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Message Publié : 02 Jan 2009 23:11 
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Eginhard
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quand on parle des événements sociaux en FRANCE , on parle evidemment des revolutions de 1789 et 1848 , du front populaire , eventuellement de mai 68 et de la commune de Paris en 1870 . Pourquoi les historiens ne parlent jamais des changements radicaux de la societé française entre 1944 et 47-48 . C'est l'apogée du parti communiste ( par opposition à la bourgeoisie jugée trop Petainiste ) et cela influencera la vie politique , sociale et économique : Nationalisations ( mines, energie , renault, des banques.....), regime général de securité sociale , retraite par repartition ,régime d'allocation familiale , création de divers organismes à gestion paritaire ,statut des fonctionnaires , mais aussi chez les paysans statut du fermage et protection sociale avec la création de la MSA....sans oublier des reformes comme le vote des femmes , soit beaucoup de choses nouvelles ,qui faconnent encore notre société d'aujourd'hui et qui pour certains bloque même son evolution
pourquoi cette periode de révolution sociale est ignorée par les historiens ?


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Message Publié : 03 Jan 2009 15:13 
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dom calmet a écrit :
C'est l'apogée du parti communiste ( par opposition à la bourgeoisie jugée trop Petainiste ) et cela influencera la vie politique , sociale et économique : Nationalisations ( mines, energie , renault, des banques.....), regime général de securité sociale , retraite par repartition ,régime d'allocation familiale , création de divers organismes à gestion paritaire ,statut des fonctionnaires , mais aussi chez les paysans statut du fermage et protection sociale avec la création de la MSA....sans oublier des reformes comme le vote des femmes , soit beaucoup de choses nouvelles ,qui faconnent encore notre société d'aujourd'hui et qui pour certains bloque même son evolution

Là ou vous trompez, c'est lorsque vous mettez cette évolution sur le compte du poids du PCF. Elle transparait déjà dans le programme du CNR et de diverses organisations nationales ou transnationale nées pendant la guerre ou après la guerre. Le constat de l'époque est simple : la crise de 1929 est perçue comme l'un des déclencheurs de la montée des idéologies anti-démocratiques en Europe. Les idéologues, économistes ou pas, pensent que c'est du à 2 causes :
- la non-régulation des divers marchés qui n'a pas su empêché l'apparition de la crise;
- le manque d'entraide à tous les niveaux (nationale, supranationale ou à des niveaux plus bas, régionale, par exemple) qui n'a pas su amortir les conséquences sur les travailleurs entrainant ceux-ci vers le chômage et vers l'agitation sociale les rendant disponibles pour les diverses milices qui se sont mises en place à ce moment-là. Vous noterez qu'il n'y avait pas d'argent pour payer les chômeurs, mais il y en avait pour armer des bandes de miliciens que ceux-ci servent à maintenir l'ordre ou l'agitation sociale ...

Suite à ces constats, se mettent en place des moyens de régulations et d'ajustement au niveau supranational, il s'agit de la Banque Mondiale, du FMI et de divers autre organismes internationaux. On met aussi en place ou on renforce le contrôle de l'État sur l'économie et l'industrie, c'est une démarche qui se fait aussi dans des pays libéraux comme les USA et l'Angleterre ...
Au niveau national, on met en place la Sécurité Sociale (pour la petite histoire, elle existait déjà en Alsace-Moselle, mise en place par Bismarck comme dans tout l'Empire allemand), on crée des caisses de chômage, on met en place une caisse de retraite nationale, en fait, ça change peut pour de nombreuses professions, on nationalise simplement les caisses de retraites qui existaient déjà. Il s'agit rarement de créations ex-nihilo, ces organismes sociaux existaient déjà à diverses échelles, on les "nationalise" tout simplement.

Mais surtout, ces démarches existent aussi dans des pays ou les partis communistes n'arriveront jamais à faire plus de quelques pourcents. Là, vous regardez la situation par le petit bout de la lorgnette, en réduisant un mouvement mondial à sa dimension nationale. Or, cela a eu lieu dans toute l'Europe non-communiste. Que ce soit pour remercier la population ouvrière à sa participation à la guerre, comme en Angleterre, ou pour relancer l'industrie comme en Allemagne.

dom calmet a écrit :
pourquoi cette période de révolution sociale est ignorée par les historiens ?

