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Message Publié : 22 Nov 2013 9:47 
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Polybe
Polybe

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Il est surprenant qu'un régime aussi critiqué que l'URSS étonne par sa chute...

Il est vrai que les tenants d'un "empire dictatorial pire que le nazisme" ont du être étonné de voir s'écrouler sans un coup de feu un tel empire...

A mon sens le plus étonnant c'est que ce régime ait duré si longtemps... En général les régimes révolutionnaires durent très peu : révolution française, commune de Paris, révolutions de 18 etc... ça dure des mois ou quelques années, mais des décennies... voilà du nouveau ! A n'en pas douter les purges staliniennes ont permis au régime de durer plus longtemps que prévu. Et l'absence de purges après-guerre expliquent certainement la fin du régime. En même temps l'adoucissement du régime après-guerre expliquer aussi la "mollesse" des anti-régime comme Gorbatchev... on ne tenait pas à être trop dur avec un régime qui n'avait pas été trop dur avec soi-même...
Gorbatchev d'ailleurs ne voulait pas la fin du régime communiste ; c'est le coup d'Etat d'Eltsine qui a précipité les choses, bousculé Gorbi et l'a éjecté ad vitam eternam en-dehors de la vie politique.
Ce qui est malheureux, c'est que l'URSS n'ait pas trouvé de compromis après la guerre. L'admission des pays de l'est, le soutien à Cuba, au Vietnam, à la Chine, à la Corée du Nord etc. peut-être tout ça a plombé le pays. Avant la guerre l'URSS n'avait qu'à s'occuper d'elle-même et ça lui a bien réussi. Peut-être qu'économiquement l'URSS a souffert de ne pas être assez égoïste après-guerre ?
Jacques Marseille disait que l'empire colonial français avait coûté beaucoup à la métropole, il en était sans doute de même pour l'URSS ?


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Message Publié : 23 Nov 2013 0:10 
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IsaacLevi a écrit :
En général les régimes révolutionnaires durent très peu : révolution française, commune de Paris, révolutions de 18 etc... ça dure des mois ou quelques années, mais des décennies...

Est-ce que l'URSS reste vraiment un régime révolutionnaire après la mort de Lénine et les premières années de règne de Staline ?
Il me semble, au contraire et cela va en s'accentuant avec les purges staliniennes, que l'URSS se transforme en une oligarchie bien cimentée avec une tendance à al gérontocratie sous Brejnev.

IsaacLevi a écrit :
Jacques Marseille disait que l'empire colonial français avait coûté beaucoup à la métropole, il en était sans doute de même pour l'URSS ?

Moui. D'accord avec l'idée que l'empire colonial a coûté diplomatiquement à la France à la Libération (tensions franco-américains dans le Pacifique, tensions franco-anglais au Proche-Orient et en Afrique) mais "l'empire colonial" soviétique, ce qu'on pourrait appeler le "glacis protecteur" est limitrophe. Il y a une capacité d'action soviétique que la France n'a pas auprès de ses colonies, ce qui fragilise la force de sa réponse.

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Message Publié : 23 Nov 2013 14:30 
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Polybe
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Inscription : 22 Nov 2013 7:30
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Sur le caractère révolutionnaire du régime :
C'est vrai que cela se discute, mais comme cela n'est pas le sujet à proprement parler ici je n'en dirai pas plus (pardonnez-moi).

Sur le coût de l'empire colonial :
Je parlais essentiellement d'un coût économique (même si les interventions militaires afghanes ont coûté très chères effectivement). La thèse de J. Marseille est que l'empire colonial français a coûté plus qu'il n'a rapporté ; et je pense qu'on pourrait faire le même constat avec l'empire soviétique.
L'URSS avait beau être très grande, en effet, ses ressources étaient limitées ; rien qu'à voir les famines et disettes successives (avant et même après la guerre). Elle avait du mal à se sustenter elle-même, alors porter à bout de bras les autres patries socialistes de la Terre...


