Barbetorte a écrit :
Lord Foxhole a écrit :
Il ne faut pas confondre quantité et qualité... Les chiffres peuvent se révéler trompeurs.
Oui, mais il ne faut pas minimiser le potentiel militaire soviétique. Même en écartant ce qui était obsolète, il restait considérable. De plus, les technologies en ce qui concerne notamment en ce qui concerne les missiles, les torpilles, les sous-marins pouvaient rivaliser avec les technologies américaines.
Quodlibet a écrit :
Je ne connais pas grand chose aux blindés (euphémisme) mais WIkipedia parle de plus de 80 000 chars T-54 construits dans les années 50, et plus de 20 000 T-62 dans les années 60, donc pas si démodés, face à 35 000 chars Patton (M47/M48/M60). Les différents modèles de Patton étaient-ils supérieurs (avec toutes les réserves sur les comparaisons entre blindés)? Ou les nombres cités sont-ils sans fondement sérieux?
C'est une question qui est loin d'être simple...
D'après mes bouquins, les chiffre de 80.000 chars T54/T55 (il y a eut des modèles différents) est possible. Mais, d'abord, rappelons que produire tous ces blindés a pris des années (de 1946 jusqu'aux années 1960)... Et qu'ils étaient destinés à équiper non seulement les unités du Pacte de Varsovie, mais ont également été livrés à un tas de « pays amis » au Proche/Moyen Orient, en Afrique et en Asie (dont le Vietnam).
Du côté occidental, il est sûr que beaucoup moins de blindés ont été produits...
Le M-48 Patton américain, entre 1952 et 1959, n'aurait été produit qu'à 11.700 unités.
Mais c'est oublier que des pays européens produisaient leurs propres chars...
Le Centurion britannique, entre 1946 et 1962, a été fabriqué en 4.423 exemplaires ;
L'AMX-13 français (char léger), entre 1953 et 1985, a été fabriqué en 7.700 exemplaires ;
Etc
Même si, en terme de qualité, les blindés occidentaux étaient peut-être mieux conçus, ils étaient surclassés au niveau du nombre...
Maintenant, pourquoi une telle disproportion en matière de forces conventionnelles ?
Je crois qu'il faut mettre ça sur le compte du fameux « équilibre de la terreur » : personne, raisonnablement, n'aurait misé sur ses chances de survie à un conflit nucléaire... Restait donc la possibilité d'un conflit de type conventionnel, et j'imagine que les Soviétiques voulaient juste être sûrs de l'emporter si jamais les choses devaient en arriver là.
Dans tous les cas, disposer d'un net avantage au niveau des forces conventionnelles, c'était un gros atout dans leurs négociations avec l'Ouest.
Montrer qu'on a des gros muscles, ça aide à se faire respecter...
Depuis, certains ont totalement oublié la leçon, et ils sont bien embêtés quand il s'agit d'être pris au sérieux sur la scène internationale. Mais, bon, ça s'est un autre débat...