Il est vrai qu'on en parle peu, ce qui est dommage parce que cela véhicule une vision erronée de l'époque. A mon avis, votre post en est l'image même, je suis désolé de devoir vous le dire. Je sais qu'en Allemagne, il y a eu des ouvrages sur cette période. EN France, il y a eu des bibliographies d'hommes politiques qui ont participé à cette évolution, il ne me semble pas qu'il y a eu un ouvrage d'ensemble. Mais, en même temps, comme l'intérêt des français est très axé sur les évènements de 1940-1944, cela s'explique en partie.

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Message Publié : 03 Jan 2009 19:22 
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Georges Duby
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dom calmet a écrit :
on parle evidemment des revolutions de 1789 et 1848 , du front populaire , eventuellement de mai 68 et de la commune de Paris en 1870 . Pourquoi les historiens ne parlent jamais des changements radicaux de la societé française entre 1944 et 47-48 . C'est l'apogée du parti communiste
On ne donne pas d'unité à cette période car elle est assez confuse, mouvementée sur le plan politique et les réformes les plus importantes sont accomplies par de Gaulle, ce qui a du gêner beaucoup d' analystes. C'est aussi une grande période de division de la Gauche, marquée par les insurrections de 1947 déclenchées par le PC et la CGT et réprimées durement, terriblement même par le ministre de l'Intérieur socialiste Jules Moch, inventeur des CRS. A la fin, le PC est mis en quarantaine, l'anticommunisme prend naissance, et la CGT éclate par la création de FO, la majorité glisse à droite, PS et MRP se déclarent pro-américain en raison du succès du plan Marshall en France qui explique en partie le redémarrage Français. Mais il est exact qu'un travail important a été fait et que la France s'est redressée d'une manière spectaculaire. Politiquement, on voit déjà commencer l'instabilité de la IVè, qui va emporter cette République.

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Message Publié : 03 Jan 2009 20:15 
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Thucydide
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Narduccio, je suis d'accord avec vous. Cependant vous sous-estimez, à mon avis, la crainte de l'expansion du communisme.
En 45, les Travaillistes deviennent le 1er parti anglais avec 2/3 des sièges grâce à une campagne menée sur le thème de l'Etat-providence. Ce ne sont certes pas des communistes, mais cela témoigne d'une pression sociale. Engels ne considérait-il pas que l'Angleterre serait la terre d'élection de la révolution prolétarienne?


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Message Publié : 03 Jan 2009 20:53 
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Sigmund a écrit :
Narduccio, je suis d'accord avec vous. Cependant vous sous-estimez, à mon avis, la crainte de l'expansion du communisme.


Non, pas du tout, je parle de : montée des idéologies anti-démocratiques en Europe. J'y inclue aussi bien le communisme que les fascismes. Dans l'esprit des "idéologues" de cette analyse, il me semble que c'était un tout. C'est des réponses différentes à un même problème : les économies libérales et démocratiques avaient montrées leurs limites.

Je ne voudrais pas faire de HS, mais, pas mal de personnes notent que la crise actuelle provient du démantellement de nombres de mécanismes mis en place à l'époque au niveau international ou interne à certains pays. L'un des buts était une redistribution plus équitable des richesses pour donner une légitimité plus grande au libéralisme. Certains libéraux, dès les années 50, ont dénoncé cela comme un frein à la croissance. Je pense que la crise actuelle est en train de leur donner tort. Cette "révolution sociale" comme vous l'appelez est peut-être l'une des "causes" des 30 glorieuses. Du moins, elle est identifiée comme telle par les analystes allemands. En France, nous sommes plus à la remorque des anglo-saxons et avec eux, nous prétendons que ce fut un frein.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Wirtschaftswunder

Citer :
En 1949, Ludwig Erhard devient ministre de l'économie et forge le concept d'économie sociale de marché (Soziale Marktwirtschaft).

L'économie sociale de marché devint, au début des années 1950, l'idée principale de la politique de la RFA. Il s'agit à l'origine d'une simple idée, d'un concept, qui fut progressivement transposée dans l'économie allemande, en en devenant même l'un des principaux éléments.

L'économie sociale de marché consiste en un mélange de deux systèmes. Elle retient en effet des éléments de marché libre ainsi que d'économie plus centralisée. Elle se pose alors comme un troisième choix entre peu ou trop d'interventions de l'État dans l'économie. La conception de l'économie de marché sociale lie le principe de la liberté des marchés et celui de la compensation sociale.