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Message Publié : 23 Nov 2013 18:13 
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Hérodote
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Inscription : 03 Août 2011 11:26
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Il me semble que Cuba a connu une grave crise économique après la disparition de l'URSS...
La perfusion de Cuba pendant des décennies a dû couter assez cher à l'URSS.


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Message Publié : 23 Nov 2013 23:53 
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Inscription : 04 Déc 2011 22:26
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Localisation : Paris
IsaacLevi a écrit :
Sur le caractère révolutionnaire du régime :
C'est vrai que cela se discute, mais comme cela n'est pas le sujet à proprement parler ici je n'en dirai pas plus (pardonnez-moi).

Vous êtes tout excusé ! Je vous invite à en discuter avec nous dans un autre sujet à l'occasion !

Alcofribas a écrit :
Il me semble que Cuba a connu une grave crise économique après la disparition de l'URSS...
La perfusion de Cuba pendant des décennies a dû couter assez cher à l'URSS.

Exceptionnellement et dans l'optique de voir si nous pouvons envisager l'évolution de notre limite chronologique, vous êtes autorisé à traiter ce sujet postérieur à 1991 - à savoir Cuba et la crise économique de la disparition de l'allié soviétique (1991-1999). Il s'agit d'une tentative que nous observerons avec beaucoup attention, alorsne tombons dans les débats stériles qui nous persuaderaient que faire bouger les lignes est une mauvaise idée.

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Message Publié : 24 Nov 2013 7:32 
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Jean Mabillon
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Inscription : 07 Sep 2008 15:55
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IsaacLevi a écrit :
Il est surprenant qu'un régime aussi critiqué que l'URSS étonne par sa chute...

Il est vrai que les tenants d'un "empire dictatorial pire que le nazisme" ont du être étonné de voir s'écrouler sans un coup de feu
Jacques Marseille disait que l'empire colonial français avait coûté beaucoup à la métropole, il en était sans doute de même pour l'URSS ?



En effet, il y a eu une convergence paradoxale entre pro et anti soviétiques. Les pro considéraient que cette admirable structure politico économique ne pouvaient disparaître. D'ailleurs même si elle avait quelques imperfections, elle était portée par le " sens de l'Histoire" ( raisonnement de Sartre par exemple) et allait bien finir par dominer le monde un beau jour.

Les anti considéraient que la puissance de l'appareil idéologique et répressif adossée aux ressources en matières premières( qui assuraient l'equilibre du commerce extérieur) et au patriotisme russe ( qui légitimait l'effort militaire disproportionné) excluait toute décadence. C'est cette puissance qui faisait peur.

A propos de Marseille je crois que le point a été relevé par Carrere d'Encausse dans un de ses livres sur l'Europe centrale : le niveau de vie était plus élevé dans les États satellites et l'URSS avait longtemps accepté de payer pour cela en vendant ses matières premières à bas prix dans le but d'apaiser des sentiments nationaux humiliés. La décision prise au début des années 1980 de soumettre les échanges internes au CAEM aux cours du marché mondial capitaliste ( au moins pour le pétrole) a gravement déstabilisé les économies satellites, débouchant sur des restrictions aux importations et sur des crises sociales sérieuses.

ON peut ajouter que dans. Les empires coloniaux occidentaux, la métropole achetait des matières premières et exportait des biens industriels. Dans le système soviétique c'etait l'inverse.

Deux observations finales sur l'URSS : sans les ressources de l'Ukraine , de Bakou et de la Sibérie, l'aventure n'aurait certainement pas pu durer aussi longtemps ( même la NEP aurait été impossible à financer).
Et le plus étonnant c'est que contrairement aux bases théoriques du marxisme le système a reposé sur la prééminence de la volonté politique sur la réalité économique et sociale même si in fine c'est bien l'inefficacite économique qui a provoqué le déclin puis l'effondrement du régime. L'infrastructure l'a d une certaine façon emporté sur la superstructure. Même si certains éléments de la superstructure existent encore ( les services secrets et dans une moindre mesure l'armee).


