Une source :
http://www.gaullisme.fr/baden68.htmCiter :
Dans son livre, "Baden 68", Massu ne dévoile pas tout. On comprend pourtant son étonnement lorsque, vers 14h45, par téléphone, il apprend, de la bouche de l'aide de camp, l'amiral Flohic, que le général de Gaulle et Madame arrivent dans cinq minutes en hélicoptère. Branle-bas de combat !
Et le Général surgit. Il avoue tout de suite son désespoir. Oh ! Ce n'est pas la première fois dans la vie du général qu'un coup de cafard l'assaille brusquement ! A Londres, à Dakar, pendant sa "traversée du désert" et lorsqu'il fut mis en ballotage à l'élection présidentielle de 1965, il eut souvent le désir de tout quitter, de fuir la vanité des choses. Mais cette fois, la crise est plus grave : "On ne veut plus de moi !"
"Il broie du noir, raconte Massu, et j'écoute un certain temps son soliloque pessimiste, me rappelant son mauvais discours du 24 mai qui avait dû le marquer."
Et pendant plus d'une heure, le baroudeur remonte le moral de l'homme du 18 juin. Il lui rappelle tout ce qui a été accompli, tout ce qui reste à faire. Il minimise les évènements. La majorité des Français lui reste fidèle. Il suffit qu'il intervienne énergiquement, en rentrant tout de suite à Paris.
Sans doute Massu est-il éloquent. De Gaulle se lève brusquement, s'approche du soldat, lui donne l'accolade et s'écrit : "Je repars ! Appelez ma femme…"
Dès cet instant, chaque seconde paraît trop longue au Président.
Vers 18 h 30, Georges Pompidou entend la voix, raffermie, au téléphone. Le Général est rentré à Colombey. Demain, Conseil des ministres. Ouf !
Dans son ouvrage, Georges Pompidou écrit que "croyant la partie perdue, le Général avait choisi le retrait". L'entourage du Général est plus nuancé. Pour Alain de Boissieu, il n'a jamais été question de quitter la France.
Ce qui est sûr, c'est que, ce jour-là, à Baden-Baden, de Gaulle, désorienté, a voulu s'assurer, avant toute chose, de la fidélité de l'armée au pouvoir républicain que le Général incarnait.