Ainsi les avantages de l'économie de marché, comme ceux de la liberté économique et du progrès technique, sont mariés avec ceux de l'économie centralisée comme le haut taux d'emploi et les faibles variations de la demande. À l'opposé, de nombreux désavantages de ces deux types d'économie sont gommés comme l'abus de liberté des marchés. L'État y a une position forte, intervient dans les décisions économiques pour l'intérêt public et se pose en co-organisateur des politiques sociales et économiques. Les bases du système sont le principe de coordination et la concurrence ; la formation de monopole est empêchée. La base de la pensée de l'économie de marché sociale est la personnalité ; l'homme n'est pas ici seulement considéré comme un individu mais également comme un acteur social (chacun doit assumer sa responsabilité envers lui-même et autrui). L'État ne participe à l'assistance que si l'homme ne peut s'aider lui-même (principe de subsidiarité).


http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conomie_sociale_de_march%C3%A9

Citer :
Le nom que les ordolibéraux donnent à leur doctrine est l'économie sociale de marché, qui assume l'idée que le libre-marché est naturellement social. Ce système s'oppose à l'économie planifiée et se démarque d'une économie de marché complètement libre et de l'économie mixte. Il cherche à obtenir et maintenir à la fois une croissance élevée, une faible inflation, un faible chômage, de bonnes conditions de travail et une protection sociale.

En juin 1948, Erhard, qui a été nommé par les Américains après le renvoi de son prédécesseur pour une bourde, décide d'abolir le contrôle des prix que les Nazis avaient instauré. Erhard n'avait pas le pouvoir de modifier le système de prix mais en revanche rien n'avait été prévu quant à la possibilité de l'abolir entièrement, ce que Erhard décide de faire du jour au lendemain. Les Américains, qui n'ont pas été prévenu à l'avance sont sceptiques mais laissent faire. La réforme est un succès, qui abolit le marché noir. Bien que controversé au départ, ce modèle s'est imposé en Allemagne comme en Autriche, et on lui attribue le « Wirtschaftswunder » (en allemand miracle économique) de ces pays lors des Trente Glorieuses.


Citer :
Selon la théorie ordolibérale, l'État a pour responsabilité de créer un cadre légal et institutionnel à l'économie, et de maintenir un niveau sain de concurrence « libre et non faussée » via des mesures en accord avec les lois du marché. En effet, si l'État ne prend pas des mesures anticipées pour encourager la concurrence, les entreprises donneront naissance à des monopoles ou oligopoles. Cela aura pour conséquence de détourner les avantages économiques offerts par le marché, et peut-être à terme de saper la démocratie, le pouvoir économique étant capable de se transformer en pouvoir politique.

L'État a donc un rôle d'« ordonnateur ».

D'après Stephen Padgett, un pilier central de l'ordolibéralisme est une « division du travail » clairement définie entre acteurs de la gestion économique :

* la politique monétaire est sous la responsabilité d'une banque centrale à l'abri du pouvoir politique, dévouée à la stabilité monétaire et à une faible inflation,mais toutefois sous le contrôle de la "communauté socio-économique" (les partenaires sociaux) au niveau des banques centrales régionales (Landeszentralbank)
* la politique budgétaire, équilibrée, appartient au gouvernement,
* la fixation des salaires et des conditions de travail est partagée entre les employeurs et les syndicats.


http://fr.wikipedia.org/wiki/Ordolib%C3%A9ralisme

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Message Publié : 03 Jan 2009 21:06 
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Grégoire de Tours
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Narduccio a écrit :
Je ne voudrais pas faire de HS, mais, pas mal de personnes notent que la crise actuelle provient du démantellement de nombres de mécanismes mis en place à l'époque au niveau international ou interne à certains pays.
Quels mécanismes mis en place de 1944 à 1947 auraient été démantelés et où cela ?


