnel de beauté et de perfection. Sûrement la plus spectaculaire de l’Histoire. Privilégier l’Ukraine plutôt que Moscou ne fut pas une erreur. C’était une décision habile de la part d’Hitler et elle fut partagée par certains généraux. L’erreur ce fut l’entêtement de généraux comme Bock, Brauchitsh et Halder qui se sont entêté sur Moscou et la malchance que l’hiver russe tombe si vite.


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 Sujet du message : A propos d'Elser
Message Publié : 02 Jan 2006 22:17 
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Jean Froissart
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J'ai aussi lut cette histoire dans un livre d'Alain Decaux.
Hitler dans cette fameuse braserie aurait eut un pressentiment, une sorte de volonté impérieuse qui l'aurait poussé à partir plus tôt que prévue
Quand à Elser, s'il n'a pas été immédiatement exécuté c'est peut-être du fait des croyances astrologiques d'Hitler.
Il faut lire la biographie que Joschim Fest a écrit sur Hitler pour voir les innombrables tentatives d'attentats qui ont eut lieu contre le monstre, telle que cette bombe barométrique qui devait exploser quand l'avion du Fuhrer devait atteindre une certaine altitude.
Hélas des nuages ont fait que l'avion est restée à basse altitude.
Mais si les tentatives ont toutes échoué, c'est peut-être parce que les allemands ne souhaitaient pas vraiment sa disparition.

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"L'histoire me sera favorable car j'ai l'intention de l'écrire". Winston Churchill.


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 Sujet du message : Re: A propos d'Elser
Message Publié : 02 Jan 2006 22:49 
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Jean Froissart
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Romeo a écrit :
Mais si les tentatives ont toutes échoué, c'est peut-être parce que les allemands ne souhaitaient pas vraiment sa disparition.


Hitler mettait cela sur le compte de la Providence, et cette fâcheuse habitude de réchapper à tous ces attentats ne faisaient qu'accroître son sentiment d'infaillibilité.
Des Allemands souhaitaient sa disparition. J'ai toujours une pensée pour "La rose blanche". Ces étudiants (Sophie Scholl et son frère) qui ont donné leur vie, en distribuant des tracts dans les boîtes aux lettres. Certes, ils ne s'attaquaient pas physiquement à Hitler au travers d'un attentat, mais ils résistaient à leur manière, connaissant les risques encourus, sachant qu'ils se feraient prendre un jour dans cet état policier.
Les derniers moments de Sophie furent un modèle de courage, rassurant ses parents.
Vlad

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Message Publié : 04 Jan 2006 23:44 
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Pierre de L'Estoile
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Si vous permettez, Noacyl, je souhaiterais reprendre certains des points que vous avez soulevés.

Noacyl a écrit :
C’est un des plus grands stratèges de l’Histoire. Ce fut un tacticien de génie.

Ne confondons pas : le stratège décide de la manière dont la guerre sera menée : il fait les choix économiques, décide de l'ordre dans lequel vaincre les ennemis...
Hitler assura ce rôle, avec un certain succès au début, mais sans vision à long terme.

Le tacticien décide comment chaque bataille sera menée : formation de combat, armement des soldats, doctrine de feu... Au cours de la Seconde Guerre Mondiale, Hitler n'eut qu'une occasion de jouer au tacticien : lors de la bataille de Berlin. Avec le succès que l'on sait.

Entre la tactique et la stratégie prend place l'art opérationnel, qui désigne la manière dont les forces seront employées afin d'abattre un adversaire donné.
(Les frontières entre les trois domaines étant plus que floues).
Ce dernier domaine, Hitler le délégua d'abord à ses généraux, puis s'y impliqua de plus en plus au fur et à mesure qu'ils échouaient à remplir les objectifs stratégiques qu'il avait fixé.

Noacyl a écrit :
Alors deux conclusions s’imposent. Soit vous avez des lacunes en ce qui concerne la biographie d’Hitler, soit vous avez des problèmes de jugement.

D'après ce que je sais de la biographie de Hitler, il ne mena qu'une guerre et se suicida pour échapper aux ennemis qu'il avait envahi, et qui venaient de ravager son pays.

Noacyl a écrit :
Hitler a en effet conquis des territoires énormes (Autriche, Tchécoslovaquie) sans tirer aucun coup de feu ! Uniquement grâce à ses dons de stratège...Si ça ce n’est pas de la grande stratégie je ne sais pas ce que c’est!

