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Message Publié : 30 Jan 2019 12:20 
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marc30 a écrit :
L'unité de l'Allemagne neutralisée c'est une proposition de Staline de 52.

A cette date là, même pas en rêve !
On reste confondu que Staline, réputé "roublard" ait pu faire une proposition aussi grossière, après avoir assiégé Berlin Ouest en 48, réussi un coup d'état communiste surprise à Prague la même année, fini de transformer tous les pays de l'est en démocraties populaires, et alors que les USA (qui d'ailleurs avaient combattu en Corée en 1950) avaient enfin décidé de soutenir les Français en Indochine, colonialistes devenus défenseurs du monde libre. Au nom de la "doctrine Truman", celle du "containment", déjà exprimée, me semble-t-il, à cette date.

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Message Publié : 30 Jan 2019 12:39 
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Pierma a écrit :
marc30 a écrit :
L'unité de l'Allemagne neutralisée c'est une proposition de Staline de 52.

A cette date là, même pas en rêve !
On reste confondu que Staline, réputé "roublard" ait pu faire une proposition aussi grossière, après avoir assiégé Berlin Ouest en 48, réussi un coup d'état communiste surprise à Prague la même année, fini de transformer tous les pays de l'est en démocraties populaires, et alors que les USA (qui d'ailleurs avaient combattu en Corée en 1950) avaient enfin décidé de soutenir les Français en Indochine, colonialistes devenus défenseurs du monde libre. Au nom de la "doctrine Truman", celle du "containment", déjà exprimée, me semble-t-il, à cette date.


Même pas en rêve ? Pourquoi ? cette proposition est la simple anticipation du traité de 1955 avec l'Autriche.

Il était malin de la part de Staline de proposer aux allemands
- l'unité
- une démocratie libérale
- la prospérité capitaliste

Et de les dispenser du poids financier et humain d'une armée.

Il a fallu bien du courage à Adenauer pour dire non - c'est à dire accepter que les allemands de l'est restent soumis à la dictature et à la pauvreté communistes pendant un temps indéterminé


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Message Publié : 30 Jan 2019 17:28 
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marc30 a écrit :
Il était malin de la part de Staline de proposer aux allemands
- l'unité
- une démocratie libérale
- la prospérité capitaliste

Et de les dispenser du poids financier et humain d'une armée.

Il a fallu bien du courage à Adenauer pour dire non - c'est à dire accepter que les allemands de l'est restent soumis à la dictature et à la pauvreté communistes pendant un temps indéterminé

Il serait surtout intéressant de savoir ce que Staline avait comme idée derrière la tête, avec cette proposition...
D'abord, on aura des difficultés à me faire croire que les Soviétiques ont accepté tous les sacrifices de la guerre pour avancer aussi loin en Europe, puis laisser échapper « leur » morceau d'Allemagne sans rien exiger en retour.
Par ailleurs, même en admettant que cela aurait été accepté également par les Occidentaux, cela transformait une bonne partie de l'Europe centrale en « zone démilitarisée », totalement sans défenses.

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“La barbarie est l'état naturel de l'humanité, [...]. La civilisation n'est pas naturelle. Elle résulte simplement d'un concours de circonstances. Et la barbarie finira toujours par triompher.” ― Robert E. Howard


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Message Publié : 30 Jan 2019 17:51 
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Lord Foxhole a écrit :
marc30 a écrit :
Il était malin de la part de Staline de proposer aux allemands
- l'unité
- une démocratie libérale
- la prospérité capitaliste

Et de les dispenser du poids financier et humain d'une armée.