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Message Publié : 03 Jan 2009 21:12 
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Eginhard
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Le vice-président du Medef, Kessler si je ne me trompe pas, l'a déclaré l'an passé : l'objectif est de démanteler tout ce qui se trouvait dans le programme du CNR (un interview dans Valeurs actuels)
Pour ce qui est des nationalisations, c'est pratiquement fait. La sécurité sociale, en particulier l'hopital public, ne me semble guère sur une piste ascendante.
Pour revenir au sujet de départ, il faut également mettre au crédit de la démocratie chrétienne européenne ce virage social. Elle triomphe en 1945 et se trouve au pouvoir en Belgique, en France, en Italie, en Allemagne après 1949. Elle est animée par des hommes marqués par le catholicisme social avec une volonté de refuser le libéralisme et l'étatisme, d'où le goût pour les institutions paritaires. N'oublions pas que le programme du CNR a été rédigé alors que Georges Bidault (futur MRP) a succédé à Jean Moulin.
Il faut évidemment ne pas tout mettre au crédit du catholicisme social mais on a trop tendance à identifier Adenauer, Gasperi et Schuman uniquement au projet européen. Ajoutons qu'en France l'activisme social des catholiques était très fort dans la première moitié du 20e s. car c'était pour eux un moyen d'avoir une place dans la cité. La génération de l'ACJF qui arrive au pouvoir en 1944 prolonge les engagements de l'entre-deux-guerre.

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Message Publié : 03 Jan 2009 22:03 
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Gerard. a écrit :
Narduccio a écrit :
Je ne voudrais pas faire de HS, mais, pas mal de personnes notent que la crise actuelle provient du démantellement de nombres de mécanismes mis en place à l'époque au niveau international ou interne à certains pays.
Quels mécanismes mis en place de 1944 à 1947 auraient été démantelés et où cela ?


J'ignore si votre question est une vraie question ou une volonté manifeste de troller le sujet. SI c'est une vraie question, j'avoue que je suis étonné de sa naïveté. Avez-vous vécu sur la Lune ces 15 dernières années ?

Divers hommes politiques (français ou étranger) ont déclaré publiquement que c'était leur but et qu'il était en bon chemin de réussite. Quand aux idéologues de l'ultra-libéralismes, ils ne sont sont jamais cachés. D'ailleurs, vous avez tort de limiter cela strictement à la période 44-47 puisque la mise en place de certains des mécanismes en question à mis plus de temps. Mais, il est vrai que les "démantelleurs" furent parfois très habiles, les institutions sont encore en place, c'est juste la mission qui leur avait été confiée à l'origine qui a été remise en cause.

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Message Publié : 03 Jan 2009 23:48 
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Georges Duby
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Narduccio a écrit:
"Mais, il est vrai que les "démantelleurs" furent parfois très habiles, les institutions sont encore en place, c'est juste la mission qui leur avait été confiée à l'origine qui a été remise en cause."

Bigre, c'est inquiétant mais heureusement irréel. La vérité me parait plus simple. Au lendemain de la guerre, la France qui a subi beaucoup de destructions et qui ne veut plus connaitre les haines et les divisions de l'avant-guerre et de la période de guerre, "aspire à construire un monde meilleur et plus juste" dit un historien. Il faut redresser le pays et produire. Un ensemble de mesures est mis en oeuvre qui recueille un consensus des communistes aux gaullistes en passant par le PS et le MRP. De Gaulle commence et ses successeurs poursuivent.
Ces mesures s'avèrent coûteuses et Bruxelles demande l'annulation de certaines, dont les nationalisations. La crise économique de 1973 s'étend et la France ne connait plus, tout comme les pays qui ont un système proche du sien, les taux de croissance des trente glorieuses. La GB et l'Allemagne commencent à revenir sur le dirigisme et l'Etat providence. La mondialisation fait craindre à l'Europe le fermeture ou le transfert de ses entreprises.
Plus grave, depuis quelques années, des déficits croissants minent la Sécurité Sociale, les systèmes de retraite, le commerce extérieur, le budget de l'Etat et l'endettement monte en flèche. Bruxelles menace de pénalités les pays, qui ne prennent pas le chemin d'une normalisation de leurs comptes. Tout le monde le sait. Les fait sont têtus comme disait Lénine et l'essentiel est bien là.
Voilà la réalité économique et si la crise actuelle permet une relance économique, tout le monde sait aussi qu'il faudra ensuite revenir aux chiffres. Il n'y a pas de démanteleurs mais des nécessités absolues et incontournables.

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Message Publié : 04 Jan 2009 0:16 
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Merci de ne pas réaliser des digressions inutiles et de vous borner aux cadres du sujet.
Ce serait dommage que le sujet soit bouclé.

