Epsilon a écrit :
La guerre Iran-Irak ne ferra que renforcer ces clivages … la Syrie prenant clairement la position de lran.
Ttfois l’arrivée d’al-Assad amène tant soit peu un rapprochement, du moins commercial, avec l’Irak … se réchauffement ira crescendo au fil des bruits de botte de l’intervention américaine.
La Syrie participe également à l'intervention armée alliée contre l'Irak en 1991.
Jerôme a écrit :
Pourtant, la succession des événements paraît claire : jusqu'à la Révolution islamique , l'Iran est l'allié privilégié de l'Ouest et l'Irak est plutôt tourné vers le bloc socialiste ( sans être exactement aligné puisque Bagdad travaillait aussi avec nous).
L'Irak baasiste est allié au bloc soviétique mais Hussein est mégalomane et paranoïaque. Ses purges personnelles contre le parti baasiste lui valent des critiques soviétiques. Or les Soviétiques, en cette période, se livrent à plusieurs trahisons de leurs alliés du Tiers-monde (coups d'Etat en Ethiopie, Afghanistan) pour installer des dirigeants plus soumis.
Quand l'Iran des ayatollahs se tourne contre les USA, l'URSS espère le récupérer, tandis que Hussein compte profiter de la déstabilisation iranienne (guerre civile, purges des élites civiles et militaires) pour envahir son voisin. Dénoncé par l'URSS (pour complaire au puissant Iran), Hussein se rapproche alors en 1980-1981 du bloc pro-occidental, qui se félicite de ce rapprochement opportun (notamment pour contrer les ayatollahs iraniens, mais aussi pour soulager les frontières saoudiennes).
En réalité, limité par les Saoudiens, qui s'en méfient, et les USA, les autres pays pro-occidentaux n'accepteront de livrer que des armes "défensives" (hélicoptères légers, chasseurs français...) à l'Irak. Déçu, Hussein revient alors vers 1982 des Soviétiques, eux-mêmes contrariés par l'intransigeance des ayatollahs. Les Soviétiques livreront un armement lourd et offensif de bonne qualité relative (par rapport aux capacités soviétiques) et en très grande quantité, espérant de la sorte racheter la loyauté de Hussein.
En 1990, quand Hussein envahira le Koweit, son armée est depuis toujours presque entièrement équipée de matériels soviétiques. Ses cadres sont formés aux stratégies soviétiques. L'URSS tâchera de l'avertir des stratégies de libération du Koweït des alliés et d'adapter sa stratégie pour les contrer, même si Hussein ne voudra pas les écouter.
Jerôme a écrit :
Avec la révolution, l'Iran s'isole et devient l'ennemi n°1 des USA.
Non. L'ennemi n° 1 des USA et de leurs alliés pro-occidentaux restera l'URSS jusqu'en 1989.
Jerôme a écrit :
L'URSS joue un jeu trouble, ne voulant pas abandonner un allié et un bon client (l'Irak), ne voulant pas détruire un ennemi des USA (l'Iran) ni abandonner un autre allié (plus soumis mais moins bon client : la Syrie).
Elle tente de gagner sur les deux tableaux, comme les pro-Occidentaux : elle tente de se concilier les ayatollahs, elle perd Hussein en 1981, elle gagne les ayatollahs en échange d'armes, les perd et retrouve Hussein, déçu par les pro-Occidentaux.
Jerôme a écrit :
En 1990, le tableau change : khomeni est mort. L'Iran et l'Irak sont financièrement aux abois . L'Irak pour trouver des ressources s'empare du Koweït en totale et manifeste violation du droit international ( pas même l'ombre d'un prétexte même le plus mensonger possible ). Donc les occidentaux s'opposent à l'Irak tandis que Gorbatchev en pleine l'une de miel avec l'ouest reste passif.
Il s'agissait de délivrer les champs de pétrole des pétromonarchies alliées. Le premier mouvement des Occidentaux est de couvrir les capitales des émirats du Golfe et les frontières saoudiennes devant lesquelles se massent les unités irakiennes. D'ailleurs, les stratèges considèrent que Hussein aurait eu beau jeu de courir jusqu'au Qatar en semant le désordre chez les chiites saoudiens et leurs champs de pétrole. Ça aurait retardé la libération du Koweït de plusieurs mois.