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Message Publié : 13 Oct 2007 13:29 
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les Malouines ne sont-elles pas colonisées par le Royaume-Uni ?

pensons que Madagascar revendique Mayotte que se passerait t-il ??
(je ne prends pas en compte les forces en présence évidement)

pour le tir du missile exocet ce lien : http://www.netmarine.net/armes/exocet/malouine.htm

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"la guerre est la paix"
"la liberté est l'esclavage"
"l'ignorance est la force"

(1984 G.Orwell)

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Message Publié : 14 Oct 2007 4:02 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines

Inscription : 23 Déc 2004 6:42
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Citer :
les Malouines ne sont-elles pas colonisées par le Royaume-Uni ?

pensons que Madagascar revendique Mayotte que se passerait t-il ??
(je ne prends pas en compte les forces en présence évidement)


La comparaison n'est pas valable dans la mesure ou les Malouines étaient désertes lors de leur décourverte. La population fut d'abord des marins français et ensuite des bagnards argentins.


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Message Publié : 14 Oct 2007 8:21 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Geologiquement aussi les Malouines ne font pas partie du continuum du plateau continental .

L'Argentine n'a donc strictement aucune raison de revendiquer les Malouines :

a) elles sont hors de la limite des 200 milles (limite par ailleurs conférant un droit fort discutable).
b) elles sont inhabitées au moment de leurs colonisation initiale .
c) elles n'ont jamais été habitée par des argentins ou assimilables .
d) elles ne font pas partie du plateau continental argentin .
e) la population revendique son appartenance à l'Angleterre .

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A Berthold le Noir,
Et Hiram Maxim ,

L'Humanité reconnaissante !


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Message Publié : 14 Oct 2007 14:58 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
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Ungern a écrit :

L'Argentine n'a donc strictement aucune raison de revendiquer les Malouines

.


Quelques raisons quand meme, les choses ne sont pas aussi clair.


Sur l'argument géologique uniquement :

Les Falklands ou Malouines ne font pas parti géologiquement du plateau continental sud-américain peut etre, mais je pourrais dire, encore moins du plateau continental anglais ou européen :lol:

Alors géographiquement on va dire quand meme que l'argument argentin est supérieur à l'argument Britannique.

Et que si les Falklands (Malouines) sont à plus de 200 Milles de l'Argentine, je préfère ne pas compter leur distance avec Londres.

Historiquement et humainement (peuplement) c'est plus contreversé, chacun peut trouver de bonnes raisons.

Les deux argumentaires.

Citer :
Las Islas Malvinas, apparemment inhabitées au moment de l’arrivée des Européens dans le Nouveau Monde, étaient un petit bout de l’empire colonial espagnol en Amérique latine et qui avaient été explorées et réclamées aussi bien par les Britanniques que par les Français à la fin du dix-huitième siècle. De par la déclaration de leur indépendance de l’Espagne en 1816, les Argentins revendiquèrent le contrôle des Iles en tant qu’ancien territoire colonial espagnol.

La Grande-Bretagne tenta en vain par deux fois d’envahir l’Argentine même, en 1806-1807. Durant les guerres qui aboutirent en fin de compte à l’indépendance de l’Argentine (1816-1853), la Grande-Bretagne occupa les îles, en 1833. Les rebaptisant Falkands, elle commença par peupler les îles de citoyens britanniques et depuis, elle se sert d’eux pour revendiquer le pétrole et les ressources minérales des eaux polaires du sud. L’Argentine continue d’en réclamer la souveraineté.



