ciders a écrit :
Les territoires conquis ne sont pas totalement dépourvus, loin s'en faut. Pour 1940, Adam Tooze évoque une zone d'influence allemande (Grande Allemagne, pays neutres alignés sur le Reich et territoires occupés) en Europe occidentale comme un ensemble représentant potentiellement 30 % du PIB mondial. Mais la production s'est vite effondrée après la conquête allemande.
Les nazis n'ont rien fait pour favoriser une coopération économique (et pourtant certains pays, dont la France - ou plutôt ses gouvernants du moments - étaient plutôt favorables à ce genre de coopération. Cela n'a jamais été leur but et ils n'ont jamais visé qu'une exploitation à outrance des territoires occupés. D'où l'effondrement de la production due au pillage organisé. Les 30% que vous évoquez sont un statut d'avant guerre, sans prise en compte du potentiel soviétique (une énorme surprise et pas seulement pour les nazis) ni surtout américain.
ciders a écrit :
En effet, ces territoires étaient (et sont toujours d'ailleurs) étroitement dépendants d'importations de matières premières, comme le carburant (avant-guerre, la France consommait en moyenne 5,4 millions de tonnes de pétrole par an ; en 1940, l'offre d'essence descend à 8 % des disponibilités d'avant-guerre) ou les éléments minéraux nécessaires à la fabrication des engrais, importations qui seront totalement interrompues par la guerre et par le blocus maritime allié. De ce point de vue, l'économie occidentale est déjà trop avancée pour ne pas souffrir sérieusement de la cessation des échanges avec les pays fournisseurs de ressources naturelles.
relisez mon post précédent, c'est ce que je dis.
ciders a écrit :
L'Allemagne pâtit également de la faiblesse de son réseau de transport. Il n'y a pas assez d'essence pour le transport routier qui, de toute façon, est limité par une production de véhicules insuffisante. Quant au transport ferroviaire, il est surchargé dès l'hiver 1939. La Reichsbahn n'a pas renouvelé son parc de wagons dans les années 1930 (Adam Tooze évoque quelques 2 000 wagons neufs par an entre 1933 et 1937), faute de financements, et le nombre de wagons disponibles s'est lentement érodé (670 000 à la fin des années 1920, 575 000 en 1937). On remédie à ce problème en confisquant une partie des parcs français (en comptant la Belgique et les Pays-Bas, 4 260 locomotives et 140 000 wagons) ou yougoslaves, ce qui a pour conséquence d'anémier encore davantage les échanges dans les territoires occupés.
Puisque vous citez Tooze, lui même impute cette faiblesse des transports à des choix stratégiques focalisés sur le réarmement. La faiblesse des transports n'est pas due à une négligence mais à une insuffisance globale de l'économie et de l'industrie allemande.