Lex a écrit :
Comment interpréter le refus de François Mitterrand de valider, ne serait-ce que par son discours, le tournant libéral de 1983 ?
- Ne pas "perdre la face" ? Électoralement ou dans son rapport aux autres personnalités politiques - voire, connaissant le personnage, une volonté de "posture historique" ?
- Une prise en compte d'une opinion publique encore majoritairement opposée (globalement ? à gauche ? dans sa majorité ?) au discours libéral ?
- Une affirmation de ses opinions personnelles, mêmes ébranlées par les circonstances ?
Mitterrand, qui s'est rallié au PS par ambition présidentielle, alors qu'il était centre gauche auparavant, n'a pas de conviction en économie, à mon avis. Il agit sur des critères politiques en fonction des circonstances.
Il a donc théorisé en 1983 l'idée qu' il ne changeait pas de politique. C'est ce que disait Edgar Faure, ce n'est pas la girouette qui change, c'est le vent. Mitterrand affirme donc à son électorat qu'il reste un homme de gauche et qu'il n"y a dans les mesures prises qu'une adaptation aux évènements. En fait il a du se tenir aux directives de Bruxelles sur la nécessité de rétablir les équilibres fondamentaux.
Delors l'a convaincu qu'il n'avait pas le choix, car les conséquences politiques d'une poursuite de la politique de 1981 seraient néfastes pour la gauche et pour son président.
Mais il y a une autre hypothèse, Mitterrand sachant qu'il lui faudrait mener une politique libérale communautaire, a commencé par des mesures de gauche pour satisfaire son électorat avant de revenir à l'orthodoxie financière inévitable. Ce balancement aurait été calculé à l'avance. Ce type de raisonnement a ensuite été théorisé: un président de gauche doit sitôt élu prendre imméditement des mesures de gauche pour garder son image puis faire au mieux. C'est ce qu'avait fait Blum qui a gardé sa légende du front populaire et est entré dans l'histoire. Mais la Vè République complique les choses car le dirigeant est obligé de rester en fonction comme PR.