Aigle a écrit :
Je m'exprime avec prudence mais j'avais compris peut-être à tort que Giscard n'était pas tellement en accord profond avec le général sur tous les sujets loin de là mais suivait pas esprit de discipline (et opportunisme politique). Par exemple le plan de refroidissement qui aurait plutôt conçu et imposé par l'Elysée (rôle très actif d'un conseiller du Général : JM Levêque me semble-t-il).
Il me semble que Giscard d'Estaing, s'il fait preuve d'un certain opportunisme politique (fondé sur sa critique d'un césarisme gaullien), n'est pas en rupture avec la pensée économique de Charles de Gaulle. Comme Pompidou, sa vision libérale entre en conflit avec la fibre sociale du président de la République, mais Charles de Gaulle et Giscard d'Estaing partagent le même regard critique sur le
Gold Exchange Standard. Je dois, par ailleurs, faire erreur, mais le plan de refroidissement renvoie, pour moi, au Plan Fourcade, de 1974, lequel vise à contenir la demande intérieure par la restriction du crédit.
Aigle a écrit :
Pour l'étalon or, il me semble que Giscard (assez fondamentalement keynésien) n'y tenait pas plus que cela et n'en a plus jamais parlé après 1969... En revanche il est exact que Giscard était très attaché à titre personnel comme de Gaulle à deux idées : l'équilibre budgétaire et la fixité des taux de change (d'où sortira le SME en 1979 mais lequel n'a plus aucun rapport avec l'étalon or ...). Cela j'en suis certain car ce fut un "fil rouge" de son action de ministre puis de Président.
J'ai fait quelques recherches, mais, en effet, peu de choses sur les relations entre Giscard d'Estaing et la notion d'étalon-or.
Cependant, comme dit précédemment, la critique de l'omnipotence du dollar (à laquelle se rallie Charles de Gaulle), suppose une modification du système et la facilité paraît un retour au seul étalon-or. Je vais creuser la question.
Pour le reste, le keynésianisme de Giscard d'Estaing est une certitude, d'autant qu'il s'y apparente lui-même dans
Démocratie française (1976).
Aigle a écrit :
Sur l'emprut Giscard, il y a une anomalie qui m'échappe : la France préconise (peut-être pas dès 1963 mais certainement à partir de 1965) la réévaluation massive de l'or ... ce qui aurait fait exploser le prix de cet emprunt (qui a été ruineux de toutes façons). mais j'avoue mal connaître ce sujet et suis demandeur de vos analyses.
Je pense qu'il faut voir dans la politique d'appel à la réévaluation de l'or (de 1965) une conséquence de la situation internationale : la crise du dollar de 1965. L'emprunt de 1963 est fondé sur l'idée d'une autonomie financière vis-à-vis des États-Unis -et peut être considéré comme un exemple donné par la France aux autres acteurs de la scène internationale. La crise du dollar de 1965 est une occasion pour la France de s'affirmer et d'aller dans le sens de cette politique de critique du dollar comme étalon monétaire. Il faut voir cette nouvelle orientation comme un pari risqué.
Aigle a écrit :
Il faudrait débuter un autre fil sur la politique économique du général de Gaulle !
Très volontiers ! Je risque d'être moins présent dans les jours à venir, pour cause d'obligations personnelles, mais j'y participerai avec plaisir.