Il a fallu bien du courage à Adenauer pour dire non - c'est à dire accepter que les allemands de l'est restent soumis à la dictature et à la pauvreté communistes pendant un temps indéterminé

Il serait surtout intéressant de savoir ce que Staline avait comme idée derrière la tête, avec cette proposition...
D'abord, on aura des difficultés à me faire croire que les Soviétiques ont accepté tous les sacrifices de la guerre pour avancer aussi loin en Europe, puis laisser échapper « leur » morceau d'Allemagne sans rien exiger en retour.
Par ailleurs, même en admettant que cela aurait été accepté également par les Occidentaux, cela transformait une bonne partie de l'Europe centrale en « zone démilitarisée », totalement sans défenses.


Avant de se focaliser sur ce qu'il perd, il faudrait comparer avec ce qu'il gagne. OK, ses armées reculent d'environ 150 km, il perd un tiers de la surface de l'Allemagne réunifiée et quelques millions de "sujets" euh ...frère communistes. En contrepartie, les armées de l'Otan évacuent l'Allemagne de l'Ouest, donc, elles reculent de 250/300 km. L'Otan perd la surface des 2/3 de l'Allemagne réunifiée. Staline réussit la "finlandisation" de l'Allemagne. Autour des pays du pacte de Varsovie, qui sont le premier glacis de ses frontières nationales, il aurait eu une ceinture d'états neutres et désarmés, donc un second glacis... Que du bénef ;)


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Message Publié : 30 Jan 2019 19:37 
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Et il faut ajouter à cela, je l'ai déjà signalé, qu'il ne reste à l'OTAN que le Danemark, la Hollande, la Belgique (et la France, en 1952) pour stationner des troupes, qui se trouvent donc, au nord de la France, acculées à la mer, ce qui rend très difficile la défense de ce qui reste.
Autant dire que ce serait tenter le diable.

Et puis je l'ai déjà dit aussi, la population de RFA avait à la fois une solide aversion envers les Soviétiques et une solide méfiance envers Staline, depuis le blocus de Berlin. En Allemagne, Staline avait les dents longues... et ça se voyait !

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Message Publié : 30 Jan 2019 19:44 
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Léonard59 a écrit :
Lord Foxhole a écrit :
D'abord, on aura des difficultés à me faire croire que les Soviétiques ont accepté tous les sacrifices de la guerre pour avancer aussi loin en Europe, puis laisser échapper « leur » morceau d'Allemagne sans rien exiger en retour.
Par ailleurs, même en admettant que cela aurait été accepté également par les Occidentaux, cela transformait une bonne partie de l'Europe centrale en « zone démilitarisée », totalement sans défenses.


Avant de se focaliser sur ce qu'il perd, il faudrait comparer avec ce qu'il gagne. OK, ses armées reculent d'environ 150 km, il perd un tiers de la surface de l'Allemagne réunifiée et quelques millions de "sujets" euh ...frère communistes. En contrepartie, les armées de l'Otan évacuent l'Allemagne de l'Ouest, donc, elles reculent de 250/300 km. L'Otan perd la surface des 2/3 de l'Allemagne réunifiée. Staline réussit la "finlandisation" de l'Allemagne. Autour des pays du pacte de Varsovie, qui sont le premier glacis de ses frontières nationales, il aurait eu une ceinture d'états neutres et désarmés, donc un second glacis... Que du bénef ;)


oui c'est sans doute la raison pour laquelle les Occidentaux ont rejeté la célèbre "note de Staline" mais ont accepté la neutralisation autrichienne car l'impact géostratégique était bien plus faible; Surtout dès lors qu ela Yougoslavie avait échappé au carcan soviétique !

Cela étant certains ont longtemps regretté la décision prise. Je me souviens d'une interview de Michel Tournier qui en voulait beaucoup au chancelier Adenauer pour cette raison.


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Message Publié : 30 Jan 2019 21:37 
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Jerôme a écrit :
oui c'est sans doute la raison pour laquelle les Occidentaux ont rejeté la célèbre "note de Staline" mais ont accepté la neutralisation autrichienne car l'impact géostratégique était bien plus faible; Surtout dès lors qu ela Yougoslavie avait échappé au carcan soviétique !

