Ungern a écrit :
L'Argentine n'a donc strictement aucune raison de revendiquer les Malouines
.
Quelques raisons quand meme, les choses ne sont pas aussi clair.
Sur l'argument géologique uniquement :
Les Falklands ou Malouines ne font pas parti géologiquement du plateau continental sud-américain peut etre, mais je pourrais dire, encore moins du plateau continental anglais ou européen
Alors géographiquement on va dire quand meme que l'argument argentin est supérieur à l'argument Britannique.
Et que si les Falklands (Malouines) sont à plus de 200 Milles de l'Argentine, je préfère ne pas compter leur distance avec Londres.
Historiquement et humainement (peuplement) c'est plus contreversé, chacun peut trouver de bonnes raisons.
Les deux argumentaires.
Citer :
Las Islas Malvinas, apparemment inhabitées au moment de l’arrivée des Européens dans le Nouveau Monde, étaient un petit bout de l’empire colonial espagnol en Amérique latine et qui avaient été explorées et réclamées aussi bien par les Britanniques que par les Français à la fin du dix-huitième siècle. De par la déclaration de leur indépendance de l’Espagne en 1816, les Argentins revendiquèrent le contrôle des Iles en tant qu’ancien territoire colonial espagnol.
La Grande-Bretagne tenta en vain par deux fois d’envahir l’Argentine même, en 1806-1807. Durant les guerres qui aboutirent en fin de compte à l’indépendance de l’Argentine (1816-1853), la Grande-Bretagne occupa les îles, en 1833. Les rebaptisant Falkands, elle commença par peupler les îles de citoyens britanniques et depuis, elle se sert d’eux pour revendiquer le pétrole et les ressources minérales des eaux polaires du sud. L’Argentine continue d’en réclamer la souveraineté.
La version britanniquePour Londres, l'archipel des "Falkland" a été découvert en deux temps, par deux navigateurs anglais, John Davis en 1592 et Sir Richard Hawkins en 1594. Il ne fut pourtant véritablement exploré qu'un siècle plus tard, par une expédition britannique en 1690 dirigée par John Strong; celui-ci fit une carte des îles et prit le soin de les nommer : Falkland, du nom du Grand Argentier de la Marine de Sa Très Gracieuse Majesté et commanditaire de l'expédition. Ce ne fut qu'en 1764 que le célèbre marin français Louis-Antoine de Bougainville commença, pour la France, une colonisation de la partie orientale de l'archipel. Du fait des luttes franco-britanniques, ces derniers revendiquant l'antériorité de la possession des îles, la France céda (1) ses droits sur l'archipel à l'Espagne en 1761. A la suite d'un affrontement hispano-britannique, la garnison anglaise mi contrainte, mi consentante, dut quitter en 1774 Port-Egmont, la colonie britannique fondée en 1766 sur l'île Occidentale de l'archipel; cependant la Grande-Bretagne maintenait sa souveraineté théorique.
Dès lors, les îles dépendirent de Buenos-Aires, colonie espagnole et l'Espagne y nomma neuf gouverneurs de 1774 à 1811.
En 1820, les Provinces Unies du Rio de la Plata, ancêtre de l'Argentine ayant proclamé leur indépendance en 1810 (2),
prirent possession de l'archipel comme ex-terre espagnole et en chassèrent les ressortissants de la péninsule ibérique.A partir de 1830, les relations entre Buenos-Aires et Londres furent ponctuées par une série de crises et finalement, en Janvier 1833, les Britanniques réaffirmèrent leur souveraineté sur les Malouines : ils s'y réinstallèrent et "de bon droit"
en expulsèrent la petite colonie argentine.La version argentineBien entendu, cette généalogie du conflit n'est pas reconnue à Buenos-Aires. L'Argentine produit, elle, des cartes de l'archipel réalisées par des explorateurs Hispano-Portugais en 1529 puis en 1542, soit avant la date officielle de la découverte britannique. De plus, un navigateur Portugais participant à l'expédition Magellan serait le véritable "découvreur" de l'archipel, dès 1520.
Pour l'Argentine toujours, la première occupation véritable des îles remonte bien à l'entreprise de Bougainville, qui venant de St. Malo, désigna l'archipel par le nom de "Malouines". Cette dernière appellation, devenant "Malvinas" en espagnole, étant celle retenue par Buenos-Aires.
Ainsi, pour les argentins, ce fut de plein droit que la France céda sa souveraineté à l'Espagne, lors du Traité de 1761. De toute manière, les îles Malouines étaient déjà de fait attachées aux possessions espagnoles par la bulle Inter Caetera du pape Alexandre VI, partageant en 1493 les terres du Nouveau Monde entre Espagnols et Portugais (3).
Dès lors, l'histoire se résume de la façon suivante : le Royaume-Uni a par le Traité d'Utrecht, mettant fin en 1713 à la Guerre de Succession d'Espagne, reconnu la souveraineté de l'Espagne sur les territoires colonisés par cette dernière. De plus, ce fut de son plein gré que la Grande-Bretagne quitta sa colonie de Port-Egmont en 1774. Enfin et surtout, l'Argentine émancipée hérita automatiquement de tous les droits espagnols de la région.
En conséquence, même si elle fut expulsée de force des "Malvinas" par les Britanniques en 1833, l'argentine n'en conserve pas moins intégralement ses droits sur l'archipel.
D'ailleurs c'était si peu clair qu' il y avait des négociations entre les deux pays.
Citer :
...Les négociations dans le but de régler la question de la souveraineté des Malouines débutèrent en 1960 aux Nations Unies et elles étaient toujours en cours lorsque la guerre commença en 1982...
