déjà comment ne pas citer Michael Collins
Michael Collins
(1890-22 août 1922)
Collins est originaire du comté de Cork; il est le fils d'un petit fermier. A 16 ans, il émigre à Londres et travaille comme employé de bureau à la poste puis dans une entreprise de finances. A Londres, il devient membre, à 19 ans, de l'IRB. En 1916, il va à Dublin pour se battre lors de l'insurrection (à la General Post Office). Emprisonné, il est relâché en décembre 1916, lors de la première vague de libération de prisonniers. Dès lors, Collins est très actif au sein du Sinn Fein et des Irish Volunteers. C'est lui qui réorganise l'IRB.
En janvier 1919, lors du premier Dáil Eireann, il devient Ministre de l'Intérieur et Ministre des Finances. Il est également président de l'IRB. Il est en fait le commandant en chef de l'Armée Républicaine Irlandaise et dirige les services de renseignements de l'IRA. Il cumule alors les postes clefs du pouvoir militaire (Volontaires, IRA, Intelligency, IRB) et du pouvoir civil (ministères de l'Intérieur et des Finances).
Durant la guerre d'indépendance, sa tête est mise à prix par les Anglais. Comme ministre des Finances, il organise un emprunt national. Comme chef des services de renseignements, il s'attache à démanteler les réseaux de renseignement anglais (c'est-à-dire la division "G" de la police anglaise). Il forge un réseau d'informateurs, d'espions et de contre-espions, infiltrant l'administration anglaise jusque dans le Castle. A la fin 1919, Collins avait constitué une petite équipe le "Squad" (appelée également "les Douze Apôtres") qui exécutaient les espions anglais, les traîtres, les délateurs. Le surnom de Collins est "The Big Fellow".
En 1921, il fait partie de la délégation irlandaise qui signe le Traité du 6 décembre 1921. Avec Griffith, Collins soutient le Traité. Il voit le Traité comme un instrument et non une fin, afin que l'Ulster rejoigne une Irlande unie et autonome.
Dès que Collins défend le Traité, la majorité de l'IRB le suit.
Il est à la tête du gouvernement provisoire. Puis il seconde Griffith, devenu Président en janvier 1922, à l'établissement de l'Etat libre.
En 1922, lors de la scission de l'IRA qui aboutit à la guerre civile, Collins devient le Commandant en Chef de la Free State Army.
Collins meurt le 22 août 1922 à Béal na Bláth dans le comté de Cork, tué d'une balle à la tête, dans une embuscade républicaine.
DOCUMENTS:
-Béraud, Le flâneur salarié et Les derniers beaux jours.
-Childers, La Terreur militaire en Irlande.
A propos de l'emprunt national organisé par Collins.
-Kessel, Le temps de l'espérance.
Kessel propose l'image d'un triumvirat (Collins, Griffith et de Valera) durant la guerre d'indépendance.
-Goblet, L'orangisme et la crise irlando-britannique.
-L'Irlande. Notes explicatives sur le Traité avec l'Irlande et ses conséquences.
Le pacte électoral de Valera-Collins.
-Rivoallan, L'Irlande.
-Téry, En Irlande. Extrait no.2.
Téry a rencontré Collins qu'elle considère comme la "légende vivante" de la guerre d'indépendance. Portrait de Collins, exemples d'épisodes de la "guerre urbaine", évocation de sa mort.
-Téry, En Irlande. Extrait n3.
-Téry, L'Ile des bardes.
Puis plus réecemmment dns les années 70, 80:
L'IRA
Les protestants d'Irlande du Nord présentent leurs exigences à Blair
Protestant Party Gives Blair Demands
By ROBERT BARR, Associated Press Writer
Thu Oct 6,12:38 PM ET
http://news.yahoo.com
LONDON - The Democratic Unionists, Northern Ireland's dominant Protestant party, presented a long list of demands Thursday to British Prime Minister Tony Blair, saying they amounted to their price for opening negotiations on power-sharing with Sinn Fein.
The Democratic Unionists presented what they said was a 64-page document titled "Fairness and Equality for the Unionist Community" during a meeting with Blair at No. 10 Downing Street. Sinn Fein, the IRA-linked party that represents most of the province's Roman Catholics, later met Blair separately.
