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Message Publié : 30 Jan 2014 1:55 
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Il faudrait quand même s'entendre sur les termes. Pour moi l'économie de marché désigne les économies non communistes. Dans les économies communistes il n'y a pas jeu libre du marché mais planification de toute la production.

Mitterrand peut avoir nationalisé quelques grandes entreprises, pour autant il n'a jamais imaginé passer à une économie communiste. En ce sens je ne pense pas qu'il était nécessaire de le "convertir à l'économie de marché."

Pour ce qui est des nationalisations de 81, on pourrait tout aussi bien se référer à une tendance très ancienne en France, qui est celle de l'état interventionniste. Depuis Colbert, en passant par les nationalisations avant-guerre et à la Libération, c'est une tendance durable.

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Message Publié : 30 Jan 2014 18:19 
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Nous avons esquissé une réflexion sur le socialisme français et l'économie de marché dans ce sujet : viewtopic.php?f=84&t=35398

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Message Publié : 30 Jan 2014 18:44 
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Jadis a écrit :
Nous avons esquissé une réflexion sur le socialisme français et l'économie de marché dans ce sujet : http://www.passion-histoire.net/viewtop ... 84&t=35398

Merci pour le lien.

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Message Publié : 07 Avr 2014 19:02 
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Georges Duby
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Pierma a écrit :
Mitterrand peut avoir nationalisé quelques grandes entreprises, pour autant il n'a jamais imaginé passer à une économie communiste. En ce sens je ne pense pas qu'il était nécessaire de le "convertir à l'économie de marché."
Ok mais Mitterrand n'a pas été conscient qu'en nationalisant de grandes entreprises et des banques et en accroissant les réglementations au nom de la justice et de l'égalité, tout comme en distribuant des avantages aux uns et aux autres, il a bloqué le fonctionnement de l'économie de marché et pénalisé les entreprises.
Hayek dans son remarquable ouvrage, best-seller mondial, " La route de la servitude", explique comment à partir de bonnes intentions on réduit les libertés et on compromet le fonctionnement d'une économie.
Les américains connaissent depuis toujours ce phénomène de perversion des libertés et d'alourdissement d'une économie par le dirigisme. En France, la prise de conscience est récente et encore mal comprise en 1986 par exemple. Mitterrand semble avoir compris en partie dans son second mandat. Mais rien n'arrêtera la machine française à distribuer des avantages et à croire que l'Etat fait mieux que le marché. C'est culturel et politique.

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Message Publié : 08 Avr 2014 20:02 
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Thucydide
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Les difficultés puis la fin des régimes communistes ont aussi donné un nouveau souffle à la pensée de droite. C'est sensible dès les années 1980.


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Message Publié : 20 Avr 2014 20:33 
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Hérodote
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Alain.g a écrit :
Les américains connaissent depuis toujours ce phénomène de perversion des libertés et d'alourdissement d'une économie par le dirigisme. En France, la prise de conscience est récente et encore mal comprise en 1986 par exemple. Mitterrand semble avoir compris en partie dans son second mandat. Mais rien n'arrêtera la machine française à distribuer des avantages et à croire que l'Etat fait mieux que le marché. C'est culturel et politique.


Je ne suis pas certain que l'opposition soit si tranchée. Le souci du "moins d'Etat" était très sensible pendant la présidence de François Mitterrand, à droite comme à gauche.


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Message Publié : 21 Avr 2014 10:48 
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Georges Duby
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Lex a écrit :
Alain.g a écrit :
Les américains connaissent depuis toujours ce phénomène de perversion des libertés et d'alourdissement d'une économie par le dirigisme. En France, la prise de conscience est récente et encore mal comprise en 1986 par exemple. Mitterrand semble avoir compris en partie dans son second mandat. Mais rien n'arrêtera la machine française à distribuer des avantages et à croire que l'Etat fait mieux que le marché. C'est culturel et politique.


Je ne suis pas certain que l'opposition soit si tranchée. Le souci du "moins d'Etat" était très sensible pendant la présidence de François Mitterrand, à droite comme à gauche.
Deux remarques:
1/ Mitterrand n'a été sensible au Moins d'Etat" que dans l'après 1983, car avant, il est très dirigiste et nationalise et c'est l'échec de ce dirigisme qui le fait changer de politique.
2/ Il ne change pas d'avis officiellement, puisqu'en 1988, il définit sa doctrine, celle du "Ni-ni": "Ni nationalisations, ni privatisations". C'est dans les faits qu'on voit son changement, pas dans des déclarations.
En 1981, Mitterrand décide les nationalisations des grands groupes et de 43 banques, le doublement du secteur public dans l'économie, les 39 heures, la retraite à 60 ans, les cinq semaines de congés payés, le contrôle des loyers, le création de 162.000 emplois publics, les lois Auroux dans l'entreprise, une politique économique de la dépense publique et du déficit comme stimulant ...