De bon choix stratégiques indubitablement, et un certain courage politique et diplomatique, ainsi qu'une certaine clairvoyance. Aussi abjecte qu'il ait été, je vous accorde que le moustachu devait avoir quelques qualités.

Rappelons tout de même quelques erreurs stratégiques d'un certain poids :
  • Pas d'économie de guerre avant début 1942
  • Pas de coordination entre la marine et les autres armes
  • Pas de vêtements d'hiver pour les troupes durant le premier hiver russe
  • Rien n'était prévu pour vaincre l'Angleterre après la France

Noacyl a écrit :
Mais tout ceci n’est encore qu’un amuse-gueule. Viens maintenant la Blitzkrieg, véritable révolution militaire qui grâce aux chars soutenus pas l’aviation va percer et prendre de vitesse toute défense. Rappelons que Hitler au début des années 30 fut un des rares a avoir conscience cette révolution technologique et stratégique. Il critiqua les généraux allemands pour leur conservatisme aveugle et fit tout de suite confiance à des généraux comme Guderian qui partageaient ses visions stratégiques modernes.

Le concept de blitzkrieg dérive directement de celui des "StossTruppen" de la Première Guerre Mondiale. Toutes les armées étudièrent les possibilités de l'arme blindées, et les théories françaises étaient très étudiées à Berlin. La contribution des Soviétiques n'est pas non plus à négliger, notamment dans le développement de l'arme parachutiste. Les Allemands et les Russes eurent de fructueux échanges d'expérience dans le cadre de leurs exercices combinés (afin de masquer leur réarmement, dans les années 30, ils allaient s'entraîner en Russie).

Hitler ne participa pas à ce mouvement d'idée. Sa seule contribution fut de s'entourer des généraux les plus ambitieux et les plus agressifs, ceux qui lui promettaient la victoire contre la première armée du monde (l'armée française). Après la victoire, il s'attribua la paternité du concept de blitzkrieg - qui expliquait la victoire de manière plus flatteuse plutôt que d'envisager une incurable incompétence de la part des généraux français -, mais oublia cela après l'échec de Barbarossa : "Je n'ai jamais employé le terme blitzkrieg pour la bonne raison qu'il est complètement idiot". (ma source : Le mythe de la guerre éclair, de K. H. Frieser)

Comme je l'ai dit, le plan du "coup de faucille" de 1941 fut élaboré par von Manstein. Hitler avait fait le choix stratégique de ne pas respecter la neutralité de la Belgique et de la Hollande, mais c'est von Manstein qui imagina d'attirer les alliés dans un piège en Belgique avant de les prendre à revers en passant par les Ardennes.

Durant l'opération Barbarossa, c'est Hitler qui décida de partager ses forces entre l'Ukraine et Moscou, en envoyant notamment l'infanterie vers cette dernière destination, alors que les chars étaient plus indiqués.

Ensuite, dès qu'Hitler prend la direction des opérations, il apparaît que la retraite n'est jamais à l'ordre du jour. Ceci, à mon avis, montre qu'il n'a pas compris le principe de la guerre moderne : le mouvement est plus important que l'offensive à outrance.
Ainsi, il laisse ses troupes se faire enfermer dans Stalingrad et dans la poche de Falaise. A l'opposé, lorsque la Wehrmacht bat en retraite, contrainte et forcée, après Stalingrad, von Manstein (encore lui) lance la contre-offensive de Karkhov et arrête l'Armée Rouge.
L'Italie est défendue de manière statique, par des lignes de défense appuyées sur les montagnes.

Et ne parlons pas de la bataille d'Allemagne, où une résistance, statique mais sans espoir, est organisée.

Mon impression, je le répète, est que, si Hitler fut le premier à mettre en oeuvre la guerre mobile et blindée, il la termina comme la première.

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Message Publié : 05 Jan 2006 15:41 
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Grégoire de Tours
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Nebuchadnezar a écrit :
Hitler ne participa pas à ce mouvement d'idée.

Il fut l’un des premiers et rares à comprendre l’efficacité de ces nouvelles armes et dirigea leur mise en fonction.

Nebuchadnezar a écrit :
ceux qui lui promettaient la victoire contre la première armée du monde

Hitler avait assuré la victoire. La majorité de ses généraux étaient plus que sceptiques.