La version britannique

Pour Londres, l'archipel des "Falkland" a été découvert en deux temps, par deux navigateurs anglais, John Davis en 1592 et Sir Richard Hawkins en 1594. Il ne fut pourtant véritablement exploré qu'un siècle plus tard, par une expédition britannique en 1690 dirigée par John Strong; celui-ci fit une carte des îles et prit le soin de les nommer : Falkland, du nom du Grand Argentier de la Marine de Sa Très Gracieuse Majesté et commanditaire de l'expédition. Ce ne fut qu'en 1764 que le célèbre marin français Louis-Antoine de Bougainville commença, pour la France, une colonisation de la partie orientale de l'archipel. Du fait des luttes franco-britanniques, ces derniers revendiquant l'antériorité de la possession des îles, la France céda (1) ses droits sur l'archipel à l'Espagne en 1761. A la suite d'un affrontement hispano-britannique, la garnison anglaise mi contrainte, mi consentante, dut quitter en 1774 Port-Egmont, la colonie britannique fondée en 1766 sur l'île Occidentale de l'archipel; cependant la Grande-Bretagne maintenait sa souveraineté théorique.
Dès lors, les îles dépendirent de Buenos-Aires, colonie espagnole et l'Espagne y nomma neuf gouverneurs de 1774 à 1811.
En 1820, les Provinces Unies du Rio de la Plata, ancêtre de l'Argentine ayant proclamé leur indépendance en 1810 (2), prirent possession de l'archipel comme ex-terre espagnole et en chassèrent les ressortissants de la péninsule ibérique.
A partir de 1830, les relations entre Buenos-Aires et Londres furent ponctuées par une série de crises et finalement, en Janvier 1833, les Britanniques réaffirmèrent leur souveraineté sur les Malouines : ils s'y réinstallèrent et "de bon droit" en expulsèrent la petite colonie argentine.

La version argentine

Bien entendu, cette généalogie du conflit n'est pas reconnue à Buenos-Aires. L'Argentine produit, elle, des cartes de l'archipel réalisées par des explorateurs Hispano-Portugais en 1529 puis en 1542, soit avant la date officielle de la découverte britannique. De plus, un navigateur Portugais participant à l'expédition Magellan serait le véritable "découvreur" de l'archipel, dès 1520.
Pour l'Argentine toujours, la première occupation véritable des îles remonte bien à l'entreprise de Bougainville, qui venant de St. Malo, désigna l'archipel par le nom de "Malouines". Cette dernière appellation, devenant "Malvinas" en espagnole, étant celle retenue par Buenos-Aires.
Ainsi, pour les argentins, ce fut de plein droit que la France céda sa souveraineté à l'Espagne, lors du Traité de 1761. De toute manière, les îles Malouines étaient déjà de fait attachées aux possessions espagnoles par la bulle Inter Caetera du pape Alexandre VI, partageant en 1493 les terres du Nouveau Monde entre Espagnols et Portugais (3).
Dès lors, l'histoire se résume de la façon suivante : le Royaume-Uni a par le Traité d'Utrecht, mettant fin en 1713 à la Guerre de Succession d'Espagne, reconnu la souveraineté de l'Espagne sur les territoires colonisés par cette dernière. De plus, ce fut de son plein gré que la Grande-Bretagne quitta sa colonie de Port-Egmont en 1774. Enfin et surtout, l'Argentine émancipée hérita automatiquement de tous les droits espagnols de la région.
En conséquence, même si elle fut expulsée de force des "Malvinas" par les Britanniques en 1833, l'argentine n'en conserve pas moins intégralement ses droits sur l'archipel.


D'ailleurs c'était si peu clair qu' il y avait des négociations entre les deux pays.

Citer :
...Les négociations dans le but de régler la question de la souveraineté des Malouines débutèrent en 1960 aux Nations Unies et elles étaient toujours en cours lorsque la guerre commença en 1982...


Et en 1999 il y avait encore des accords qui montrent bien au delà des articles, purement techniques, sur les conséquences de la guerre, l'ambiguté de la souveraineté.

Citer :
14 juillet 1999
La Grande-Bretagne et l´Argentine signent un accord dans le but de réduire les tensions liées au conflit des Malouines.

