Alain.g a écrit :
VGE avait fait des efforts considérables pour se concilier les russes, allant jusqu'à déposer une gerbe au mausolée de Lénine. Assez incroyable! Du Giscard tout craché.
Le choix des Soviétiques est connu. Ils considéraient Mitterrand comme plus atlantiste que Giscard.
Il me semble que Giscard s'était déjà illustré en ramenant de Moscou un message de paix et de concorde balancé par les Russes peu après l'invasion de l'Afghanistan. Ce qui lui a valu d'être désigné - par les gaullistes et les socialistes - comme "le petit télégraphiste du Kremlin." (terme inventé par le Canard Enchaîné, mais qui est peut-être attaché à une référence historique plus ancienne (?))
Giscard a pleinement justifié ce jugement de Raymond Aron :"Ce jeune homme ne sait pas que l'Histoire est tragique."
Paradoxe de cette élection : pendant que la direction du PCF faisait discrètement voter pour Giscard, Chirac faisait discrètement voter pour Mitterrand. (Pour le PCF comme pour Chirac, le calcul était rationnel et conforme à leur intérêt respectif.)
Dans les jours précédant l'élection, Giscard - comme d'autres - a fait preuve d'une nervosité perceptible à travers certaines initiatives de dernière minute particulièrement malheureuses sur le plan électoral. On a vu se multiplier les prévisions d'apocalypse bolchevique et les prises de position désastreuses : du Chancelier de l'Ordre de la Légion d'Honneur annonçant sa démission en cas de victoire des Rouges, jusqu'au chanteur Gérard Lenormand, qui déclarait craindre de ne plus jamais pouvoir chanter "la ballade des gens heureux."
(Sur le moment, je n'ai pas percuté que ça pouvait venir des sondages : ils n'étaient pas publics.)
Festival de prophéties annonçant la dictature communiste, qui m'a permis de constater un phénomène évident : la vieille peur de l'épouvantail communiste ne marchait plus.