Nebuchadnezar a écrit :
Comme je l'ai dit, le plan du "coup de faucille" de 1941 fut élaboré par von Manstein.

Non. C’est Hitler.

Je crois, cher Nebuchadnezar, et j’en suis même sûr, qu’il vous manque des informations, et que vous en avez de mauvaises.
Pour prendre conscience du génie d’Hitler en tant que stratège (ou en tant que tacticien et ce même en reprenant votre définition) politique et militaire, je vous recommande très fortement la lecture de trois ouvrages de référence :

-Hitler, le chef de guerre de Philippe Masson
-Stratégie de Liddell Hart
-Le troisième reich de William Shirer


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Message Publié : 05 Jan 2006 16:37 
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Philippe de Commines
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Mais le génie du mal, ça existe, JSA...

On ne peut dénier un certain talent politique à Hitler: il était infiniment supérieur à tous les politiciens de l'Europe, à l'exception de Churchill ! :(


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Message Publié : 06 Jan 2006 0:28 
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Pierre de L'Estoile
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Noacyl a écrit :
Il fut l’un des premiers et rares à comprendre l’efficacité de ces nouvelles armes et dirigea leur mise en fonction.

Je suivrai vos conseils et lirai les ouvrages, mon cher Noacyl. En tout cas, je serai très curieux de savoir si Hitler a laissé le moindre écrit prouvant sa vision des choses, comme Vers l'armée de métier de De Gaulle.

Que Hitler ait vu les potentialités des nouvelles armes, c'est incontestable. Mais je ne crois pas qu'il ait participé à leur élaboration.

Noacyl a écrit :
Hitler avait assuré la victoire. La majorité de ses généraux étaient plus que sceptiques.

Les généraux français apportèrent une contribution non négligeable à la victoire.

Noacyl a écrit :
Nebuchadnezar a écrit :
Comme je l'ai dit, le plan du "coup de faucille" de 1941 fut élaboré par von Manstein.

Non. C’est Hitler.

Je maintiens : c'est von Manstein, chef d'état-major de von Runstedt, qui a conçu le plan, visant à la destruction des armées alliées, et l'a soumis à Hitler le 14 février 1940. Hitler eut alors le mérite de l'accepter et de l'imposer à ses généraux.
J'ai lu ça dans Vae Victis n°36 (à l'époque, ils ne donnaient pas de bibliographie).

Quelqu'un pourrait-il confirmer ?

Dans le reste de la conduite de la guerre, face à des généraux compétents qui ont compris les principes de la guerre moderne (Joukov, Eisenhower...), je ne pense pas que l'on puisse dire qu'Hitler ait fait des étincelles.

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Message Publié : 06 Jan 2006 0:57 
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Jean Froissart
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Inscription : 16 Avr 2005 0:09
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Nebuchadnezar a écrit :
Que Hitler ait vu les potentialités des nouvelles armes, c'est incontestable. Mais je ne crois pas qu'il ait participé à leur élaboration.


Par contre, au niveau de l'aviation militaire, il a ordonné la construction d'avions bombardiers à réaction plutôt que des chasseurs à réaction, qui auraient été bien plus utiles pour la défense du Reich (sous réserve que ma mémoire ne me fasse pas défaut).
Vlad

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Message Publié : 06 Jan 2006 1:14 
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Grégoire de Tours
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Inscription : 20 Avr 2004 15:03
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Nebuchadnezar a écrit :
Noacyl a écrit :
Nebuchadnezar a écrit :
Comme je l'ai dit, le plan du "coup de faucille" de 1941 fut élaboré par von Manstein.

Non. C’est Hitler.

Je maintiens : c'est von Manstein, chef d'état-major de von Runstedt, qui a conçu le plan, visant à la destruction des armées alliées, et l'a soumis à Hitler le 14 février 1940. Hitler eut alors le mérite de l'accepter et de l'imposer à ses généraux.
J'ai lu ça dans Vae Victis n°36 (à l'époque, ils ne donnaient pas de bibliographie).

Quelqu'un pourrait-il confirmer ?