Cet accord comprend les points suivants :

— Les îles malouines et l´Argentine devront coopérer en matière de pêche et de conservation du milieu naturel.
— Le gouvernement argentin ne fera plus mention des noms espagnols qui ont été imposés par décret du Général Galtieri.
— Les citoyens argentins pourront entrer aux Malouines avec un passeport. Sous réserve de l´autorisation du gouvernement des Malouines.
— Un mémorial pour les victimes argentines du conflit sera construit aux Malouines.
— Les deux gouvernements vont continuer à étudier les modalités et le coût du nettoyage des mines laissées par le conflit (sur 26.000 mines posées durant les opérations seules 1.400 ont été enlevées)— le vol entre Santiago (Chili) et les Malouines s´arrêtera une fois par mois en Argentine.


Instructif pour bien comprendre que rien n'est réglé.

http://www.info690.com/nouvelle-vingt_c ... 42-12.html

Citer :
Nombre d'Argentins considèrent ce conflit, qui a débuté le 2 avril 1982 par le débarquement de militaires argentins à Port Stanley, comme une énorme erreur commise par la dictature militaire.(b] Mais la population continue de juger siennes les îles "Malvinas"[/b], et en cette année électorale, le président Nestor Kirchner semble prêt à engranger des soutiens en s'élevant contre le ferme refus du Royaume Uni d'ouvrir des négociations sur l'avenir de ces îles.

"L'Argentine n'a jamais consenti à la revendication de droits du Royaume Uni sur le territoire", explique Eduardo Airaldi, haut responsable de l'administration Kirchner en charge de la région de l'Atlantique Sud, dans un entretien à l'Associated Press.

Les prédécesseurs de Kirchner n'en ont pas fait autant pour mettre en avant les revendications de l'Argentine sur ces îles. L'ancien président Carlos Menem a rétabli les relations diplomatiques avec Londres en 1990 après avoir accepté de mettre en suspens la question de la souveraineté. En revanche, Kirchner a décrit la reprise de l'archipel comme un "objectif permanent et irrévocable du peuple argentin".



Et là :

http://www.lefigaro.fr/international/20 ... uines.html

http://www.latinreporters.com/argentinepol04042007.html

La population des Falklands (2 300) certe est en quasi-unanimité pour le satut quo actuel, mais c'est surtout pour préserver des avantages assez incroyable de niveau de vie, complétement artificiels.
Si la perfusion s'arrète, et cela peut arriver, on a vu des précédents, les choses peuvent et vont trés vite évoluer vers un avenir latino-américain, le seul économiquement viable sans la perfusion disproportionnée de la métropole.
Bref quand la Grande-bretagne qui est secoué par par les questions régionales en son sein meme (Ecosse, Irlande du nord etc...) cessera de vouloir "entretenir cette danseuse", les choses peuvent vite basculer, ce sera la misère ou l'exode, ou l'avenir sud-américian.

D'ailleurs pour les anglais "d'Angleterre", le fond de leur pensée est plutot cela.

Citer :
Pourtant, bien des Britanniques ont remarqué l'absurdité de la situation.


" Personne n'en avait jamais entendu parler, de ces sacrées îles (bloody islands), avant que les Argentins s'en mêlent. Moi, je les connaissais, mais c'est par hasard... Je fais la collection de timbres. De très jolis timbres, avec des moutons dessus... Notez cela, pour votre article : les seuls Anglais qui connaissaient l'existence des Falkland avant cette histoire, c'étaient les philatélistes. "


" Cela fait des années que nous cherchons à nous débarrasser des Falkland. Si nous les avons gardées, c'est parce qu'il n'était pas facile de négocier avec l'Argentine. Et par égard pour les habitants des îles, qui se considèrent comme des Anglais. Mais nous n'en avons aucun besoin... Au fond, si nous combattons l'Argentine, ce n'est pas tant pour les reprendre que pour trouver la façon la plus digne de les perdre... "



Citer :
...Si l'on s'en tient aux symboles, les Malouines -Falkland Islands en anglais-semblent visiblement occuper une place différente dans la psyché britannique. Un mémorial en hommage aux morts de la guerre se dresse dans un obscur faubourg de Londres. En juin, une parade militaire est envisagée devant le palais de Buckingham, mais d'immenses foules ne sont pas attendues.

