Narduccio a écrit :
Déjà, les USA envoient comme ambassadrice une spécialiste de la région. Dans leur tête, c'était un signe fort. Ensuite, Saddam se vantait d'être ouvert et en avance sur son temps. Les USA l'ont pris au mot. Il est possible que dans leur esprit, dans l'esprit occidental de l'époque, c'était un signe d'ouverture, alors qu'il a été interprété comme un signe de faiblesse. Hé oui, Saddam n'était pas aussi "en avance" qu'il le proclamait...
D'accord pour
"différence d'interprétation" mais, la diplomatie est censée éviter les conflits du moins c'est ainsi que je vois les choses et c'est peut-être naïf.
Face à un homme assez
"instable" comme l'était SH, le choix fait d'une ambassadrice aurait dû être pris en compte. J'imagine -naïvement certainement- que les USA avaient bien en tête le profil de SH.
Vous évoquez une
"spécialiste de la région", pourquoi un traducteur avec tout ce que ceci peut présenter dans l'échange ? Pourquoi n'a-t-elle pas échangé avec sa hiérarchie en évoquant que peut-être une présence masculine serait plus appropriée, plus échange "d'homme à homme" avec tout ce que ceci comporte de compréhension dans les mots, les silences, les attitudes ?
A ce stade, on ne peut se permettre de
"prendre les personnes au mot" quant à leur vision -vraie, fausse ou présumée- d'une ouverture, il faut avoir le pire en tête et ma foi si la médiation avait réussi, on pouvait souffler.
Je ne suis pas dans la tête de SH mais je n'aurais pas pris ceci comme un signe de faiblesse mais un signe peut-être pas de dédain mais d'être pris pour quantité négligeable ; ce que l'on retrouve dans le discours du style : "Allez, on est ami, alors, franchement, qu'allez-vous faire réellement : soyons honnêtes".
Ou bien comme il existe deux transcriptions, la seconde est plus sèche, du style : "faîtes attention et annoncez-nous la couleur en long, large et carré sans mensonge".
Les deux sont assez inappropriées et ne donnent pas franchement envie de prendre la perche de la médiation : soit on est lâché et certains de sortir gagnant, on va laver ceci vite fait bien fait. Ce qui a été.
La seule image que je puis donner et pardonnez-moi de franchir les limites du forum aurait été que l'un de nos présidents recevant un chef d'Etat étranger qui souhaite -par provocation ou autre- exporter sa manière de vivre, lui fasse dire -par une femme- :
"Stop, ça suffit, on remballe et on goûte un peu au charme des magnifiques locaux proposés". On peut le dire aussi en y mettant une touche "d'amitié" mais il est certain que le faux pas est énorme, car là aussi, le personnage se disait "ouvert".
Je pensais que la diplomatie était faite pour anticiper tout et que les conflits arrivaient lorsque toute(s) diplomatie(s) avait échoué alors lorsque l'on ne se donne pas trop de peine, je m'interroge : "A-t-on vraiment envie d'arrêter cet emballement et sinon pourquoi ? A qui ceci profitera à cours ou long terme ?"
Pour SH, le mot "
amateurisme" est certes mal choisi, je pense que déjà l'homme était ingérable et pour ceux qui avaient des intérêts à cet endroit, on ne pouvait laisser un tel personnage en place. Il n'était plus un chef d'Etat "
responsable", le conflit irako-iranien et la répression qui suivit le montre. Il fallait donc trouver une manière de l'éliminer soit de l'intérieur -le mettre en difficulté dans sa politique via une économie anéantie- soit de l'extérieur ou les deux.
Avancer aussi que les conflits arabo-arabes ne présentent aucune interpellation est un peu "étonnant" ; pour moi c'est aussi fort que dire qu'au final, par exemple, au Chili on ne comprenait rien de la politique d'Allende et on peut décliner sur tous les endroits où les USA sont intervenus et interviennent encore.
Citer :
Je ne pense pas, les USA auraient préféré avoir la paix dans cette région du monde d'où dépendait leur fourniture en un pétrole bon marché.
Il y avait l'Iran pour le pétrole (op. Ajax/UK-USA:CIA) et puis tout à coup, changement radical.
La révolution iranienne a lieu avec ce que l'on sait de ses outrances et les USA semblent soudain débordés par un choix politique qu'ils n'avaient manifestement pas anticipé chez Khomeiny.
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https://www.theguardian.com/world/2016/ ... revolution-
http://disquietreservations.blogspot.fr ... alled.html(deux sons valent mieux).
Citer :
histoire de signifier à Saddam Hussein que s'il s'engage en Arabie Saoudite, il devra tuer des soldats américains et en subir les conséquences... Mais, l’État-major américain doit savoir qu'en cas d'attaque massive, ces unités seront très symboliques. Si on avait eu la volonté de déstabiliser la région, on s'y serait pris différemment.
Pour la chose militaire, je ne la possède pas et je vous remercie de me l'expliciter.
Cependant SH ne pouvait une fois de plus que considérer ceci comme une provocation et en tirer les conséquences : il était bel et bien lâché par les USA. Il n'était pas le premier et ne sera pas le dernier.
Sur l'échelle économique, il ne valait plus rien, sans doute valait-il mieux alors soutenir là où il existait du négociable.
Je trouve -naïvement toujours- que cet endroit du monde est bel et bien déstabilisé et pour des personnes n'ayant aucune idée des conflits Arabo-Arabes, les USA ont tout de même été un peu beaucoup présents via certains pays européens ou directement.