A quoi il faut ajouter que l'Autriche est trop imbriquée dans les pays de l'est pour être défendable. Elle ne peut constituer une ligne de défense pour l'OTAN. Sa neutralisation est un moindre mal, vu de l'ouest.

Citer :
Cela étant certains ont longtemps regretté la décision prise. Je me souviens d'une interview de Michel Tournier qui en voulait beaucoup au chancelier Adenauer pour cette raison.

Il y a toujours des rêveurs. (je suis éberlué de cette information.) C'est vraiment méconnaître la nature du stalinisme et le caractère de Staline.Et en 52, en plus !

Je ne crois pas que Adenauer "ait regretté d'abandonner les Allemands de l'Est aux Soviétiques". En 1952, Adenauer en savait suffisamment sur les ambitions de Staline pour ne pas avoir la moindre hésitation. Neutraliser la RFA ? Pourquoi pas pavoiser les postes-frontières avec "bienvenue à l'Armée Rouge" ?

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Message Publié : 30 Jan 2019 23:08 
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Philippe de Commines
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Pierma a écrit :
Citer :
Cela étant certains ont longtemps regretté la décision prise. Je me souviens d'une interview de Michel Tournier qui en voulait beaucoup au chancelier Adenauer pour cette raison.

Il y a toujours des rêveurs. (je suis éberlué de cette information.) C'est vraiment méconnaître la nature du stalinisme et le caractère de Staline. Et en 52, en plus !

Je ne crois pas que Adenauer "ait regretté d'abandonner les Allemands de l'Est aux Soviétiques". En 1952, Adenauer en savait suffisamment sur les ambitions de Staline pour ne pas avoir la moindre hésitation. Neutraliser la RFA ? Pourquoi pas pavoiser les postes-frontières avec "bienvenue à l'Armée Rouge" ?

Michel Tournier n'était ni chef d’État, ni ministre, ni commandant suprême de l'OTAN, ni même - à mon avis - un spécialiste en géopolitique... Que des gens, par ignorance, aient regretté que l'on ne retienne pas la « solution » de Staline, n'est guère étonnant. Il y a eut dans le monde, durant des années, des admirateurs inconditionnels de Staline... Comme il y a eut des gens, même en France, admirateurs de Mao Zedong ou de Pol Pot.
Le communisme, c'était extraordinaire, tant que le communisme restait loin de chez eux, et que l'on fermait les yeux sur certains petits « excès » comme le Goulag ou les camps du régime khmer rouge.

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Message Publié : 30 Jan 2019 23:23 
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Lord Foxhole a écrit :
Michel Tournier n'était ni chef d’État, ni ministre, ni commandant suprême de l'OTAN, ni même - à mon avis - un spécialiste en géopolitique... Que des gens, par ignorance, aient regretté que l'on ne retienne pas la « solution » de Staline, n'est guère étonnant. Il y a eut dans le monde, durant des années, des admirateurs inconditionnels de Staline... Comme il y a eut des gens, même en France, admirateurs de Mao Zedong ou de Pol Pot.
Le communisme, c'était extraordinaire, tant que le communisme restait loin de chez eux, et que l'on fermait les yeux sur certains petits « excès » comme le Goulag ou les camps du régime khmer rouge.

Qu'il ignore les crimes staliniens c'était courant à l'époque. Mais qu'il n'ait pas été informé du blocus de Berlin ou du coup de Prague, c'est impossible.
On a donc le choix : soit un niveau d'analyse géopolitique = zéro absolu, soit un sympathisant communiste, à l'époque.

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Message Publié : 31 Jan 2019 6:59 
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Michel Tournier n'était ni stratège ni communiste mais un écrivain germanophile. Un amoureux des paysages et de la culture de l'Allemagne médiévale et romantique. À ce titre il voyait dans l'ancrage occidental de la RFA la cause d'une américanisation radicale et d'une dégradation considérable de l âme allemande.