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Message Publié : 26 Mai 2014 9:31 
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Comment interpréter le refus de François Mitterrand de valider, ne serait-ce que par son discours, le tournant libéral de 1983 ?
- Ne pas "perdre la face" ? Électoralement ou dans son rapport aux autres personnalités politiques - voire, connaissant le personnage, une volonté de "posture historique" ?
- Une prise en compte d'une opinion publique encore majoritairement opposée (globalement ? à gauche ? dans sa majorité ?) au discours libéral ?
- Une affirmation de ses opinions personnelles, mêmes ébranlées par les circonstances ?


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Message Publié : 26 Mai 2014 12:47 
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Georges Duby
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Lex a écrit :
Comment interpréter le refus de François Mitterrand de valider, ne serait-ce que par son discours, le tournant libéral de 1983 ?
- Ne pas "perdre la face" ? Électoralement ou dans son rapport aux autres personnalités politiques - voire, connaissant le personnage, une volonté de "posture historique" ?
- Une prise en compte d'une opinion publique encore majoritairement opposée (globalement ? à gauche ? dans sa majorité ?) au discours libéral ?
- Une affirmation de ses opinions personnelles, mêmes ébranlées par les circonstances ?
Mitterrand, qui s'est rallié au PS par ambition présidentielle, alors qu'il était centre gauche auparavant, n'a pas de conviction en économie, à mon avis. Il agit sur des critères politiques en fonction des circonstances.
Il a donc théorisé en 1983 l'idée qu' il ne changeait pas de politique. C'est ce que disait Edgar Faure, ce n'est pas la girouette qui change, c'est le vent. Mitterrand affirme donc à son électorat qu'il reste un homme de gauche et qu'il n"y a dans les mesures prises qu'une adaptation aux évènements. En fait il a du se tenir aux directives de Bruxelles sur la nécessité de rétablir les équilibres fondamentaux.
Delors l'a convaincu qu'il n'avait pas le choix, car les conséquences politiques d'une poursuite de la politique de 1981 seraient néfastes pour la gauche et pour son président.
Mais il y a une autre hypothèse, Mitterrand sachant qu'il lui faudrait mener une politique libérale communautaire, a commencé par des mesures de gauche pour satisfaire son électorat avant de revenir à l'orthodoxie financière inévitable. Ce balancement aurait été calculé à l'avance. Ce type de raisonnement a ensuite été théorisé: un président de gauche doit sitôt élu prendre imméditement des mesures de gauche pour garder son image puis faire au mieux. C'est ce qu'avait fait Blum qui a gardé sa légende du front populaire et est entré dans l'histoire. Mais la Vè République complique les choses car le dirigeant est obligé de rester en fonction comme PR.

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Message Publié : 26 Mai 2014 13:21 
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Cette théorie d'un revirement calculé à l'avance est intéressante. Par quels auteurs est-elle défendue ?


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Message Publié : 26 Mai 2014 14:20 
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Georges Duby
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Elle a figuré dans une partie de la presse après la réélection de 1988 du président en laissant supposer qu'il avait prévu le schéma:
1/ Mitterrand respecte ses promesses et fixe son image de socialiste pour l'histoire. Un 2è Blum. Il augmente les dépenses publiques de 27,5 %. il ne peut qu'être conscient des conséquences sur les équilibres et sur le chômage qui s'accroit de près de 350.000 personnes entre 1981 et 1983.
2/ Bruxelles et la réalité commandent de rectifier la politique en rétablissant les équilibres. Pas grave, l'électorat retient que Mitterrand est de gauche et qu'il a respecté ses promesses. Il a agi en 1982-83, cette fois, sous la contrainte.
Le message est passé, on le verra en 1988.
Mais l'hypothèse semble peu vraisemblable. Le PS manquait d'expérience du pouvoir.

Mitterrand déclare le 9 juin 1982 que le revirement est "la deuxième phase du changement". Pour le confirmer, il reconduit Mauroy comme PM. Mauroy qui déclare qu'il y a bien continuité et pas rupture: "les difficultés sont dernières nous ... tous les indicateurs se remettent tranquillement au vert."

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