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Message Publié : 27 Jan 2009 23:18 
Malgré la lecture de l'article d'Alfred, un élément me reste difficile à comprendre et c'est le génocide en lui-même. Qui étaient ces 1 700 000 millions de personnes massacrées? Merci


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Message Publié : 27 Jan 2009 23:48 
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Polybe
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Comme il a pu être précisé, il ne faut utiliser le terme "génocide" qu'avec des pincettes en cette situation, de par la nature même du régime et de son projet totalitaire (et totalisant).

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"John Stuart Mill a dit que les dictatures rendaient les hommes cyniques. Il ne se doutait pas qu'il y aurait des républiques pour les rendre muets."
Lu Xun


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Message Publié : 28 Jan 2009 0:27 
J'ai pu lire que beaucoup de bonzes furent employés à des fins de propagande par ce régime qui arguait de leur ruralité, et que nombre d'entre eux adhérèrent à ses principes, dans toute leur démesure.


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Message Publié : 28 Jan 2009 0:30 
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Fustel de Coulanges
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Averm a écrit :
Malgré la lecture de l'article d'Alfred, un élément me reste difficile à comprendre et c'est le génocide en lui-même. Qui étaient ces 1 700 000 millions de personnes massacrées? Merci


Des Cambodgiens comme les autres, mais jugés "intellectuels" (sachant que le port de lunettes pouvait vous faire passer pour tel...).

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"[Il] conpissa tous mes louviaus"

"Les bijoux du tanuki se balancent
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Message Publié : 28 Jan 2009 0:43 
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Polybe
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Philosophia a écrit :
J'ai pu lire que beaucoup de bonzes furent employés à des fins de propagande par ce régime qui arguait de leur ruralité, et que nombre d'entre eux adhérèrent à ses principes, dans toute leur démesure.


l'Angkar ordonne dès sa victoire en avril l'exécution de tous les intellectuels (médecins, pharmaciens, ingénieurs, professeurs...), de tous les militaires... de l'ancien régime et de défroquer les moines. Geste symbolique s'il en est, mais qui a son importance dans la forte religiosité sacrée du bouddhisme. De plus, on avance le chiffre de 60 000 moines massacrés, et d'une quantité incroyable de temples rasés. Il faut bien comprendre, comme expliqué auparavant par A. Teckel puis par moi-même que l'idéologie khmère est totalisante et totalitaire, et qu'à ce titre vont être persécutés les religieux autant que les vrais opposants politiques ; on est dans une dynamique de paranoïa et d'égalitarisme forcé (forcené) qui amène à combattre autant les musulmans, que des minorités ethniques, ou encore que des groupes socio-professionnels. Mais ces sous-ensembles seront très vite fondus dans une masse indiscernable de véritables "damnés de la terre" cette fois-ci (passez moi l'expression).

Je pense que comme le témoignage suivant pourra vous le démontrer, tout était avant tout affaire d'opportunisme et de survie dans le Cambodge de cette époque. Que des bonzes aient rejoint l'Angkar comme agents ou symboles de propagande pour éviter le massacre presque ritualisé (paradoxe) de leurs frères, je le comprends aisément.

Citer :
« L’antre du démon » s’évangélise. A Anlong Veng, dernier bastion des Khmers rouges dans l’extrême nord du Cambodge, des éclopés en uniforme vert olive parient leurs derniers riels au « tigre-courgette » (une loterie locale), les bordels miteux pullulent autour du marché tandis que les bourreaux se reconvertissent dans les oeuvres évangéliques. « le boucher du Cambodge » « tranchante comme une lame de rasoir ».