C'est sans doute un point de vue défendable car l'Autriche neutre semble avoir conservé une culture plus authentique que la RFA, devenue à certains égards une entreprise industrielle et technologique à haute valeur ajoutée dont la personnalité réelle est difficile le à appréhender.


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Message Publié : 31 Jan 2019 9:33 
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Jerôme a écrit :
Michel Tournier n'était ni stratège ni communiste mais un écrivain germanophile. Un amoureux des paysages et de la culture de l'Allemagne médiévale et romantique. À ce titre il voyait dans l'ancrage occidental de la RFA la cause d'une américanisation radicale et d'une dégradation considérable de l âme allemande.

C'est sans doute un point de vue défendable car l'Autriche neutre semble avoir conservé une culture plus authentique que la RFA, devenue à certains égards une entreprise industrielle et technologique à haute valeur ajoutée dont la personnalité réelle est difficile le à appréhender.

Et cette différence culturelle entre l'Allemagne et l'Autriche serait due uniquement à la neutralité autrichienne ? 8-|

Pour l'âme allemande, outre le fait que Hitler ne l'a pas ménagée, est-ce que la neutralité l'aurait empêchée d'adopter la culture occidentale ? L'Allemagne médiévale et romantique, qui a vu ses grands centre-villes médiévaux partir en fumée, a subi le même sort qu'en France : le pays s'est développé comme jamais. Fallait-il empêcher - à supposer que ce fût possible - l'expansion économique des Trente Glorieuses ?

"L'âme allemande, médiévale et romantique", "l'Arabie de Shéhérazade", "l'Orient compliqué et mystérieux", "la Chine impénétrable"... L'âme des peuples, une vieille lune qui a longtemps fait couler des tonneaux d'encre. Oui, il y de quoi inspirer des écrivains - je pense à Victor Hugo, pour l'Allemagne, avec Eviradnu et la marquise de Lusace, par exemple - mais pour quelle réalité dans l'histoire, depuis la guerre de Trente Ans, en passant par 1870 ?

Quand on est soit-disant "germanophile" on aime l'Allemagne telle qu'elle est et pas telle qu'on la fantasme. (Pour ma part je la trouve intéressante et originale, cela dit on peut dire la même chose de chaque pays qu'on aime.)

Je n'aurais pas dû relever, c'est HS, mais on ne peut pas mettre en balance un choix géopolitique impératif, et même vital - ce ne sont pas les Allemands qui ont créé le stalinisme - avec les rêveries d'un écrivain en mal d'images médiévales, vraiment...

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Message Publié : 31 Jan 2019 10:52 
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Pierma a écrit :
Jerôme a écrit :
Michel Tournier n'était ni stratège ni communiste mais un écrivain germanophile. Un amoureux des paysages et de la culture de l'Allemagne médiévale et romantique. À ce titre il voyait dans l'ancrage occidental de la RFA la cause d'une américanisation radicale et d'une dégradation considérable de l âme allemande.

C'est sans doute un point de vue défendable car l'Autriche neutre semble avoir conservé une culture plus authentique que la RFA, devenue à certains égards une entreprise industrielle et technologique à haute valeur ajoutée dont la personnalité réelle est difficile le à appréhender.

Et cette différence culturelle entre l'Allemagne et l'Autriche serait due uniquement à la neutralité autrichienne ? 8-|

Pour l'âme allemande, outre le fait que Hitler ne l'a pas ménagée, est-ce que la neutralité l'aurait empêchée d'adopter la culture occidentale ? L'Allemagne médiévale et romantique, qui a vu ses grands centre-villes médiévaux partir en fumée, a subi le même sort qu'en France : le pays s'est développé comme jamais. Fallait-il empêcher - à supposer que ce fût possible - l'expansion économique des Trente Glorieuses ?