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Alphonse de Lamartine


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Message Publié : 04 Jan 2009 1:01 
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Pour rester dans la limite chronologique du forum. Lors de la création de la Sécurité Sociale, on a doté celle-ci d'une convention. Cette convention qui lie les différents acteurs est basée sur les pratiques de 1946. Depuis, elle n'a jamais été remise à niveau, malgré les progrès considérables faits dans le secteur de la santé. Tout le monde s'accorde à dire qu'il faudrait en rediscuter les termes. Plusieurs ministres de la Santé ont essayé. Le premier souvenir que j'en ai, des éventuelles discussions, c'est sous le premier gouvernement Maurois ou l'ont aurait voulu ajuster les remboursements des radiologues avec les pratiques qui se faisaient à l'époque. Je ne sais pas s'il y a eu des tentatives plus anciennes, c'est possible. Mais, les professionnels de la santé ont peur que l'on reduise leurs gains en touchant à la convention. Les malades ont peur que l'on réduise les remboursements auxquels ils ont droit et ainsi de suite. Donc, on a contourné la difficulté et plutôt que de discuter secteurs médical par secteur, on a préféré réduire globalement le niveau de remboursement. Parler de toucher à la convention de la sécu, c'est le plus sûr moyen de faire descendre tous les professionnels de la santé dans la rue: libéraux ou pas ....

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Message Publié : 04 Jan 2009 10:11 
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Grégoire de Tours
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Narduccio a écrit :
Avez-vous vécu sur la Lune ces 15 dernières années ?
La terre s'observe mieux de la Lune que le nez collé à la France. lol lol lol
Votre premier message répondait bien au sujet : il n'y a pas eu de changements radicaux mais une généralisation de ce qui existait déjà. La population de la terre a été multipliée par 2-3 depuis 1947, de ce fait les problèmes changent et de nouvelles solutions sont misent en place.


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Message Publié : 04 Jan 2009 14:24 
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Gerard. a écrit :
de ce fait les problèmes changent et de nouvelles solutions sont misent en place.


Désolé, 9 fois sur 10, ce ne sont pas des nouvelles solutions, mais un retour à la solution antérieure. Ce n'est pas hors limite à mes yeux. Pourquoi ?
Parce qu'un constat a été fait globalement entre 1929 et 1943. Ce constat a entrainé la mise en place de solutions, ces solutions que vous appelez la révolution sociale de 45 à 47. Alors, que de nombreuses solutions ont été mises en places avant ou après. Des économistes ont très tôt combattu la vision des choses qui a entrainé la mise en place de ses solutions. Ils ont parlé de socialisation rampante et ce sont eux, qui conformément à l'opinion véhiculé par les premiers messages ont prétendu que c'était sous l'influence des partis communistes. Alors qu'en fait, c'était en vue de réduire cette influence. Tactique qui s'est révélé victorieuse.

Petit à petit, ils ont réussi à convaincre des politiques de la justesse de leurs vues. Mais, il y avait aussi la crise du au premier choc pétrolier qui a pesé dans la balance. Donc, depuis l'arrivée au pouvoir de Margareth Thatcher en 1975, on a commencé à démanteler plus ou moins rapidement tout l'ensemble des structures internationales ou nationales mises en place pour contrôler l'économie. ET cela a sembler porter ces fruits dans un premier temps.

Maintenant, on se retrouve dans une crise économique assez similaire à celle de 1929. Ce qui reste des structures internationales mises en place à l'époque permet pour l'instant de maintenir la crise. En fait, on dirait que les mêmes causes entrainent les mêmes effets. Si l'histoire devait avoir comme but d'empêcher le retour de situation vécues, et bien, c'est loupé. On s'est cru plus intelligents que nos ancêtres et on est en train de se prendre dans la gueule une claque équivalente, mais à l'échelle mondiale et avec beaucoup plus d'humains présent sur la Terre, comme vous nous l'avez si justement fait remarquer.

Je me réfère aux différences entre la crise de 1929 et celle d'aujourd'hui et aux différences de réponses, pour mieux comprendre, dans un cadre historique, si les annalistes de l'époque avaient fait le bon constat et prises les bonnes solutions. Une partie de la réponse est dans la crise qui a suivi le premier choc pétrolier. Les réponses ne furent pas adaptées et l'on n'a pas été capables de gommer toutes les conséquences néfastes de la crise : le modèle était donc améliorable; mais de là à jeter le bébé avec l'eau du bain, il y avait une sacrée marche que certains se sont empressés de franchir.