"Où se trouvent exactement les Malouines?", s'interroge Andrew Bennett, un comptable londonien de 43 ans. "Les gens n'y vont pas en vacances". ...




Ma conclusion est que les Malouines restent un enjeu majeur pour le peuple argentins, alors que les Falklands ne représentent plus grand chose pour les Britannique (entre les écossais qui se veulent indépendants, les Irlandais du nord qui se recentrent sur l'Irlande, les Gallois qui découvrent leur autonomie, et les anglais qui ont bien d'autres problèmes que de dépenser des sommes considérables pour un archipel microcoscopique de 2 300 h situé aux antipodes).

Seul l'argument e (la population revendique son appartenance à l'Angleterre) me semble valable et important :

Que s'arrètent la perfusion, et le seul argument encore valable et déterminant d'un mantient au sein de la Grande-bretagne qui reste , c'est à dire la volonté de la petite communauté de rester Britannique, risque de voler en éclat.

Tant que les Anglais payerons il resterons, voudront-ils payer longtemps ??? c'est la question.


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Message Publié : 14 Oct 2007 18:43 
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Grégoire de Tours
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En refaisant des recherches sur la question, j'ai trouvé ceci, qui est extrèment interessant à mon avis.

Citer :
......Galtieri ne s’était pas attendu à ce que le gouvernement britannique réagisse. La junte n’avait reçu aucun indice des Nations unies quant à une invasion. La Grande-Bretagne était en train de réduire sa présence sur l’île. Depuis de nombreuses années, elle s’était également efforcée de négocier de nouveaux arrangements concernant leur administration.

Sir Laurence Freedman, un professeur d’études de guerre au King’s College de l’université de Londres, et auteur de l’histoire officielle des Falkands, révéla que le gouvernement de Thatcher avait proposé deux ans avant le conflit d’abandonner la souveraineté des îles à l’Argentine.

En juin 1980, le ministère des Affaires étrangères avait rédigé une proposition pour donner la souveraineté officielle des îles à Buenos Aires, après quoi la Grande-Bretagne conclurait un contrat de leasing pour une période de 99 ans. Le ministre des Affaires étrangères, Nicholas Ridley, rencontra secrètement en Suisse puis de nouveau à New York, Comodoro Cavandoli d’Argentine, mais le projet fut enterré en raison de l’opposition manifestée à l’encontre des propositions par les habitants des îles, comme l’avait relevé Ridley lors d’une visite officielle, et du Parti travailliste au parlement.

......


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Message Publié : 09 Fév 2008 15:51 
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Hérodote
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Un dossier interressant paru dans la liberté il y a quelques jours, de leur correspondante en Argentine Mathilde Guillaume.

LA LIBERTÉ
VENDREDI 8 FÉVRIER 2008
8 HISTOIRE VIVANTE
Entre 350 et 454 anciens combattants de la guerre des Malouines se sont suicidés depuis la fin du conflit avec les Anglais.

LES SUICIDES DE LA HONTE
On dénombre aujourd’hui plus de morts de vétérans argentins par suicide que sur le champ de bataille de la guerre des Malouines. Enquête.
MATHILDE GUILLAUME
BUENOS AIRES