"L'âme allemande, médiévale et romantique", "l'Arabie de Shéhérazade", "l'Orient compliqué et mystérieux", "la Chine impénétrable"... L'âme des peuples, une vieille lune qui a longtemps fait couler des tonneaux d'encre. Oui, il y de quoi inspirer des écrivains - je pense à Victor Hugo, pour l'Allemagne, avec Eviradnu et la marquise de Lusace, par exemple - mais pour quelle réalité dans l'histoire, depuis la guerre de Trente Ans, en passant par 1870 ?

Quand on est soit-disant "germanophile" on aime l'Allemagne telle qu'elle est et pas telle qu'on la fantasme. (Pour ma part je la trouve intéressante et originale, cela dit on peut dire la même chose de chaque pays qu'on aime.)

Je n'aurais pas dû relever, c'est HS, mais on ne peut pas mettre en balance un choix géopolitique impératif, et même vital - ce ne sont pas les Allemands qui ont créé le stalinisme - avec les rêveries d'un écrivain en mal d'images médiévales, vraiment...


Il y a l' opinion de Pierma et il y a celle de Michel Tournier qui était un grand écrivain, bon connaisseur de l'Allemagne. On ne put balayer la seconde d'un revers de main et estimer qu'il était seul à penser ainsi !

Quant à l'Autriche, sans prétendre en être spécialiste, on peut tout de même considérer qu'elle a connu un évolution différente de celle de la RFA de 1945 à 1991. Un exemple: le français est resté relativement bien enseigné en Autriche alors qu'il a quasiment disparu en RFA ou l'anglais est devenu très vite l'unique langue étrangère (sauf en Sarre peut-être).

Autre exemple : la Bundeswehr est étroitement liée à l'OTAN. Tous les officiers parlent anglais. On est très loin de la Wehrmacht (et c'est tant mieux) mais aussi très loin des symathiques armées d'opérettes des principautés historiques !

J'invité Faget, aigle et autres connaiseurs d'outre Rhin à donner leur avis !


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Message Publié : 31 Jan 2019 12:10 
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Vous me tendez la perche, mais je ne suis pas un oracle sur l'Allemagne, même si j'ai des connaissances éparses. Américanisation de la RFA, c'est certain, comme petit à petit tout le reste de l'Europe occidentale. Encore que dans certains domaines, les Allemands gardent paradoxalement des traditions assez vivaces. Dans les Laender qui furent l'ancienne RDA, on sentait moins juste après la Wende cette américanisation, et pour cause :P .
En ce qui concerne Michel Tournier que j'ai rencontré à plusieurs reprises et pas mal lu, ce qui m'avait étonné c'était de voir son attirance pour les filles gymnastes de la RDA, qui hormonothérapie aidant avaient des allures de garçons manqués. C'est un point à creuser mais qui n'a pas de conséquence géopolitique , bien sûr.

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Message Publié : 31 Jan 2019 19:50 
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Jerôme a écrit :
Michel Tournier n'était ni stratège ni communiste mais un écrivain germanophile. Un amoureux des paysages et de la culture de l'Allemagne médiévale et romantique. À ce titre il voyait dans l'ancrage occidental de la RFA la cause d'une américanisation radicale et d'une dégradation considérable de l âme allemande.

Il convient peut-être de se rappeler du contexte de l'après-guerre : l'Europe est ruinée, des millions de personnes sont sans abris et courent sur les routes, le ravitaillement est déficient et on manque de tout, presque tout est à reconstruire ou à réparer...
Alors, la culture et l'américanisation du monde, heu... J'ai tendance à dire que la plupart des Européens de l'époque s'en tapaient le coquillard. Quand on est dans une situation rappelant celle des pays du Tiers Monde actuel, peu de gens s'amusent à philosopher sur l'avenir culturel...
Et puis, franchement, la préservation de la culture allemande juste après 1945, dans la plupart des pays européens, je crois que c'était un discours inaudible !

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