Quelle a été durant le mandant de 7 ans de Giscard, de 1974 à 1981 l'évolution de sa côte de confiance ?
(je sais que celle de De Gaulle et de Pompidou était importante)

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Le souvenir ne disparait pas, il s'endort seulement.
Epitaphe trouvée dans un cimetière des Alpes

La science de l'histoire est une digue qui s'oppose au torrent du temps.
Anne Comnène, princesse byzantine (1083-1148)

Le passé fait plus de mal que le présent
Proverbe Albanais

Il incarnait un vent nouveau, une certaine jeunesse aussi, au départ puis ça s'est vite dégradé avec la crise. Les quelques réformes sociales qu'il a mené, ne compensent pas la courbe du chômage.
A noter que les chiffres à propos des côtes de confiance ou de défiance n'ont commencé qu'à partir de 1978, mais on voit bien qu'à la fin de son mandat, il n'est qu'à 40% de confiance, pas assez pour un second mandat.

La cote de VGE a d'abord été bonne puis avec la crise économique et politique et le tournant de la rigueur de Barre, elle est tombée à 39 % de satisfaits en déc. 1976, soit une forte baisse dans la Vè République. Pompidou n'était que rarement descendu en effet en dessous de 50 % (début de mandat) et il avait atteint 60 et même 70 % fin 1970.
Cette cote de VGE va baisser après une remontée: 54 % en 1978, 47 % en 1979, 45 % en 1980 (IFOP, en moyenne annuelle). Mais pourtant au long de l'année 1980, il est toujours largement le favori des sondages face à F. MItterrand ! Moins avec Rocard.

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Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.

Alain G a raison

La popularité de VGE est aujourd hui oubliée mais il a souvent eu de bon sondage confiant habilement la responsabilité des mesures impopulaires à Barre. rien à voir avec les abysses dans lesquels sont tombés ses successeurs.

Il souhaitait affronter Mitterrand au second tour plutôt que Rocard car Mitterrand était peu aimé et les sondages donnaient VGE vainqueur presque jusqu au bout.

On surestime l image centriste de VGE. Il avait aussi des côtés qui plaisaient beaucoup à la droite et à l'extreme droite : noble ( en apparence) , riche, proche du patronat et partisan du libéralisme économique, non mêlé à l'indépendance de l'Algérie, adoptant un style "américain", pro européen et réputé atlantiste, il pouvait plaire à tous qui trouvaient que le gaullisme était allé trop loin dans les directions contraires ...ne disait on pas que le Front national se finançait en collant les affiches de VGE et en protégeant ses meetings ( je n'en ai pas de preuve ...).

La France était majoritairement à droite, et le devenait encore davantage avec le début du déclin du parti communiste.

Valéry Giscard d'Estaing n'avait pas beaucoup de concurrence, mis à part l'ancien premier ministre de Pompidou, Jacques Chaban-Delmas.
Mais le soutien de l'opinion publique à Chaban baissa suite à des rumeurs au sujet de sa femme morte dans un accident, et surtout quand le Canard Enchainé publia sa feuille d'impôts.

Donc Giscard a bénéficié de circonstances favorables pour lui, jusqu'à l'affaire des diamants qu'il a totalement sous-estimée.

Est-ce qu'on peut considérer les tentatives de VGE de se rapprocher du peuple (avec les diners chez les français, son exposition médiatique au fort de Brégançon, ou ses participations au tour de France cycliste) comme une réponse à cette vision ?

Giscard ne raisonne pas ainsi, de manière dialectique ou par poids et contrepoids, il a un esprit synthétique. Ce produit remarquable de l'élite se veut proche du peuple et entend faire son bonheur, à sa manière. Il attache une trop grande importance à la communication et à la politique des images, des gestes et des slogans et s'en délecte, ce qui va entrainer un rejet de sa personne par overdose.
Sa faute majeure demeure toutefois d' être partie en guerre contre une fraction de sa majorité, sans en voir le danger ni mesurer le potentiel d'un jeune homme formé par son prédécesseur, jeune Premier ministre qu'il a humilié au delà du possible et poussé à bout, au point de l'amener à créer un nouveau parti de droite qui assurera sa carrière au dépens de celle du Président.
Sa bonne cote s'explique par son brio et une politique de réformes de la société qui a été d'avant-garde.

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Nuance : le service d'ordre de sa campagne présidentielle de 1974 est assuré par d'anciens militants d'Ordre Nouveau qui fonderont le Parti des Forces Nouvelles avec les subsides récoltés pendant la campagne.

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… il pleuvait, en cette Nuit de Noël 1914, où les Rois Mages apportaient des Minenwerfer…

Excellente interview de JC Casanova sur France culture ce matin qui soulignait qu'en 1974 VGE plaisait autant à la droite ( par son origine sociale) qu'au centre ( par ses promesses de réforme ). Mais qu'en 1981 il était catalogue trop à droite.

J ajouté quant à moi que Chaban souffrait d'être trop nettement gaulliste pour séduire les pieds noirs ou les anticommunistes farouches qui pouvaient facilement voter Giscard.

Il s'est surtout fait battre à cause de la rupture avec les gaullistes et du mensonge répandu par les tenants de Chirac sur le peu de temps qu'il restait à Mitterand.....Par ailleurs ,pour la première fois depuis la guerre le chômage avait dépassé les 800 000.....

On peut ajouter la crise économique de 73-74 qui va accroitre ses effets (2è choc pétrolier en 79) et la politique claire de rigueur annoncée par R. Barre, ami de Casanova, deux universitaires de haut niveau au pouvoir.
Le chomage de 800.000 en 1974 va passer à 1.600.000 DE, en 1979. Il y a aussi la crise de la sidérurgie et les diamants qui vont discréditer VGE avec un effet retard en 1981.
C'est vraiment au dernier moment, sur le fil, que la côte de VGE va baisser. Un peu comme celle de Baladur en 1995.

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On écrit la " cote" comme à la bourse, non ?

Oui, pardon, lapsus calami qui m'a échappé.

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Pour compléter le débat, la courbe de confiance des Français (concernant VGE) d'octobre 1978 à mai 1981 : http://www.tns-sofres.com/dataviz?type= ... om=giscard

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« But thought's the slave of life, and life's time fool. » (William Shakespeare)

Je remercie jadis pour sa référence

La chute de la cote à partir de la fin 80 est spectaculaire... Mais relative : VGE n'atteindra jamais le gouffre de Mitterrand par exemple. C'est sans doute la raison pour laquelle Chirac malgré sa faible popularité ( en particulier parmi les électeurs centristes) pensera possible et même facile et battre un Mitterrand !