«Nous tous qui sommes allés nous battre aux Malouines, on s’est un jour demandé s’il n’aurait pas mieux valu mourir là-bas. Il y a toujours cette question qui revient: pourquoi lui? Pourquoi mon compagnon et pas moi?» Assis face à la table de sa cuisine, César Gonzalez Trejo, le fondateur de la Fédération des vétérans de la guerre des Malouines, fixe sur la toile cirée un point que lui seul peut voir.
L’année dernière, César a perdu son ami et compagnon de guerre Ignacio Bazan, qui s’est pendu dans sa maison de la banlieue de Buenos Aires. De tous les soldats conscrits qui ont survécu à la guerre, Bazan était le seul à avoir été décoré de la médaille d’honneur du courage au combat, pour avoir sauvé un compagnon sur le point de se noyer.
«Ce compagnon, c’était moi», dit César dans un sourire. «Il n’a pas hésité à se jeter dans les eaux glacées pour me sauver la vie. Après ça on est devenus inséparables. C’était un héros.»
Son sourire se crispe et se transforme en rictus, alors qu’une larme roule sur sa joue: "Et regardez où ça l’a mené d’être un héros. Pendu! Je me souviens qu’un jour, il était si fauché qu’il a mis sa médaille au clou. Ça m’a rendu malade de colère.»
Un suicide par mois
Six cent quarante-neuf soldats argentins sont morts durant la guerre: 323 lorsque le croiseur général Belgrano a été coulé par l’aviation anglaise, et 326 ont péri sur l’archipel. A ce décompte morbide, on peut ajouter les suicides de vétérans depuis la capitulation argentine, le 14 juin 1982: en l’absence de chiffres officiels, les associations d’anciens combattants en décomptent entre 350 et 454, comme l’explique Philippe Chlous dans son film «Malouines, les laissés pour guerre»
diffusé dimanche soir sur TSR2. "Juste après la fin de la guerre, on en était à cinquante suicidés par an. Avec le temps, les suicides se sont espacés, mais n’ont jamais disparu: aujourd’hui on est stabilisé à un suicide par mois», affirme l’ancien combattant Ernesto Alonso.
C’est que, si beaucoup s’affirment fiers de leur expérience sur l’archipel, presque tous ont la sensation d’avoir reçu «un seau d’eau glacée sur la tête» à leur retour à Buenos Aires et dans une société qui a détourné les yeux, qui n’a pas honoré les morts ni soutenu les survivants, les rendant responsables de la défaite honteuse.
"Démalvinisation"
«Pour les militaires on était des civils, et pour les civils, des militaires. La société pensait à la guerre comme à un épisode télévisé. Qu’on pouvait changer de chaîne et revenir au quotidien d’avant», s’insurge César Gonzales Trejo. «Alors que moi je sentais bien que le drame qu’on avait vécu restait en nous. Moi je ne pouvais plus dormir sur un matelas, je couchais sur le plancher. Et puis je me jetais au sol chaque fois que j’entendais passer un avion.»
Parmi les possibles syndromes pouvant affecter des vétérans d’un conflit armé figurent la dépression, l’anxiété, le stress posttraumatique. «Et tous ces syndromes ont un fort taux de suicidabilité», explique Daniel Mosca, le chef du service de stress posttraumatique d’un hôpital de Buenos Aires.
«Mais le problème majeur est que les vétérans n’ont bénéficié d’aucun soutien psychologique à leur retour à la vie civile, ils ont été abandonnés par la patrie qu’ils avaient servie. Et les conséquences psychiques du traumatisme, comme le fait de revivre en permanence les faits traumatiques, que ce soit éveillé ou endormi, ne font qu’augmenter avec le temps. D’où la persistance des suicides. »
Selon une récente étude, 78% des vétérans souffrent de troubles du sommeil, 41% reconnaissent avoir eu des idées récurrentes de suicide, et 12% ont déjà fait une tentative. Pour ne rien arranger, 60% n’ont pas d’emploi fixe. La majorité des soldats partis aux Malouines étaient issus des couches socioéconomiques moyennes basses, et leur réinsertion dans la société a été très problématique. Ils ont aussi souffert des crises économiques qui ont frappé l’Argentine.
Ce n’est qu’en 1990, presque dix ans après la guerre, qu’un système de pensions aux anciens combattants et aux familles des soldats morts a été mis en place, système qu’a généralisé et réévalué l’administration de Nestor Kirchner en 2004.
620 francs par mois
Elles atteignent aujourd’hui 1800 pesos (620 francs) soit trois fois plus qu’avant cette date, concernent plus de vingt mille familles et sont le résultat d’une longue lutte des associations de vétérans, notamment d’une grève de la faim devant le palais présidentiel. César Gonzalez Trejo lève un instant les yeux de sa toile cirée: son regard est décidé, presque dur. «On veut juste que la question des
Malouines soit prise au sérieux, parce que nos compagnons
continuent de mourir aujourd’hui. Qu’est-ce que tu crois?
Que je ne me sens pas dépressif parfois, que je ne suis pas juste au bord du gouffre?» Un gouffre qui continue de happer un vétéran
par mois.
MG

