Gerard. a écrit :
de ce fait les problèmes changent et de nouvelles solutions sont misent en place.
Désolé, 9 fois sur 10, ce ne sont pas des nouvelles solutions, mais un retour à la solution antérieure. Ce n'est pas hors limite à mes yeux. Pourquoi ?
Parce qu'un constat a été fait globalement entre 1929 et 1943. Ce constat a entrainé la mise en place de solutions, ces solutions que vous appelez la révolution sociale de 45 à 47. Alors, que de nombreuses solutions ont été mises en places avant ou après. Des économistes ont très tôt combattu la vision des choses qui a entrainé la mise en place de ses solutions. Ils ont parlé de socialisation rampante et ce sont eux, qui conformément à l'opinion véhiculé par les premiers messages ont prétendu que c'était sous l'influence des partis communistes. Alors qu'en fait, c'était en vue de réduire cette influence. Tactique qui s'est révélé victorieuse.
Petit à petit, ils ont réussi à convaincre des politiques de la justesse de leurs vues. Mais, il y avait aussi la crise du au premier choc pétrolier qui a pesé dans la balance. Donc, depuis l'arrivée au pouvoir de Margareth Thatcher en 1975, on a commencé à démanteler plus ou moins rapidement tout l'ensemble des structures internationales ou nationales mises en place pour contrôler l'économie. ET cela a sembler porter ces fruits dans un premier temps.
Maintenant, on se retrouve dans une crise économique assez similaire à celle de 1929. Ce qui reste des structures internationales mises en place à l'époque permet pour l'instant de maintenir la crise. En fait, on dirait que les mêmes causes entrainent les mêmes effets. Si l'histoire devait avoir comme but d'empêcher le retour de situation vécues, et bien, c'est loupé. On s'est cru plus intelligents que nos ancêtres et on est en train de se prendre dans la gueule une claque équivalente, mais à l'échelle mondiale et avec beaucoup plus d'humains présent sur la Terre, comme vous nous l'avez si justement fait remarquer.
Je me réfère aux différences entre la crise de 1929 et celle d'aujourd'hui et aux différences de réponses, pour mieux comprendre, dans un cadre historique, si les annalistes de l'époque avaient fait le bon constat et prises les bonnes solutions. Une partie de la réponse est dans la crise qui a suivi le premier choc pétrolier. Les réponses ne furent pas adaptées et l'on n'a pas été capables de gommer toutes les conséquences néfastes de la crise : le modèle était donc améliorable; mais de là à jeter le bébé avec l'eau du bain, il y avait une sacrée marche que certains se sont empressés de franchir.
Je note aussi que la crise à moins d'incidence dans les pays qui ne se sont pas précipités pour reformer leurs économies sur un modèle ultra-libéral.
Donc, sur les 2 objectifs principaux qui lui avaient été assigné, à savoir, combattre l'influence du communisme et empêcher le retour d'une crise économique de grande ampleur, je pense que l'économie sociale de marché, votre "révolution sociale" a atteint ses objectifs. Je me permet de noter, d'ailleurs que le démantellement des structures régulatrices s'est accompagné d'une montée de la gauche extrême qui retrouve petit à petit son audience de l'époque, même si le parti communiste n'en recueille pas les fruits.
Mais, la crise qui a accompagné le premier choc pétrolier montre que ce modèle de société, comme tous les modèles de sociétés, ne peut pas s'avérer pertinent dans tous les cas. Comme toutes régulation, elle doit être adaptée en permanences aux variables d'entrées. Or, pour garantir la "paix sociale", les divers gouvernements ont reportés la modification des variables d'ajustement. Préférant n'agir que lorsqu'ils n'avaient plus le choix et souvent en ajustant de manière maximale.
Pour terminer, un dernier détail, en France, nous avons mis en place une déclinaison locale de cette économie sociale de marché. Cette déclinaison locale que l'on a parfois nommé le gaullisme était un mélange entre l'ancien colbertisme, une part de libéralisme anglo-saxon et une part d'économie sociale de marché. Pour l'avenir de ce fil, je vois 2 pistes possibles:
- l'étude de la déclinaison française et ces différences avec ce qui s'est fait ailleurs;
- l'étude de l'ensemble de la mise en place de l'économie sociale de marché au niveau international.