Monnaie, propriété privée, famille, religion : tous les symboles de l’ordre ancien étaient abolis. C’est ici que s’est joué le dernier acte de la tragédie khmère, lorsqu’en 1999, Ta Mok, qui avait écarté Pol Pot du pouvoir deux ans plus tôt, a été capturé par les forces gouvernementales. Depuis, l’homme aux macabres performances croupit au fond d’une prison militaire de Phnom Penh dans l’attente de son jugement.s’arrogeait un droit de vie et de mort sur ses compatriotes au nom d’une pureté idéologique Etrange métamorphose : Anlong Veng, c’était le fief du redoutable chef d’état-major, Ta Mok. Un haut lieu de la rhétorique des Khmers rouges. Dans son territoire adossé à la chaîne des Dangrek, Trente ans après le génocide qui a coûté la vie à 1,7 million de Cambodgiens entre 1975 et 1979, les Khmers rouges veulent tirer un trait sur les années de plomb. « J’ai causé des souffrances et commis des actes très brutaux et cruels. J’ai donné des ordres pour tuer des innocents. C’est un passé où l’on était ambitieux », confie Ung Khorn, ancien commandant de la division khmère 785, dans sa minuscule cabane de bambou un peu à l’écart du bourg noyé dans la poussière rouge. Il est aujourd’hui un chrétien dévot, « doux et poli », au service de l’Eglise évangélique américaine. Pour réhabiliter son âme, il initie ses anciens compagnons d’armes au culte protestant. Depuis quatre ans, il sillonne les rizières d’Anlong Veng et a converti soixante hommes de sa division. « Ton Dieu est américain. Nous ne voulons pas de lui. Nous sommes des Khmers rouges. Nous ne croyons pas à la religion », entend-on parfois à son passage. Lui insiste devant la porte close des sceptiques : « Dans le passé, tu as fait de mauvaises choses, comme moi. Quand tu seras baptisé dans l’eau, tu seras lavé de tes mauvaises actions et tu pourras passer à une vie nouvelle. » Les conversations sont parfois surréalistes. Soudain, le visage de Ri, 48 ans, ancien médecin khmer rouge, s’éclaire : « Finalement, Jésus-Christ, c’est comme Pol Pot, un chef qu’il faut respecter et à qui il faut obéir. » « Les commandements, c’est « Angkar Viney », la discipline de l’Angkar, la toute puissante organisation khmère rouge, et « les confessions, des séances d’autocritique ». Chham Long, 48 ans, la cuisinière de Ta Mok, déjà convertie, a gardé de son maître les principes d’économie : « Le bouddhisme c’est trop cher, car il faut faire des offrandes. C’est du gaspillage. » Puis elle raisonne : « Nous avons la caution morale de Pol Pot et de Ta Mok car eux aussi étaient chrétiens », croit-elle savoir. « Simplement, ils cachaient le message de Dieu », estime-t-elle. A quelques pas du « lac de Ta Mok », d’où émerge une forêt d’arbres morts, la cahute du groupe de prière d’Ung Khorn résonne de chants religieux. Si, à Anlong Veng, seulement 10% de la population est évangélisée, à Païlin, autre fief khmer rouge sur la frontière thaïlandaise, « le christianisme est devenu la première religion en l’espace de six ans. Il existe une dizaine de lieux de culte et 60% des 29 000 habitants sont convertis », constate le pasteur Roth Phannith, 37 ans, « rouleau compresseur évangélique ».

On y baptise dans les eaux troubles du « lac aux morts », là même où les agents khmers rouges jetaient les cadavres des « ennemis de classe » et des « traîtres » après leur avoir tranché la gorge ou brisé la tête d’un coup de pioche. « C’était il y a si longtemps, l’eau est propre maintenant », assure Lee Samith, tenancier d’un bar et membre de l’église chrétienne de Païlin, entre deux parties de cartes. Son partenaire de jeu, Kong Duong, voix de la radio khmère rouge, qui a accompagné tous les soubresauts idéologiques du régime du Kampuchéa démocratique - nom officiel du régime khmer rouge -, diffuse maintenant sur ses ondes des gospels chaque dimanche. Et l’homme qui présida à la destinée du Kampuchéa démocratique, Khieu Samphan, potasse la Bible quand il ne ressasse pas son innocence en prévision d’un procès. « Tu ne peux échapper à ton passé. Embrasse Dieu maintenant. Si la justice des hommes te demande des comptes, tu devras aussi affronter celle du Créateur », lui aurait asséné Roth Panith, le missionnaire, qui compte parmi ses paroissiens des intellectuels du comité central. La conversion des anciens combattants maoïstes a de quoi intriguer. « Les moines bouddhistes ne s’aventurent pas dans les bastions des Khmers rouges qui les ont systématiquement massacrés, laissant le champ libre aux missionnaires américains très actifs », explique Youk Chhang, qui dirige le centre de recherches sur le génocide khmer. Les anciens Khmers rouges « cherchent le pardon parce qu’ils sont emplis de culpabilité », estime le pasteur Chea Sinnen, vice-président de l’organisation évangélique « Kampuchea for Christ », qui a converti plusieurs milliers de soldats. Chap Savong, évangéliste du septième jour à Païlin, privilégie une autre explication : « Ils demandent d’abord s’il y a de l’argent, des habits ou du riz à la clé. » Lee Samith, le joueur de cartes, ne dit pas autre chose : « Les entrailles des collines de Païlin ont craché leurs dernières pierres précieuses, il n’y a plus un arbre à abattre. Il ne reste que Dieu. »