"RECUPERER LES MALOUINES RESTE UNE PRIORITE"
Il était minuit et demi ce 2 avril de 1982, lorsque à la faveur de la brume australe, une poignée de militaires argentins prit
le contrôle de la base anglaise aux Malouines, résidence du gouverneur de l’archipel. La consigne était claire. ni morts ni blessés, mais une provocation en forme de déclaration de guerre. Malgré l’impopularité de la junte militaire, des milliers d’Argentins anonymes de tous bord politiques se réunissent spontanément sur la place de Mai pour manifester leur liesse et leur soutien.
C’est que depuis la prise de possession de l’archipel par l’Angleterre en 1833, le thème des Malouines est synonyme
de plaie ouverte, et l’Argentine n’a eu de cesse de se les réapproprier. C’est pourquoi le général Leopoldo Fortunato
Galtieri, alors à la tête de la junte militaire, a vu dans la récupération de ce lopin de terre perdu dans l’Atlantique Sud un moyen de renforcer son pouvoir alors en déclin. «Je suis sûr que chacun d’entre vous, hommes, femmes, la grande jeunesse
argentine et même nos enfants se sentent comme moi, joyeux et émus», at- il déclaré depuis le balcon du palais présidentiel à la foule en délire.
La terrible défaite infligée par l’armée envoyée par Margaret Thatcher a rempli le peuple argentin de honte, mais ne lui a pas fait perdre tout espoir de récupérer un jour ce territoire qu’elle considère sien. Depuis le retour à la démocratie, l’Argentine continue de réclamer énergiquement devant les organismes internationaux à exercer ce qu’elle considère sa légitime souveraineté sur l’île. Lors du 25e anniversaire de la guerre, l’an dernier, l’alors vice-président Daniel Scioli a scandé depuis la tribune officielle: «Les Malouines sont argentines, elles l’ont oujours été et le seront toujours.»
Ce slogan est repris par nombre d’associations plus ou moins éclairées. Diego Zabala, président de Son Nuestras (elles sont à nous, ndlr), qui se réunit toutes les semaines dans le bar éponyme à Buenos Aires, est formel: «Ça peut paraître anachronique pour un oeil extérieur mais il en va de l’honneur de la patrie. Les récupérer reste une priorité.»
Il soutient les expéditions-commando qui vont de loin en loin planter des drapeaux et chanter l’hymne argentin en sol malouin.
Les 3000 habitants de l’archipel par contre, regardent avec lassitude ceux qu’ils considèrent comme des illuminés.
Eux parlent, vivent et se sentent profondément Anglais. Mais le Gouvernement argentin, s’appuyant sur les résolutions des Nations Unies concernant la décolonisation, les considère comme un peuple transplanté, et ne leur reconnaît pas le droit à l’autodétermination. Et continue inlassablement ses requêtes auprès des Nations Unies. MG

