Sans tomber dans la caricature, il me semble avoir bien entendu des spécialistes des années 1980 (Grosser ou Fontaine ?) relever ce paradoxe : les démocrates impérialistes parce qu'idealistes, les républicains plus respectueux et ouverts parce que réalistes...
Mais il ne faut pas aller trop loin : tous sont américains c'est à dire qu'ils croient aux faits en général et s'enervent quant on leur oppose trop vite des idées (sauf s'il s'agit d'idees libérales
).
Il faudrait prendre en compte le moment et les personnalités.
Eisenhower est un général qui connaît De Gaulle depuis longtemps et n'a jamais partage l'hostilité que lui vouait Roosevelt. Homme d'Etat âgé et sur le départ, il sait se distancier des propositions simplistes émises par son administration.
Kennedy est jeune, croit à la technocratie et fait (trop) confiance à son équipe d'intellectuels (on a parlé de dream team je crois ?) qui lui explique que De Gaulle est un homme du passé et qu'avec les indépendances, les vielles puissances sont marginalisées. Il doit donc parler aux seuls Russes et diriger les européens dans ce cadre moderne qu'est l'OTAN (une organisation multilatérale n'est pas un empire !). L'entente est impossible même s.il semble avoir existe une certaine sympathie personnelle entre ces deux hommes qui sont tous deux des aristocrates avides de modernité ...
Johnson n'a aucune légitimité personnelle et marche sur les pas de JFK s'embourbant un peu plus au Vietnam ...les sujets de différends sont nombreux (arme nucléaire, industrie, dollar, ...) et les américains incapables de comprendre que 20 ans après Hiroshima ils doivent composer avec leurs alliés et les ex vaincus ...
Nixon est bien conseillé (par Kissinger qui est européen de naissance et de culture), a été proche d'Eisenhower et est évidemment prêt à prendre le contrepied de ses deux prédécesseurs. Donc il tend la main au général puis à Pompidou ( les accords de Reykjavik insuffisamment connus) - ce qui n'empêchera pas des tensions ponctuelles très fortes (proche orient notamment).