Their talks with Blair were the first since disarmament officials on Sept. 26 confirmed that the Irish Republican Army had surrendered its weapons stockpiles, a long-elusive goal of Northern Ireland's 12-year-old peace process. The move did not sway the Democratic Unionists, who accuse the IRA of getting rid of most — but not all — of their arms and of retaining a criminal empire.
"We're looking for equality. We're looking for the (pro-British) unionist community to be treated in exactly the same way that they have been treating the (Irish) republicans," said Democratic Unionist leader Ian Paisley.
Among the Democratic Unionists' lists of demands are for Britain to retain at least one Northern Ireland-based battalion of the Royal Irish Regiment, a predominantly Northern Irish Protestant unit of the British army. Blair already has pledged to disband all three of the regiment's Northern Ireland-based battalions in reward for recent IRA peace moves.
But Sinn Fein leader Gerry Adams said the Democratic Unionists' case for refusing to share power was "increasingly threadbare" following the IRA's disarmament.
Adams called on Paisley to end his party's boycott on direct negotiations with Sinn Fein, noting that Democratic Unionists have met regularly with representatives of outlawed Protestant paramilitary groups that, unlike the IRA, have broken their cease-fires and refused to disarm.
The British government has emphasized it wants to revive negotiations on forging a power-sharing administration led by the two polarized parties. Such cooperation, as well as IRA disarmament, were goals outlined in Northern Ireland's Good Friday peace accord of 1998.
But Britain's minister responsible for Northern Ireland, Peter Hain, said much would depend on whether an expert panel called the Independent Monitoring Commission reports that the IRA has ceased all activities, particularly those criminal in nature. Reports from the four-man panel — among them a former CIA deputy director — are expected to be published this month and in January.
Hain stressed that Britain wanted to hand political oversight of Northern Ireland's police force and court system to local hands but would do so only if "Sinn Fein, specifically, decides to support the police."
Sinn Fein has rejected as inadequate a 10-year project to reshape the Northern Ireland police force and has refused to take its allotted seats on a joint Catholic-Protestant board overseeing the effort.
Power-sharing was the central achievement of the 1998 accord, but a four-party coalition led by Protestant and Catholic moderates collapsed in 2002 amid chronic arguments over the IRA's continuing activities and refusal to disarm.
The Democratic Unionists and Sinn Fein — both of them hard-line parties that defeated the moderates in Northern Ireland's legislative elections in 2003 — would lead any revived coalition.
Le processus de paix irlandais reste inachevé
IRLANDE Malgré l'annonce, fin septembre, du désarmement de l'IRA, et sept ans après l'accord de paix, la méfiance persiste entre les deux communautés de l'Ulster.
A. J.
[Le Figaro 06 octobre 2005]
http://www.lefigaro.fr/cgi/edition/geni ... 06.FIG0080
LE PROCESSUS DE PAIX continue son lent cheminement. Sept ans après la signature de l'accord de paix du vendredi saint, en avril 1998 à Belfast, et malgré l'échec du système de gouvernement mixte, l'Irlande du Nord semble avoir définitivement rompu avec les «Troubles», comme on désigne en Ulster les trois décennies de violence qui suivirent les émeutes de 1968.
Malgré les longues réticences de l'IRA (Armée républicaine irlandaise) à renoncer définitivement à ses armes, et en dépit des violences sporadiques de part et d'autre, la lutte n'a pas repris entre les unionistes, protestants partisans du maintien de l'administration britannique, et les républicains nationalistes et catholiques.
Sourde rivalité communautaire
Mais le fossé demeure entre les deux communautés, les protestants crispés dans une mentalité d'assiégés séculaires, et les catholiques soudés par des siècles d'exploitation et des décennies de lutte.
Cette sourde rivalité, mélange presque inextricable de questions historiques, politiques, religieuses et sociales continue de faire peser de nombreuses incertitudes quant à l'avenir de ce petit territoire britannique accroché au nord-est de l'Irlande. Elle explique sans doute pourquoi le désarmement, le 25 septembre dernier, de l'IRA, longtemps l'un des principaux points de friction entre les unionistes et les nationalistes, n'a pas relancé aussitôt le processus de partage du pouvoir.