LA LONGUE NUIT DE L’ATTENTE
«Je me sentais comme dans le film «Platoon», plaisante Sergio Delgado.
Long et fin, il parle dans un argot de titi porteño, tout en aspirant la paille métallique de son maté (boisson traditionnelle argentine). L’étincelle rieuse de ses yeux ne suffit pas à cacher la souffrance du passé, l’attente de plus de deux mois, la faim, le poids des vêtements gelés et les mauvais traitements des officiers.
Il avait 18 ans tout juste quand il est parti aux Malouines.
«On ne savait pas où on allait, ce qui allait se passer.On est
parti pour ainsi dire à poil! Mes bottes étaient trouées et mon fusil ne marchait qu’une fois sur deux.On se creusait des trous pour dormir, comme des renards. Il faisait si froid. Et puis la nourriture a commencé à manquer.On cherchait des baies à manger, on faisait les poubelles des officiers, pour récupérer des pelures de pommes de terre et des viscères de moutons».
«On a tué une fois un mouton avec deux camarades.On l’a fait rôtir et c’est à cause du feu qu’un officier nous a repérés. Il nous a tabassés jusqu’à casser la jambe de mon copain. Il ne nous a même pas laissé manger le mouton.
J’en ai pleuré. Mais cette attente, c’était terrible. Nous on se disait: les types sont à 14000 kilomètres, ils ne vont jamais débarquer pour sauver un caillou! Et puis ils ont débarqué, m’ont fait prisonnier et m’ont sans doute sauvé la vie avec leur nourriture et leurs couvertures ».
«Je pesais 60 kilos en arrivant sur l’île, 34 quand les Anglais m’ont pris.On était des gosses armés de lance-pierres qu’on a envoyés au casse-pipe…» MG


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Message Publié : 09 Fév 2008 22:40 
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Philippe de Commines
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Juste une précision, l'Amiral Belgrano a été coulé par un sous-marin, non par un avion.


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Message Publié : 10 Fév 2008 0:55 
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Philippe de Commines
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Et en dehors des eaux territoriales, alors qu'il tentait de s'enfuir ....


Et ça a été le dernier navire de Pearl Harbour à couler ...

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Message Publié : 10 Fév 2008 2:05 
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Philippe de Commines
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Ungern a écrit :
Et en dehors des eaux territoriales, alors qu'il tentait de s'enfuir ....


Et ça a été le dernier navire de Pearl Harbour à couler ...
Pas exactement en dehors des eaux territoriales mais en dehors de la zone d'exclusion de 200 miles (qui était plus étendue que les eaux territoriales).


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Message Publié : 10 Fév 2008 10:58 
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Philippe de Commines
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Localisation : Tournai
Oui...Mais donc en dehors des eaux territoriales .

Et l'affaire à l'époque a soulevé une fois de plus un lapin à moitié endormi celui des limites territoriales maritimes versus les limites économiques et la notion de police dans ces eaux au statut "intermédiaire" .

Sur le schéma ici c'est très simple à comprendre,mais ça le devient beaucoup moins quand le tracé des côtes est découpé, quand le tracé fait une cuvette,ou quand il y a une île juste en face des côtes ...
Sans parler du concept exact du "plateau continental" .

Et... Je ne sais pas pourquoi.... Mais quand il y a du sable au fond et pas de poissons au dessus ca va .
Par contre quand il y a du pétrole au fond et des poissons au dessus ,ca va moins bien ...

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Message Publié : 10 Fév 2008 13:58 
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Philippe de Commines
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Il n'y a aucun rapport.
Une zone d'exclusion a été définie qui n'avait rien à voir avec la géographie sous-marine ou les eaux territoriales puisqu'il s'agissait d'un joli cercle de 200 miles marins.
De part son agression, l'Argentine avait déclaré la guerre à la Grande Bretagne. Donc qu'un navire argentin soit ou non dans les eaux territoriales britanniques, il était un ennemi.

En revanche, il serait interessant de connaitre les raisons et les modalités qui ont amené à délimité une "zone de combat" (appellée zone d'exclusion).