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Message Publié : 24 Nov 2013 7:39 
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Jean Mabillon
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Inscription : 07 Sep 2008 15:55
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Il serait intéressant de savoir ce que disent de tout cela les partisans de la détente , eux qui expliquaient dans les années 1970 que le commerce est ouest allait faire évoluer de l'intérieur le régime soviétique, les idées voyageant avec les marchandises ... D'une certaine manière ils ont eu raison . Or ils s'expriment peu et ne tirent nulle gloire de leur triomphe.

Un homme comme Samuel Pisar a t il publié des choses sur ce sujet ? Il paraît qu'il a dit beaucoup de mal de Gorbatchev ( je crois avoir entendu une phrase du genre " Gorbatchev est plus à droite que Reagan") ce qui laisse penser qu 'il aurait peu apprécié la pérestroïka. mais il faut se méfier des " on dit".

Giscard s'est il exprimé ? Carter ? Kissinger ? Schmidt? Probablement mais je n'ai rien lu de leur part.


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Message Publié : 14 Jan 2014 23:51 
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Thucydide
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Lenin's tomb: The last days of the Soviet Empire, David Remnick

C'est un livre très intéressant.


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Message Publié : 19 Mai 2015 20:03 
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Jean Mabillon
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Inscription : 07 Sep 2008 15:55
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Aigle a écrit :
Il serait intéressant de savoir ce que disent de tout cela les partisans de la détente , eux qui expliquaient dans les années 1970 que le commerce est ouest allait faire évoluer de l'intérieur le régime soviétique, les idées voyageant avec les marchandises ... D'une certaine manière ils ont eu raison . Or ils s'expriment peu et ne tirent nulle gloire de leur triomphe.

Un homme comme Samuel Pisar a t il publié des choses sur ce sujet ? Il paraît qu'il a dit beaucoup de mal de Gorbatchev ( je crois avoir entendu une phrase du genre " Gorbatchev est plus à droite que Reagan") ce qui laisse penser qu 'il aurait peu apprécié la pérestroïka. mais il faut se méfier des " on dit".

Giscard s'est il exprimé ? Carter ? Kissinger ? Schmidt? Probablement mais je n'ai rien lu de leur part.


Je remonte ce message pour compléter le vote cher Marc


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Message Publié : 20 Mai 2015 9:07 
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Inscription : 04 Déc 2011 22:26
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Localisation : Paris
Aigle a écrit :
Un homme comme Samuel Pisar a t il publié des choses sur ce sujet ? Il paraît qu'il a dit beaucoup de mal de Gorbatchev ( je crois avoir entendu une phrase du genre " Gorbatchev est plus à droite que Reagan") ce qui laisse penser qu 'il aurait peu apprécié la pérestroïka. mais il faut se méfier des " on dit".

Samuel Pisar a publié une sorte de mémoires, en 1989, dans lesquelles il raconte comment il a convaincu Giscard de se rendre en Pologne, au moment de l'invasion de l'Afghanistan, pour entamer un dialogue avec Brejnev. Après avoir rencontré Gorbatchev en 1985, Pisar aurait en effet affirmé : "[Cet homme tient] des propos dignes d'un sénateur américain d'extrême-droite" et "[Depuis 1917, l'URSS n'a connu] qu'une économie de pillage". L'anecdote est tirée d'un bouquin de Fedorovski de 2001.

Aigle a écrit :
Giscard s'est il exprimé ? Carter ? Kissinger ? Schmidt? Probablement mais je n'ai rien lu de leur part.

Giscard a développé l'idée d'un affaiblissement de la confrontation idéologique Est-Ouest et un rapprochement sur le plan commercial dès son livre-programme Démocratie (1976). Kissinger a été le principal artisan d'une évolution du commerce entre les deux géants de la Guerre froide (sous Nixon et Ford) mais Carter a imposé une césure à ce mouvement avec l'affaire iranienne. Quant à Schmidt, partisan d'un rapprochement commercial Est-Ouest, c'est surtout à Egon Bahr qu'il faut remettre les lauriers d'une telle idée.

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