Le chef de file des unionistes, l'intransigeant révérend Ian Paisley, flamboyant prédicateur presbytérien et très radical dirigeant du DUP (Parti démocratique unioniste), continue de critiquer l'opacité de la mise hors service de l'énorme arsenal de l'IRA et de mettre en doute les intentions réelles des nationalistes.
Les témoins de la destruction de l'arsenal de l'IRA, le général canadien à la retraite John de Chastelain, qui dirige la commission de désarmement, le père catholique Alex Reid et le pasteur méthodiste Harold Good, ont eu beau répéter qu'ils estimaient que l'essentiel des armes du mouvement nationaliste clandestin avait été mis hors d'usage, les unionistes refusent d'admettre que leurs vieux adversaires ont réellement déposé les armes.
«On a déjà annoncé deux désarmements de l'IRA, en 2001 et en 2003, explique Gregory Campbell, représentant du DUP au conseil municipal de Derry, vous pouvez donc comprendre que nous restions soupçonneux lorsqu'on nous demande de croire sur parole un nouveau désarmement, qui n'a même pas été photographié. Nous allons attendre de voir si l'IRA respecte son engagement de renoncer à la violence.» Pour lui, les républicains irlandais n'ont fait jusqu'à présent que «changer de tactique» et, après «avoir subi leurs attaques pendant plus de trente-cinq ans, les unionistes ne sont pas prêts à les embrasser du jour au lendemain».
Vers une lente extinction du conflit
Mais cette intransigeance est aussi le signe d'un désarroi. «Les unionistes ne savent plus quoi faire, ils n'ont aucune idée», estime Eamon Mc Cann, journaliste et militant historique des droits civiques. «Leur principal problème est idéologique. Le révérend Paisley est à la fois le chef du parti majoritaire, en même temps que le chef de l'église presbytérienne, et il ne fait pas de différence entre la politique et la religion. Ce qui rend la négociation et les compromis très difficiles, ajoute-t-il. Le désarmement de l'IRA vient de les priver de la dernière justification de leur intransigeance.»
Comme beaucoup d'Irlandais, Eamon Mc Cann croit plus à une lente extinction du conflit qu'à une solution politique éclatante. «Le fossé entre les deux communautés est aujourd'hui plus profond qu'il ne l'a jamais été, conclut-il, mais plus personne n'est prêt à se battre pour des questions politiques, ni pour réunifier l'Irlande du Nord, ni pour maintenir une administration britannique qui n'a depuis longtemps plus aucun intérêt pour ce territoire.»
Gerry Adams né le 6 octobre 1948 à Belfast est un un dirigeant politique catholique irlandais et représentant de Belfast-Ouest au parlement britannique. À la tête du parti politique catholique républicain nord-irlandais Sinn Féin, il milite contre la souveraineté britannique en Irlande du Nord. Il est né à Belfast dans une famille républicaine. Il s'est marié avec une femme également d'une famille républicaine. À l'époque, les familles républicaines étaient en marge de la société et elles ne fréquentaient que d'autres familles républicaines.
Le Sinn Féin et Adams considèrent la souveraineté britannique sur l'Irlande du Nord comme une occupation.
Gerry Adams a toujours nié être membre de l'Irish Republican Army (IRA), mais on dit qu'il était le commandant de Belfast-sud, avant de monter dans la hierarchie de l'IRA. L'actuel Premier Ministre de la République d'Irlande, Bertie Ahern, affirme que Gerry Adams est membre du conseil militaire de l'IRA.
Gerry Adams a proposé de mettre fin à la violence entre para-militaires catholiques, protestants et britanniques afin de mettre en place une Irlande du Nord pacifique et démocratique. Le soutien de l'IRA à ses propositions a toujours été ambigu, probablement dû à des luttes internes à l'Armée républicaine. En Irlande du Nord, les jugements sur Adams sont très tranchés : héros pour les catholiques républicains, terroriste pour les protestants et les britanniques (même si son image a évolué).