(source : Le Figaro)


http://news.catholique.org/laune/6444-l ... aux-khmers

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"John Stuart Mill a dit que les dictatures rendaient les hommes cyniques. Il ne se doutait pas qu'il y aurait des républiques pour les rendre muets."
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Message Publié : 28 Jan 2009 0:56 
Merci infiniment, Qin, cet article est bien édifiant.


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Message Publié : 28 Jan 2009 0:58 
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Polybe
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Voici un complément : je pense qu'il est important de saisir véritablement ce qu'a pu être la politique religieuse (ou de la non-politique religieuse, comme on le verra juste après) des Khmers rouges, plus particulièrement à l'égard du bouddhisme. On peut diviser cette approche en plusieurs grands thèmes, pas forcément chronologiques mais bien plutôt thématiques. En effet, il apparait qu'à l'image de la situation de l'époque on n'assiste qu'à une imbroglio complexe de sous-tensions et de risques multiples, qui ont contribué autant à détruire le bouddhisme cambodgien qu'à l'aider à survivre.

Une première politique de séduction des bonzes

Face à l'impopularité rencontrée par la propagande antibouddhiste des communistes menée entre 1972 et 1973 dans les zones "libérées", et caractérisée par des sanctions à l'égard des bonzes, forcés à abandonner le froc, et par la dénonciation des "moines-mendiants" ou encore du caractère non patriotique du bouddhisme "d'origine indienne avec des liens thaïlandais", un ministère local des cultes est mis sur pied début 1974. Il est destiné à persuader les bonzes d'aimer le communisme, à les enrôler, en vantant leurs origines paysannes, et à en faire des instruments de propagande. L'opération réussit, les critiques cessèrent...

Peu après le 17 avril 1975, Ieng Sary, futur ministre des Affaires étrangères de Pol Pot, annonçait que la liberté du culte serait offerte à tous les groupes religieux dans le nouvel Etat du Kampuchea démocratique, laquelle devait être plus tard garantie dans l'article 20 de la Constitution promulguée le 5 janvier 1976 (lire ci-contre). Une promesse qui ne valait que sur le papier... Les bonzes seront systématiquement défroqués, parfois exterminés, et dépouillés de leur statut privilégié dans la société cambodgienne. Nombre de moines seront contraints de prendre femme. Volonté d'un régime d'humilier le clergé, associé à l'ancien régime honni des Khmers rouges, et souci d'une conformité sociale absolue.

Les bonzes révolutionnaires
Quand les Khmers rouges prennent le pouvoir, les bonzes constituent alors l’intelligentsia cambodgienne. Il est donc normal qu’ils aient développé des idées progressistes et politiques, explique Ian Harris. "Certains ont choisi très tôt de rejoindre les rangs de la guérilla communiste, séduits qu’ils étaient par leurs idées progressistes prônant une amélioration de la situation. On peut faire un parallèle avec les étudiants de mai 68 en France. Ils sont jeunes, instruits, ont conscience de ce qui se passe dans leur pays et sont aspirés par un désir de transformer la société. Or le bouddhisme aussi tend à une transformation, mais spirituelle. Bonzes et communistes font la même analyse de l’impérialisme. Au début des années 70, il n’est pas rare que des bonzes s’abreuvent de lectures communistes, comme le petit livre rouge de Mao."