Non c'est Hitler. Il faut lire le livre de Philippe Masson. Voici une présentation tiré du lien suivant http://www.histoforum.org/histobiblio/article.php3?id_article=116:

Citer :
Il est de bon ton aujourd’hui de railler les fautes du Führer, de le traiter en sombre dilettante, dépourvu de génie militaire et obstinément hermétique aux cruelles réalités de la guerre. Certes, le « caporal de Bohême » n’a reçu aucune instruction militaire sérieuse, il lui a fallu ainsi s’enquérir lui-même des impérieuses nécessités de la stratégie. Malgré le mépris que certains de ses généraux vouent à son passé de simple soldat de la Grande Guerre, ce fervent lecteur de Clausewitz est, de l’avis du haut commandement allemand, un autodidacte doué d’intuitions formidables, capable de défier les lois ordinaires de l’art de la guerre pour son plus grand profit. De facto, son bilan est impressionnant.

La guerre éclair, dont le secret est de combiner l’emploi massif des blindés et de l’aviation, a raison de toutes les résistances. Elle balaye aisément la Pologne, la Belgique, la Hollande et même la France. Or, contrairement à la légende tenace, c’est bien Hitler, et non Van Manstein, qui a eu l’idée de la célèbre manoeuvre en coup de faux. L’étonnante célérité d’exécution des Allemands, telle que l’armée française est anéantie en trois semaines seulement, doit absolument tout à sa lucidité belliqueuse. Jusqu’en 1943, le Führer accumule les victoires dans son escarcelle, façonnant les directives générales et parfois même les infimes mouvements tactiques de la Wehrmacht. De son Quartier général, il orchestre de main de maître le déploiement de ses armées qui sillonnent les Balkans, l’Afrique du Nord et l’Union soviétique. Devant les ruines de Moscou, pressentant un « immense désastre », Hitler épargne à son peuple une catastrophe comparable à celle de 1812.

La chute de Stalingrad en février 1943 annonce le temps des revers. L’Allemagne nazie, confrontée à la triple coalition des Américains, des Anglais et des Russes, n’a plus guère les moyens de lutter sur tous les fronts. Cependant, les griffes du vieux tigre assènent encore des coups terribles. Le Führer sait bien que la partie est perdue, mais il n’en demeure pas moins à la tête des opérations, pour le meilleur et notamment pour le pire. Insensible aux objections, il entend imposer sa volonté de puissance, quitte à entraîner l’Allemagne dans le précipice. Le « Reich de mille ans » connaît une lente agonie que Philippe Masson, ancien professeur d’histoire et de stratégie à l’Ecole supérieure de guerre navale, dévoile dans un tableau crépusculaire.


Nebuchadnezar a écrit :
Dans le reste de la conduite de la guerre, face à des généraux compétents qui ont compris les principes de la guerre moderne (Joukov, Eisenhower...), je ne pense pas que l'on puisse dire qu'Hitler ait fait des étincelles.

Face aux énormes adversaires qu'il a eu à la fin, je trouve qu'il a bien résisté...


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Message Publié : 06 Jan 2006 20:35 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile
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vladtepes a écrit :
Par contre, au niveau de l'aviation militaire, il a ordonné la construction d'avions bombardiers à réaction plutôt que des chasseurs à réaction, qui auraient été bien plus utiles pour la défense du Reich (sous réserve que ma mémoire ne me fasse pas défaut).
Vlad

C'est une autre erreur stratégique d'Hitler : il n'a pas compris le principe du bombardement stratégique.

La Luftwaffe a peu de bombardiers lourds capables de rivaliser avec des B-17 - qui peut allègrement accomplir sa mission criblé d'impacts, la moitié de son équipage tué et deux moteurs en flamme. La priorité est donnée aux bombardiers moyens (JU-88) et bombardiers en piqués (JU-87).
Or, il décide plusieurs fois d'employer ces avions, excellents au demeurant comme appui des troupes au sol, dans des missions de bombardement stratégique comme par exemple sur Londres et les villes anglaises. Il en résulta d'énormes pertes en pilotes qui furent difficilement compensées.

En défense, il ne comprit pas les possibilités qu'offrait le ME-262. L'avion était prêt à passer en production en 1943 en tant que chasseur, mais Hitler, obnubilé par son idée de bombardier (à destination de l'Angleterre bien entendue), exigea qu'il soit étudié pour pouvoir transporter des bombes, ce qui retarda sa production en série d'un an.
S'il avait été au point plus tôt, l'Allemagne aurait pu reconquérir la maîtrise du ciel, défendre son industrie contre les raids alliés, et le cour de la guerre en aurait pu être changé.

_________________
Qui contrôle le passé contrôle l'avenir.
George Orwell


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