Pierma a écrit :
Le travail du Père Dubois peut apporter des informations supplémentaires sur des massacres perpétrés un peu partout et dont il n'est pas sûr que tous aient été documentés.
Certains gros massacres, comme Babi-Yar étaient documentés. Mais, c'était un peu comme l'arbre qui cache la forêt.
Pierma a écrit :
Son souci est de garder trace de massacres dont il ne reste rien d'autre que des témoins qui vont bientôt disparaître, laissant des morts sans sépulture dans des endroits oubliés. Evidemment ça a une incidence historique, mais il me semble que sa motivation est le souci de faire connaître et respecter ces lieux d'inhumation, motivation humaine - et sans doute religieuse -qu'on peut comprendre.
Surtout que pour les israélites, un mort doit avoir une sépulture.
Pierma a écrit :
Je ne crois pas qu'il cherche à prouver quoi que ce soit sur le plan historique. Encore moins qu'il pense prouver une thèse en contradiction avec ce que savent globalement les historiens.
Je suis convaincu qu'il ne cherchait pas à prouver quoique ce soit. Mais, ses découvertes font sens. Elles montrent, à la face du monde plus qu'à la face des historiens, la réalité de la Shoah.
Dans un premier temps, les juifs allemands ont été marginalisés. Officiellement, on les incitait à partir, tout en leur rendant la tâche la plus compliquée possible. Puis, suite à l'invasion de la Pologne, les juifs polonais furent enfermés dans des ghettos. Durant l'été 40, on en massacra 10 000 selon des conditions qui seront utiles ultérieurement. Dès l'invasion des démocraties occidentales, on imposa les lois allemandes, sauf des les territoires laissés libres. Mais, cela ne concerne que la partie non-occupée de la France. Là, ce seront des français qui mettront en place un statut des juifs.
Lors de l'invasion de l'URSS, des groupes spécialement chargés d'éliminer les juifs suivent l'armée allemande. Ce sera ce qu'on nomme maintenant, la Shoah par balle. Il ne s'agit pas de massacres spontanés, mais bien d'une politique voulue au plus haut niveau de l'état. En même temps, on commence a déporter les juifs allemands vers l'est.
Pour éliminer les juifs d'Europe occidentale, d'Allemagne et des ghettos, on construit les camps de la mort. Ceux de l'Aktion Rheinhardth qui ne feront pratiquement que de la mise à mort. Et Auschwitz qui a un statut triple de camp de la mort, camp de travail et camp de concentration. Là, aux périodes où l'on avait besoin de travailleurs, les juifs n'étaient pas tous mis à mort dès leur arrivée, certains étaient sélectionnés pour servir d'esclaves dans les camps de travail, dans des conditions déplorables.
Le tableau complet et détaillé émerge dans les années 70-90. Même si on en connaissait les grandes lignes dès la fin de la guerre.