Certains bonzes se sont ainsi révélés des pro-révolutionnaires dès les premières heures, enseignant à leur tour les principes de la révolution. Un des axes de la propagande khmère rouge consistait à encourager les jeunes bonzes à se défroquer pour rejoindre l'armée révolutionnaire. De nombreux bonzes ordinaires étaient convaincus que le Parti communiste du Kampuchea défendrait le sol cambodgien et la religion des agressions étrangères. Dans les zones dites "libérées", tombées sous la coupe des Khmers rouges avant leur mainmise complète sur le pays, il n'était pas rare que les bonzes prononcent les premiers discours lors des meetings politiques, avant les cadres locaux, rapporte Ian Harris.

Bonzes comme anciens bonzes étaient particulièrement doués pour recruter les paysans, que leurs harangues convainquaient davantage que ceux à la tonalité plus explicitement communiste des cadres. Ils ont ainsi aidé à paver le chemin de la victoire des Khmers rouges.

Les wats détournés de leur fonction première

Les communistes, comme la République khmère de Lon Nol avant eux, ont trouvé dans les pagodes des espaces clos idéaux pour des bases militaires. Entre octobre et décembre 1975, presque tous les monastères encore en activité au Cambodge furent fermés. Les Khmers rouges s'en servent très vite comme lieux d'entraînement, de rééducation, de garage, de jardins potagers, de dépôt d'armes, de centres d'élevage, ou dans des buts plus sinistres, relève Ian Harris, comme centres de torture et d'exécution. Ils ont aussi parfois été démantelés pour fournir des matériaux de construction.

Détruire toute trace du bouddhisme
Si les Khmers rouges ont pris soin de retirer les statues en or des pagodes, celles en ciment n'ont souvent pas échappé à la destruction en vertu du slogan révolutionnaire : "Si tu démolis une statue de Bouddha, tu gagneras un sac de ciment". Certains villageois ont cependant réussi à cacher des objets de culte et à les sauver de la destruction. Comme dans tout système totalitaire, un autodafé devait faire disparaître une grande partie des livres sacrés, manuscrits rédigés sur des feuilles de latanier, quand ils n'ont pas été utilisés lors d'une pénurie de papier au début du régime ou servi à la préparation de médicaments.

Si les images de Bouddha et autres objets sacrés ont souffert de dégradations de la main des Khmers rouges au même titre que les édifices religieux, il semble peu probable que ces actes aient résulté d'une directive générale.

Absence de réelle politique religieuse de l'Angkar

Aucune trace écrite de décisions de l’Angkar [littéralement "l'organisation", anonyme, qui présidait aux destinées du Kampuchea démocratique] de détruire les wats ou d’exterminer le clergé bouddhique n’a été découverte à ce jour. "D’un point de vue marxiste, il n’est pas besoin de parler de religion car lorsque la révolution s’installe, que les contradictions économiques sont surmontées, il ne reste plus d’espace pour la religion, acculée à mourir d’elle-même. Tout est sous contrôle, et la religion est privée de ses bases. Les Khmers rouges n’ont donc sans doute pas éprouvé le besoin d’élaborer une politique religieuse", analyse Ian Harris.

En outre, ajoute-t-il, si certains dirigeants, comme Khieu Samphan, se déclaraient ouvertement hostiles au bouddhisme, d’autres comme Pol Pot, Ieng Sary ou Nuon Chea n’ont pas manifesté un tel rejet de la religion aux premières heures du régime. Tout était affaire de personnalités. Selon les endroits, les attitudes ont différé à l’égard du clergé. A l’échelon local, certains chefs ont fait preuve de compassion envers les bonzes, même une fois défroqués. De manière générale, les petits chefs khmers rouges suivaient les ordres, qu'ils ne se seraient pas risqués à contester par peur de s'exposer à de lourdes représailles.

Absence de rébellion contre l'ordre nouveau chez les bonzes
Les exemples d'une résistance organisée furent rares, et le fait le plus souvent d'anciens bonzes, hauts placés dans la hiérarchie, qui ont tenté par exemple de s'opposer à la profanation de leurs pagodes. Ils n'ont généralement pas été exécutés pour ce qu'ils étaient mais parce qu'ils refusaient d'obéir aux ordres des Khmers rouges (se défroquer, se marier, tuer des animaux, ou parce qu'ils persistaient à faire vivre des pratiques bouddhistes).