Je note aussi que la crise à moins d'incidence dans les pays qui ne se sont pas précipités pour reformer leurs économies sur un modèle ultra-libéral.

Donc, sur les 2 objectifs principaux qui lui avaient été assigné, à savoir, combattre l'influence du communisme et empêcher le retour d'une crise économique de grande ampleur, je pense que l'économie sociale de marché, votre "révolution sociale" a atteint ses objectifs. Je me permet de noter, d'ailleurs que le démantellement des structures régulatrices s'est accompagné d'une montée de la gauche extrême qui retrouve petit à petit son audience de l'époque, même si le parti communiste n'en recueille pas les fruits.

Mais, la crise qui a accompagné le premier choc pétrolier montre que ce modèle de société, comme tous les modèles de sociétés, ne peut pas s'avérer pertinent dans tous les cas. Comme toutes régulation, elle doit être adaptée en permanences aux variables d'entrées. Or, pour garantir la "paix sociale", les divers gouvernements ont reportés la modification des variables d'ajustement. Préférant n'agir que lorsqu'ils n'avaient plus le choix et souvent en ajustant de manière maximale.

Pour terminer, un dernier détail, en France, nous avons mis en place une déclinaison locale de cette économie sociale de marché. Cette déclinaison locale que l'on a parfois nommé le gaullisme était un mélange entre l'ancien colbertisme, une part de libéralisme anglo-saxon et une part d'économie sociale de marché. Pour l'avenir de ce fil, je vois 2 pistes possibles:
- l'étude de la déclinaison française et ces différences avec ce qui s'est fait ailleurs;
- l'étude de l'ensemble de la mise en place de l'économie sociale de marché au niveau international.

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Message Publié : 04 Jan 2009 15:53 
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Grégoire de Tours
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Narduccio a écrit :
- l'étude de la déclinaison française et ces différences avec ce qui s'est fait ailleurs

Angleterre 1946 création du service national de santé publique (NHS), tout le monde est soigné gratuitement; l'effet secondaire est l'expatriation des meilleurs médecins. Le financement, tout comme celui de la retraite, provient de l'impôt direct. En France nous avons un pays à deux vitesses; en Alsace et en Moselle, en payant plus, on est mieux remboursé (des chômeurs et des retraités bénéficient du régime Alsace-Moselle).
Aux USA l'assurance maladie n'est pas obligatoire. Elle était offerte par mon entreprise aux célibataires. La cotisation pour la retraite (FICA) est obligatoire depuis 1935 http://www.ssa.gov/history/35actinx.html Le conjoint, s'il/elle n'a pas travaillé(e), perçoit une retraite d'un montant de 50% du premier bénéficiaire.


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Message Publié : 04 Jan 2009 16:10 
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Gerard. a écrit :
l'effet secondaire est l'expatriation des meilleurs médecins.


Je ne pense pas que ce soit la conséquence de l'instauration de la "sécurité sociale" anglaise. D'ailleurs, le phénomène existe aussi en Italie et là-bas on comprend mieux. En Italie, il existe 2 système qui cohabitent comme en Angleterre : un système "subventionné" et totalement gratuit. Et un système libre ou le patient paye tout de sa poche. Résultat, les médecins qui veulent gagner beaucoup d'argent vont dans le système libre. Et ils ont tendance à aller là ou s'est le plus rentable. Donc, en Italie, puisque de nombreux médecins ne parlent pas anglais, ils vont dans le Nord de l'Italie, là ou il y a plus de riches (quelqu'uns allant même en Suisse). En Angleterre, les médecins avaient un autre choix : émigrer aux USA et nombreux sont ceux qui l'ont fait. Le problème vient du plafonnement de leur rénumération, mais, leur rénumération aurait-elle été plus élevée sans l'instauration d'un système de sécurité sociale ? De nombreux analystes font le constat que les sommes dépensées pour la santé n'ont cessé d'augmenter tout au long des 30 glorieuses et même après. Et les médecins subventionnés anglais ou italiens ne gagnent pas moins que bien des médecins français.

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