cush a écrit :
Celles de l'Europe démocratique? Si on parle de la France en particulier (puisque nous sommes assez bien placés pour en parler) il ne faut pas oublier de replacer dans le périmètre certains épisodes tels que Sétif et Madagascar (pour ne prendre que deux exemples particulièrement sanglants).
Je trouve la comparaison très peu bienvenue. Ce qui s'est passé à Sétif, et qui reste aujourd'hui encore particulièrement débattu en histoire, n'est pas une oeuvre de gouvernement mais l'oeuvre de groupes
locaux, soutenu par les pouvoirs
locaux, et laissés en liberté par les pouvoirs centraux. Vous ne pouvez pas associer l'Etat français ni même ses représentants en Algérie aux massacres de Sétif, seul le préfet de la région est impliqué dans les massacres - les autres échelons du pouvoir n'ont fait que "fermer les yeux"
a posteriori.
Ceci étant dit, puisque vous introduisez Sétif dans le but d'établir une comparaison, à quel massacre organisés par les Soviétiques souhaitez-vous le comparer ?
Lordblackadder a écrit :
On élimine le tsar, et on met à la place un nouveau " petit père des peuples " dans la personne de Staline, on détruit la vieille aristocratie, mais on récrée une nouvelle nomenklatura élitiste, privilégiée et très réactionnaire au fond, on renforce le centralisme naturel du pouvoir et la russification des masses. L'idéologie socialiste remplace dans sa mystique le culte orthodoxe (mais je me demande si beaucoup de gens y croyaient réellement à cette mystique rouge, une sorte de décalage entre un discours aggressif et des pratiques plus routinières). On recrée les frontières de l'Empire avec l'Urss, et on étend la zone d'influence slave dans en Europe orientale.
Oui et cet effacement de la religion orthodoxe a été facilité par deux choses : d'une, la résignation d'une des franges révolutionnaires de 1905 face au régime tsariste, les Chrétiens sociaux de Bulgakov, de deux, l'inscription de la religion orthodoxe comme religion d'Etat dans le septième chapitre de la Constitution de 1905. Les Orthodoxes deviennent, à partir de 1905, des ennemis de la révolution et des soutiens du régime imposé en 1906-1907 dans l'imaginaire populaire.
Alain.g a écrit :
Lénine en 1917 ne choisit pas sa patrie, s'il en a une, mais la politique et l' idéologie. le parallèle ne me gêne pas.
Comment ne pas voir qu'en 1917 Lénine sacrifie son pays, qui va perdre une partie importante de son territoire, au risque de faire gagner l'Allemagne, en outre.
Oui
mais le sentiment nationaliste russe n'est pas si développé que cela. Du point de vue de la philosophie politique, on pourrait dire que la Russie tsariste est un empire avant d'être une vaste nation. Je doute qu'il y ait de si vifs éclats (hors la sécession de certains libéraux ralliés au coup d'Etat d'octobre) après le choix politique de sauver Moscou et d'abandonner les marches occidentales.
Alain.g a écrit :
C'est le rejet très clair des partis politiques et de la 3è République par de Gaulle qui est en question, alors que le 18 juin est d'abord un acte patriotique au 1er degré. De Gaulle part tout seul, pas d'élus, quelques individualités avec lui, il lâche son camp d'une manière générale, un camp qui suit Pétain.
De Gaulle est seul mais contre sa volonté. Lorsqu'il prend ses premiers contacts à l'été 1940, notamment avec ce qui reste de la Troisième République dans le monde colonial, il entend poursuivre le combat mais accepte de se mettre au service d'autres. Il ne rejette pas unilatéralement le système politique. C'est face à la faiblesse des ralliements politiques qu'il entame un rassemblement d'abord axé sur les forces militaires et choisit, lorsque la France Libre devient une véritable structure politique (disons à l'hiver 1940, voire au printemps 1941) de renouer avec la chose politique.
Cependant, là n'est pas le débat et, comme le proposait très justement Pierma, continuons par MP ou ouvrons un fil sur la question pour ceux qui sont intéressés.