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Message Publié : 10 Fév 2008 14:31 
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Savinien a écrit :
En revanche, il serait intéressant de connaitre les raisons et les modalités qui ont amené à délimité une "zone de combat" (appelée zone d'exclusion).


Très simple. Il s'agit de la délimitation de la zone de combat. Tout bâtiment se trouvant à l'intérieur est soit ami, soit ennemi puisque l'on demande aux neutres de s'en aller.


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Message Publié : 10 Fév 2008 15:52 
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Philippe de Commines
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Narduccio a écrit :
Savinien a écrit :
En revanche, il serait intéressant de connaitre les raisons et les modalités qui ont amené à délimité une "zone de combat" (appelée zone d'exclusion).


Très simple. Il s'agit de la délimitation de la zone de combat. Tout bâtiment se trouvant à l'intérieur est soit ami, soit ennemi puisque l'on demande aux neutres de s'en aller.
Je l'avais compris, je me demandais seulement d'ou venait cette idée de restreindre les combats à une zone bien précise; s'il y a eut des précédents, qui a émis l'idée, qui l'a imposée etc.
Pour autant que je sache, avant, toutes les mers hors zones territoriales neutres, étaient des zones de conflits possibles.


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Message Publié : 10 Fév 2008 16:46 
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Citer :
Très simple. Il s'agit de la délimitation de la zone de combat. Tout
Citer :
bâtiment se trouvant à l'intérieur est soit ami, soit ennemi puisque l'on demande aux neutres de s'en aller.


Pas aussi simple que cela...

D'abord il semble il y avoir une confusion entre deux choses: 'zone d'exclusion '" et 'zone exclusive'

Ce n''est pas la même chose.

C'est tellement simple qu'il a fallu plusieurs Conférences internationales pour définir le concept de Zone Economique Exclusive Ces travaux ont finalement donné lieu à la signature du traite de Montrego Bay en 1982 (Voir les travaux des différentes Conférences de Caracas sur le Droit de la "mer..)
La figure mise en ligne par Ungern précise ce dont il s'agit..

Pour faire court les Etats qui ont une façade maritime ont vocation a exploiter les richesses de la mer et des fonds sous marins jusqu'à une limite de 200 milles de leur cote dans une Zone Economique Exclusive.

Par ailleurs le Droit des Conflits Armés et plus spécialement la partie dite '"droit de la guerre ", ' régie par les Conventions de la Haye et encore plus spécialement la Convention de La Haye du 29 juillet 1899 qui adapte à la guerre en mer la convention de Geneve de 1864 fixe les règles applicable aux aspects maritimes d'un conflit..Cette convention a ete remplacée complétée par une autre convention en date de 1907
Certains Etats n'ont pas ratifié cette convention et demeurent soumis à la
premiere..
Un des principes fondamentaux du droit de lamer est la liberte des mers...Interdire a un batiment de naviguer constitue une atteinte à la liberte de naviguer a fortiori quand il s'agit d'un navire apaprtenant à un non belligerant..
Il peut exister des zones d'exclusion pour prevenir les dangers inherents à la guerre ou pour materialiser un embargo .

_________________
"FORTUNA PERIT, FAMA MANET"


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Message Publié : 10 Fév 2008 17:12 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Je me demande si il n'y a pas aussi une affaire avec les assurances maritimes qui généralement soit sautent, soit double ou triplent immédiatement dès qu'un navire neutre pénètre dans une zone de conflit .

Si la zone de conflit n'avait pas été déterminée les côtes Argentines mais pourquoi pas aussi anglaises auraient pu être considérées comme zone de conflit possible,avec toutes les conséquences pour les assurances .

C'est un point très très précis que je soulève parce que le droit maritime est une branche très spécialisée du droit ...

_________________
A Berthold le Noir,
Et Hiram Maxim ,

L'Humanité reconnaissante !


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