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- Pendant la Seconde guerre mondiale, la plupart des mouvements chrétiens de droite pour les jeunes s'étaient ralliés à Pétain. Et vice versa, Pétain les soutenait.
Pas très clair. Vous ne parlez pas de l'ACJF j'espère. En général TOUS les mouvements catholiques se sont heurtés à Vichy au moment du projet de jeunesse unique qu'ils ont fait capoter, notamment grâce à l'action de Mgr Beaussart au Conseil national de Vichy (un des rares évêques épurés à la Libération pourtant...). Même si Vichy incarne les idées catholiques ("Travail, famille, patrie, ces 3 mots sont les nôtres", cardinal Gerlier), Vichy c'est aussi l'Etat et tout projet de jeunesse unique hérisse l'Eglise et les mouvements catholiques. Même la FNC est loin d'avoir été unanime ("Dire que je prie tous les soirs pour la victoire des Bolcheviques" aurait dit le gl de Castelnau fin 1941). Je ne vois pas de quel mouvement vous parlez en fait.
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Les papes Jean XXIII et Paul VI ont pensé qu'il fallait dépoussiérer le catholicisme. Vatican II n'était pas voulu par les catholiques de droite.
Il n'était même pas voulu par Jean XXIII ! C'est le geste du cardinal Liénart qui lit ce fameux texte sorti dont ne sait où qui bouleverse l'organisation du concile et ouvre la porte à l'innovation en repoussant les textes prévus par la curie. Il est pendant la guerre anti-allemand mais totalement pétainiste. Il en restera chez lui une très grande méfiance contre de Gaulle. Je pense que Liénart votait PRL en 1945. Donc dire que les catholiques de droite ne voulaient pas Vatican II, c'est absurde quand on pense au positionnement politique de son principal responsable (qui n'est pas Jean XXIII pour les aspects les plus révolutionnaires). Ce sont les fidèles conservateurs qui ne voudront pas des innovations théologiques de la réforme liturgique (qui s'applique après Vatican II). Et encore, les exemples sur le terrain sont très subtils. On a des paroisses bourgeoises à droite mais avec un haut niveau intellectuel qui ont été enthousiastes et des paroisses à gauche, populaires, qui ont été choquées par l'évolution.
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De nombreux membres du clergé penchaient à gauche. L'opéra rock Jésus Christ Superstar fut bien accueilli. Les prêtres ouvriers français étaient montrés en exemple, ainsi que les religieux d'Amérique latine qui luttaient contre les régimes autoritaires de droite. Les journaux du groupe Bayard, de Pomme d'Api à Télérama, avaient de forts tirages, et promouvaient des idées de gauche.
Attention à la chronologie : condamnation des prêtres ouvriers en 1954, théologie de la Libération dans les années 1970-80. Quant à JC superstar (1973), la forme peut surprendre mais le fonds n'a absolument rien de révolutionnaire. On est dans l'illustratif type Golgotha de Duviver. Rien de subversif dans le message retenu. Et Télérama naît en 1950 (sous un autre nom). Il faudrait bien distinguer les années 1950 (effervescence de la Libération et grandes innovations liturgiques durant la guerre) et les années 1970 (gauchisme à tous les étages).
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Des personnalités comme l'Abbé Pierre étaient à gauche. En 1947, il a déchiré son passeport devant l’ambassade américaine, pour soutenir les Afro-Américains. Il a rejoint ensuite la Ligue de la jeune République, mouvement chrétien socialiste.
En 1947 il appartient au MRP. Il le quitte en 1950 sur la question coloniale (Indochine) mais la JR n'est absolument pas socialiste (n'en déplaise à Wiki). Elle incarne l'aile gauche du catolicisme social. L'abbé Pierre n'a manifesté dans ses idées sociales ni marxisme ni socialisme (au sens de socialisation des moyens de production). On peut lui trouver du proudhonisme mais Proudhon est une auberge espagnole... Pour le reste je suis d'accord.