Alain.g a écrit :
Ce qui était intolérable pour les EU, c'est la présence de fusées soviétiques si près des côtes américaines. Kennedy a compris que son crédit auprès des américains se jouait dans cette situation inédite.
Il a donc fait reprendre le schéma d'une invasion, en laissant la CIA mettre au point un projet adapté à sa manière de voir l'opération (minimum d'implication visible), projet qu'il a approuvé.
Aussi quand il refuse l'appui aérien pour ne pas apparaitre comme auteur de l'opération, la CIA est consternée, car il vient de condamner une opération qu'il a pourtant décidée. La CIA ne le lui pardonnera pas. Elle a jugé Kennedy. Jugement qui sera confirmé plus tard quand Kennedy ordonnera qu'on retire les fusées en Turquie pour obtenir le retrait des russes de Cuba.
Attention, au moment du débarquement dans la Baie des Cochons, les soviétiques n'ont pas encore installé de missiles nucléaires sur Cuba. Cela se produira plus tard, et déclenchera la Crise des Missiles. Là encore Kennedy provoquera une certaine incompréhension chez certains militaires qui lui reprocheront de ne pas bombarder tout simplement ces installations.
Dans l'affaire de la Baie des Cochons, la CIA fait preuve d'une certaine naïveté en pensant que le peuple cubain va se soulever contre Castro, alors qu'à cette date il est encore très populaire, notamment du fait de la réforme agraire effectuée au détriment de l'United Fruit, principal propriétaire terrien de l'ile.
Pierre Nord estime que la CIA a été totalement intoxiquée par les services cubains - bien conseillés par le KGB - par le biais de ses informateurs sur l'ile (dont une partie a obligeamment été fournie par les Cubains) et par le biais d'agents cubains jouant le rôle de réfugiés castristes. Il va même jusqu'à estimer que ce sont les Cubains qui ont suggéré le lieu du débarquement, très favorable pour eux. En tous cas ce lieu était connu des Cubains et le débarquement discrètement attendu.