S’ils sont si peu nombreux à s'être dressés face à ces pyjamas noirs qui n’avaient en tête que de les mettre au travail comme le reste de la population, cela tient à la nature de l’ordination, estime Ian Harris. "Chez beaucoup, il n’y avait pas de fort désir de suivre les enseignements du Bouddha. Il s’agissait de jeunes hommes pauvres, encouragés par leurs familles à prendre le froc pour les bénéfices tant économiques qu’éducatifs et spirituels qu’une telle démarche apporte. Ils ne voulaient pas nécessairement vivre à la pagode mais n’avaient pas mieux à faire."

Abandonner la pratique du bouddhisme et tous ses signes extérieurs augmentait les chances de survie. La majorité des bonzes se sont ainsi soumis et ont défroqué, également pour ne pas avoir à enfreindre les principes du bouddhisme theravada. Une grande majorité de wats furent vidés "avec un minimum de violence", rappelle le chercheur, ajoutant que le premier bonze à ne pas se montrer coopératif était tué sur le champ, une démonstration de force qui suffisait à faire plier ses pairs. Ian Harris met en avant la spécificité de la religion bouddhique qui "ne relève d’aucune volonté de reconstruire le monde mais d’atteindre le nirvana". Par conséquent, pourquoi les bonzes se seraient-ils opposés aux Khmers rouges ?

A noter : le bouddhisme cambodgien ne s’est pas encore remis de sa mise en terre par les Khmers rouges, même si un grand nombre de ses moines ont survécu à ces années de terreur. En effet, les plus cultivés d’entre eux, souvent les anciens, s’ils n’ont pas été passés par les armes, ont péri de faim, de maladie ou de fatigue. Aucun livre à ce jour n’avait été consacré au "Bouddhisme sous Pol Pot". Le chercheur Ian Harris, professeur d’études bouddhiques à l’université de Cumbria en Angleterre, a réparé cet oubli en publiant un livre sous ce titre avec le Centre de documentation du Cambodge (DC-Cam). Bonzes défroqués, pagodes reconverties pour les besoins de la révolution, objets de culte volés ou détruits... La religion n'a pas eu droit de cité sous le règne sanglant et iconoclaste des Khmers rouges. Ian Harris brosse un intéressant et très documenté tableau du bouddhisme dans la tourmente khmère rouge.

Texte pris sur http://ka-set.info/actualites/khmers-ro ... 80604.html, passages surlignés par mon soin.

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Lu Xun


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Message Publié : 28 Jan 2009 1:26 
C'est bien la lecture de quelques passages des écrits de M. Harris, qui est à l'origine de ma précédente intervention.

Cet historique répond à mon questionnement et je vous en sais gré, Qin.


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Message Publié : 28 Jan 2009 7:38 
Quel était le rapport entre les Etats-Unis et le Cambodge? Je veux dire par là, des forces américaines étaient-elles en présence au Cambodge avant, pendant et après l'arrivée des Khmers Rouges?

Deplus, dans le film The Killing Fields, nous voyons Sydney Schanberg et Dith Pran dans des locaux où sont hissés des drapeaux américains. Quels étaient ces lieux? Merci


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Message Publié : 28 Jan 2009 10:56 
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Jean Mabillon
Jean Mabillon
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Inscription : 26 Juin 2008 8:11
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Localisation : 中国
Si j'ai bien lu, il n'est question dans aucun des messages fort intéressants de ce fil du soutien américain aux Khmers Rouges, qui prend place plus généralement dans la politique américaine de soutien aux Maoïse contre Moscou après la rupture sino-sociétique (visite de Nixon à Pékin, soutien aux KR contre les Vietnamiens d'obédience moscovite...).
Voir la fameuse phrase de Brzezinski: "j'ai encouragé les Chinois à supporter Pol Pot"


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Message Publié : 28 Jan 2009 14:24 
Mais les Khmers Rouges acceptaient la présence de journalistes américains sur leurs territoires? Eux qui souhaitaient l'autarcie?


