Mossadegh est, avant tout, le chef de l'opposition parlementaire, en 1951. De cette position, il devient, en avril 1951, Premier ministre du Shah. Cette position de contrôle de l'exécutif et son passé de membre du législatif lui permettent de faire voter une loi sur la nationalisation du pétrole iranien.
ghjattuvolpa* a écrit :
La raison [à l'éviction] : la nationalisation des puits pétroliers
dom calmet a écrit :
Il ya des causes internes , Mossadegh a manqué de soutiens parmi les iraniens.
La raison de son éviction politique, en 1953, est intimement liée à la décision de nationalisation du pétrole iranien.
il s'agit, toutefois, d'un raccourci historique. Dans les faits, cette nationalisation a créé une tension entre le Shah d'Iran et les Etats occidentaux, d'où le premier renvoi de Mossadegh, en juillet 1952. Cependant, à ce moment précis de l'histoire, Mossadegh dispose de soutiens parmi les Iraniens, et la pression des notables lui permet de reconquérir le pouvoir (rappelé par le Shah) avant la fin du mois de juillet 1952.
Lors de sa seconde prise de pouvoir, Mossadegh pense que le Shah s'est appuyé sur le soutien des officiers pour l'écarter du pouvoir et il décide de purger l'armée de certains de ses éléments. Cette décision, laquelle place entre les mains du Premier ministre le contrôle de l'armée, déplaît aux théologiens, lesquels sont, depuis 1952, la clé du Parlement. Mossadegh perd de nombreux soutiens parmi les notables iraniens et pousse à l'extrême ce mouvement par son action en faveur de l'écartement du pouvoir de Kashani, le chef de fil des théologiens au Parlement.
Huyustus a écrit :
Je ne vois pas d'autre raison qu'une intervention des services américains et britanniques en réaction à la nationalisation du pétrole. Pourquoi, sinon, renverser Mossadegh ?
Tim Weiner, dans
Des cendres en héritage ((2007), va dans ce sens et fait commencer ces actions secrètes dès 1951.
Jean R a écrit :
Dans ses mémoires, l'ex-Impératrice Farah fait état de documents découvert après la reprise en main par le Shah : Mossadegh aurait été manipulé par les communistes, qui auraient prévu sa liquidation dans un deuxième temps. Pour ce que ça vaut, mais l'Iran était quand même bien dans l'axe de l'URSS, attirée comme la Russie tsariste avant elle par l'Océan Indien...
En réalité, Mossadegh se présentait lui-même comme soutenu par le
Toudeh (Parti communiste iranien).
Avec le refus américain d'aide au financement (1953), il s'agissait pour le Premier ministre de menacer d'un glissement politique vers l'est. Il faut se méfier des schémas politiques trop simplistes : l'Iran a des objectifs donnés, certes, mais la situation politique modifie la perception des acteurs de la scène internationale. Or, en 1953, les mémoires sont encore empruntes des événements de l'immédiat d'après-guerre (1945 et 1949). De fait, non, l'Iran n'est pas dans l'escarcelle soviétique ; elle menace de s'y placer, mais elle garde une grande autonomie.
woody a écrit :
C'est la Grande-Bretagne qui a tiré le plus de profits de l'affaire [de l'éviction], en empêchant l'expropriation des intérêts pétroliers britanniques en Iran...
En 1954, la production pétrolière est confiée à un consortium international, détenu à
40% par la NIOC (Société nationale iranienne du pétrole), à
14% par la British Petroleum Company (évolution de l’AOIC, décembre 1954), à 8% pour Standard Oil, Socony, Socal, Texas et Gulf, et à 6% par la CFP.