Et en 1999 il y avait encore des accords qui montrent bien au delà des articles, purement techniques, sur les conséquences de la guerre, l'ambiguté de la souveraineté.
Citer :
14 juillet 1999
La Grande-Bretagne et l´Argentine signent un accord dans le but de réduire les tensions liées au conflit des Malouines.
Cet accord comprend les points suivants :
— Les îles malouines et l´Argentine devront coopérer en matière de pêche et de conservation du milieu naturel.
— Le gouvernement argentin ne fera plus mention des noms espagnols qui ont été imposés par décret du Général Galtieri.
— Les citoyens argentins pourront entrer aux Malouines avec un passeport. Sous réserve de l´autorisation du gouvernement des Malouines.
— Un mémorial pour les victimes argentines du conflit sera construit aux Malouines.
— Les deux gouvernements vont continuer à étudier les modalités et le coût du nettoyage des mines laissées par le conflit (sur 26.000 mines posées durant les opérations seules 1.400 ont été enlevées)— le vol entre Santiago (Chili) et les Malouines s´arrêtera une fois par mois en Argentine.
Instructif pour bien comprendre que rien n'est réglé.
http://www.info690.com/nouvelle-vingt_c ... 42-12.htmlCiter :
Nombre d'Argentins considèrent ce conflit, qui a débuté le 2 avril 1982 par le débarquement de militaires argentins à Port Stanley, comme une énorme erreur commise par la dictature militaire.(b] Mais la population continue de juger siennes les îles "Malvinas"[/b], et en cette année électorale, le président Nestor Kirchner semble prêt à engranger des soutiens en s'élevant contre le ferme refus du Royaume Uni d'ouvrir des négociations sur l'avenir de ces îles.
"L'Argentine n'a jamais consenti à la revendication de droits du Royaume Uni sur le territoire", explique Eduardo Airaldi, haut responsable de l'administration Kirchner en charge de la région de l'Atlantique Sud, dans un entretien à l'Associated Press.
Les prédécesseurs de Kirchner n'en ont pas fait autant pour mettre en avant les revendications de l'Argentine sur ces îles. L'ancien président Carlos Menem a rétabli les relations diplomatiques avec Londres en 1990 après avoir accepté de mettre en suspens la question de la souveraineté. En revanche, Kirchner a décrit la reprise de l'archipel comme un "objectif permanent et irrévocable du peuple argentin".
Et là :
http://www.lefigaro.fr/international/20 ... uines.htmlhttp://www.latinreporters.com/argentinepol04042007.html La population des Falklands (2 300) certe est en quasi-unanimité pour le satut quo actuel, mais c'est surtout pour préserver des avantages assez incroyable de niveau de vie, complétement artificiels.
Si la perfusion s'arrète, et cela peut arriver, on a vu des précédents, les choses peuvent et vont trés vite évoluer vers un avenir latino-américain, le seul économiquement viable sans la perfusion disproportionnée de la métropole.
Bref quand la Grande-bretagne qui est secoué par par les questions régionales en son sein meme (Ecosse, Irlande du nord etc...) cessera de vouloir "entretenir cette danseuse", les choses peuvent vite basculer, ce sera la misère ou l'exode, ou l'avenir sud-américian.
D'ailleurs pour les anglais "d'Angleterre", le fond de leur pensée est plutot cela.
Citer :
Pourtant, bien des Britanniques ont remarqué l'absurdité de la situation.
" Personne n'en avait jamais entendu parler, de ces sacrées îles (bloody islands), avant que les Argentins s'en mêlent. Moi, je les connaissais, mais c'est par hasard... Je fais la collection de timbres. De très jolis timbres, avec des moutons dessus... Notez cela, pour votre article : les seuls Anglais qui connaissaient l'existence des Falkland avant cette histoire, c'étaient les philatélistes. "
" Cela fait des années que nous cherchons à nous débarrasser des Falkland. Si nous les avons gardées, c'est parce qu'il n'était pas facile de négocier avec l'Argentine. Et par égard pour les habitants des îles, qui se considèrent comme des Anglais. Mais nous n'en avons aucun besoin... Au fond, si nous combattons l'Argentine, ce n'est pas tant pour les reprendre que pour trouver la façon la plus digne de les perdre... "
Citer :
...Si l'on s'en tient aux symboles, les Malouines -Falkland Islands en anglais-semblent visiblement occuper une place différente dans la psyché britannique. Un mémorial en hommage aux morts de la guerre se dresse dans un obscur faubourg de Londres. En juin, une parade militaire est envisagée devant le palais de Buckingham, mais d'immenses foules ne sont pas attendues.
"Où se trouvent exactement les Malouines?", s'interroge Andrew Bennett, un comptable londonien de 43 ans. "Les gens n'y vont pas en vacances". ...
Ma conclusion est que les Malouines restent un enjeu majeur pour le peuple argentins, alors que les Falklands ne représentent plus grand chose pour les Britannique (entre les écossais qui se veulent indépendants, les Irlandais du nord qui se recentrent sur l'Irlande, les Gallois qui découvrent leur autonomie, et les anglais qui ont bien d'autres problèmes que de dépenser des sommes considérables pour un archipel microcoscopique de 2 300 h situé aux antipodes).
Seul l'argument e (la population revendique son appartenance à l'Angleterre) me semble valable et important :
Que s'arrètent la perfusion, et
le seul argument encore valable et déterminant d'un mantient au sein de la Grande-bretagne qui reste , c'est à dire la volonté de la petite communauté de rester Britannique, risque de voler en éclat.
Tant que les Anglais payerons il resterons, voudront-ils payer longtemps ??? c'est la question.