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Message Publié : 13 Oct 2015 18:29 
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Hérodote
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Inscription : 13 Oct 2015 17:17
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Localisation : Toulon
merci pour vos messages éclairants sur ce qu'est le pol-potisme !
D'un point de vue idéologique, c'est la version extrême, jusqu’au-boutiste du maoïsme, qui lui même est une caricature du léninisme.. sachant qu'un certain nombre de marxistes (notamment les conseillistes) considérent déjà le léninisme comme une caricature dévoyée de la pensée de Karl Marx lol
Mais bien sur là il ne s'agit que d'analyses "philosophico-politiques", en pratique, on est tous d'accord sur le fait que c'était une boucherie abominable, certains parlent de génocide (car des minorités ethniques ont été plus persécuté que d'autres).
Ce que je trouve le plus .. enfin en fait ça prend sens ! Le progressisme ultra-excessif de la Révolution Culturelle (destructions des temples, condamnation de Confucius et des penseurs traditionnels chinois, dénonciation des parents par leurs propres enfants pour "offense au camarade Mao" etc) a mené dans sa version jusqu'au-boutiste qu'est le pol-potisme à une politique extrêmement réactionnaire au final ! Retour dans les campagnes, primitivisme, rejet de l'instruction ..


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Message Publié : 13 Oct 2015 19:22 
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Modérateur Général
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Inscription : 10 Fév 2009 0:12
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Vous réactivez un sujet vieux de 2009, certains intervenants, dont Enki-Ea, ont depuis quitté le forum.

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Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)


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Message Publié : 14 Oct 2015 21:28 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

Inscription : 12 Nov 2009 21:20
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Localisation : 13
Il paraît que Pol Pot veut dit potentiel politique . C'est vrai ?


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Message Publié : 15 Oct 2015 16:50 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

Inscription : 18 Avr 2015 15:58
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Localisation : Kaamelott
Bonjour,

Citer :
Mais de 1966 à 1969, les événements s’accélèrent : un gouvernement conservateur anti-Sihanouk, dirigé par Lon Nol, arrive au pouvoir, tandis que le pays sert de base arrière à environs 40 000 soldats viet-congs. En 1969, Lon Nol renverse Sihanouk, qui prend le chemin de l’exil. Ce coup d’Etat, piloté par Washington, et la destitution de Sihanouk en mars 1970, seront à l’origine de la guerre au Cambodge.

Une question très naïve :oops:
Quel est l'intérêt des USA à cautionner Lon Nol ?
Lon Nol au pouvoir (je viens de balayer wiki) ne semble pas avoir de programme bien défini mais plonge le Cambodge dans un régime où police, torture etc. sont présents. Ce régime accepté, les Khmers verront-ils beaucoup de résistance au début ou déjà un peuple dans une phase d'acceptation car dépassé et déjà soumis (un enfer pour un autre, les idéaux seuls changent...) ?
Le Cambodge dans les années Sihanouk est-il une plaque tournante offerte à tous les régimes ? A tous les passages d'armes contre monnaie ?
Un commentaire : le fait que bourreaux et victimes soient issus des mêmes milieux sociaux ou à peu près est plus "effectif". Ce n'est pas la "banalisation" qui fait que l'on devient bourreau, la banalisation devient un paramètre parmi d'autres et ensuite une sorte de justification pour l'extérieur.
Le pouvoir donné sur l'autre, d'autant plus source de jouissance que l'autre est de la même extraction, il se crée alors une hiérarchie. Je suis le bourreau, je suis le plus fort, j'ai raison, je suis reconnu etc. Qui n'a nul besoin de reconnaissance venant du plus fort ? Du plus haut ? Du pouvoir. Si la vision d'Arendt est parfois interpellante avec son appel à la "résistance" ce qui parfois est impossible, la notion de transgression de la "légalité" est intéressante mais comment transgresser la légalité lorsque déjà un pouvoir vous soumet ?
Nos sociétés occidentales ont-elles un bon angle d'analyse des évènements ? Comment les Cambodgiens ruraux et analphabètes de l'époque Pol Pot ont "ressenti" ce changement ? Sont-ils conscients de nos jours que ceci fut un "génocide" ?
Merci pour les réponses.
:-|

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