Anti-américain, non. Le mot est trop fort. S'il est critique envers les États-Unis, en témoigne le discours de Phnom-Penh de septembre 1966, toutefois n'est-il pas hostile à ce pays, la meilleure preuve étant son soutien au président Kennedy lors de la crise de Cuba, soutien qui a d'ailleurs même étonné les Américains. Il est vrai qu'il a pu paraître très provoquant mais ces provocations, irritantes pour le gouvernement américain, ne répondaient en fait qu'à un seul but: faire de la France un grand pays sur la scène internationale. Au fond, seuls les grands pays comptent.
A la première page du premier tome de ses
Mémoires de Guerre, il avait écrit que
"la France ne peut être la France sans la grandeur", c'est pourquoi il se dota par exemple en février 1960 d'une force dissuasive. Il s'agissait de parler avec les "Grands", de constituer, outre l'URSS et les États-Unis, une troisième grande force. C'est pour aller dans ce sens qu'il tenta de s'allier avec Adenauer, avec qui il signa le symbolique traité de l'Élysée en janvier 1963.
Sans être anti-américain, de Gaulle était donc en somme largement opposé à une hégémonie américaine sur le monde.
Duc de Raguse a écrit :
Quant à l'antiaméricanisme en France, il ne date pas de De Gaulle et ne touche pas que les gaullistes.
L'anti-américanisme est même pour certains (
L'Ennemi américain. Généalogie de l'antiaméricanisme français, Philippe Roger) antérieur à l'indépendance américaine.