Gerry Adams
Une voix pour la paix en Irlande du Nord
Coop Breizh
Spézet, 1998
bibliothèque insulaire
Irlande
parutions 1998
Une voix pour la paix en Irlande du Nord / Gerry Adams ; trad. de l'anglais (Irlande) par Aude Le Dubé. - Spézet : Coop Breizh, 1998. - 240 p. ; 22 cm.
ISBN 2-84346-062-X
REGARDS, N° 43, FÉVRIER 1999 : Ce livre rassemble les chroniques hebdomadaires écrites par le président du Sinn Fein, de 1993 à 1997, pour un journal américain destiné essentiellement aux Américains d'origine irlandaise. Cela est en soi révélateur et sur le Sinn Fein et sur les Etats-Unis. Tenons-nous en au Sinn Fein : la stratégie de lutte armée, qui faisait de cette organisation la simple vitrine politique de l'IRA, s'essouffle dès le début des années 1980. L'émotion considérable soulevée par les grèves de la faim en 1981 a révélé le poids d'une opinion publique internationale qu'il s'agissait de ne pas s'aliéner. Le choix du Sinn Fein, choix profondément nationaliste, a été de travailler prioritairement en direction de la diaspora irlandaise aux Etats-Unis, incontournable électoralement. Le fait que Gerry Adams en personne ait écrit ces articles reflète cette priorité politique.
[...]
Adams excelle à commenter l'actualité au fil de la semaine, dans des chroniques très politiques, d'une grande fermeté de ton, sans que la personnalité de l'auteur s'efface complètement : un homme qui prend au sérieux sa cause mais pas sa personne, attaché aux valeurs familiales, aux commémorations, à la dimension symbolique des lieux et des rencontres.
Surtout, Gerry Adams se livre à un remarquable travail de rigueur politique. Il n'a pas son pareil pour dénoncer les discours lénifiants qui renvoient dos à dos agressés et agresseurs, pour dénier à tel ou tel homme politique britannique le droit de parler au nom d'un pays qui n'est pas le sien — tout cela sans jamais plus d'agressivité que nécessaire. On apprend ainsi au cas par cas, et c'est la véritable richesse du livre, à décortiquer la langue de bois colonialiste, qui transforme par exemple les provocations en représailles. Gerry Adams est un Roland Barthes engagé. On apprend aussi à voir comment les coups médiatiques peuvent servir à éclipser les enjeux politiques.
Le livre a toutefois des limites, dues aux fonctions mêmes de son auteur ; soucieux de se faire reconnaître comme un partenaire politique à part entière, Gerry Adams évite de s'engager trop précisément sur les sujets susceptibles de diviser l'opinion nationaliste : options économiques, positionnement par rapport au mouvement ouvrier [...] ; et si sa solidarité envers les nationalistes basques est clairement affirmée [...], il ne dit rien de Cuba, ou du rôle des USA en Amérique centrale (risquant de se placer ainsi en porte-à-faux de l'opinion publique irlandaise).
Cela étant, on ne peut que se féliciter du souci très ferme qu'il manifeste de voir les pourparlers de paix s'ouvrir largement au mouvement social et culturel dans la diversité de ses composantes. De même, la réalité d'une opinion publique loyaliste est de plus en plus prise en compte au fil du livre, avec l'idée qu'on ne fera pas l'économie de concessions mutuelles et la référence de plus en plus appuyée à la démocratie. Tel qu'il est, ce livre montre sur le vif l'effort, nécessairement contradictoire, consenti par le mouvement nationaliste pour s'orienter vers l'avenir sans renier ses racines ni son identité. Difficile et nécessaire mutation.
Jean-Michel Galano
COMPLÉMENT BIBLIOGRAPHIQUE
« Sur la route de Belfast : carnets de prison », Paris : Éd. Austral, 1994
« Irlande libre : vers une paix durable », Rennes : Apogée ; Spézet : Coop Breizh, 1996
« Notre jour viendra », Paris : Flammarion, 1996
« La rue, et autres nouvelles », Bayonne : Gatuzain, 2000