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 Sujet du message : De Gaulle et la RFA
Message Publié : 09 Nov 2017 23:56 
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Jean Froissart
Jean Froissart
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Je mets ici le début de discussion entamée sur le post sur De gaulle et l'URSS (ici). La conversation est partie de la formule que le général aurait prononcé en décembre 1944 à Stalingrad à propos du peuple allemand.

bourbilly21 a écrit :
je ne sais plus si c'est à l'occasion de ce voyage ou en 1944 que de Gaulle visitant Stalingrad aurait commenté "quel Grand Peuple"
(mais il ne pensait pas au Peuple Russe !!)
propos rapporté par son Aide de Camp


Vézère a écrit :
C'était celui de 44
Il y a quelques mois Rob1 nous en avait donné le texte complet
http://www.persee.fr/doc/slave_0080-255 ... _54_1_5218

Où l'on en voit bien plus que petite phrase sortie de son contexte
Pages passionnantes au demeurant



Oulligator a écrit :
Dans la même veine mais presque 20 ans plus tard et une fois arrivé au pouvoir, lors de "la visite officielle en Allemagne du 4-9septembre [1962], qui est un triomphe", le Général " enthousiasme ses auditoires en parlant leur langue, salue sur la Marktplatz de Bonn "le grand peuple que vous êtes oui ...le grand peuple allemand», Maurice Vaïsse rajoute en commentaire "déclaration forte dix-sept ans après la fin de la guerre".

Maurice Vaïsse, La grandeur. Politique étrangère du général De Gaulle, Biblis, CNRS Edition, p. 252

Petite note : Maurice Vaïsse rajoute à propos de ce voyage : "Der Spiegel résume le voyage en disant : «De Gaulle est venu en Allemagne président des Français et il repart empereur d'Europe»" p. 252



Oulligator a écrit :
D'ailleurs, voici les images sur Youtube : vers la 32e seconde. en allemand : [...]ihr grosses Volk, jawohl das grosses Deutsches Volk[..]

je n'ai pas pu tout restituer, mon allemand est rouillé et le Général n'a pas un bon accent... lol
Discours du général De Gaulle à Bonn en 1962


Faget a écrit :
Il semble qu'il y ait une confusion entre le discours de Bonn et celui à la jeunesse allemande à Ludwisburg le 12 septembre 1962.
Lors d'une manifestation anniversaire au centre culturel français de ma ville les videos avaient été projetées et les jeunes diplomés de l'assistance-tant français qu'allemands-avaient été surpris de l'aisance du Général en allemand. Je leur avais rappelé que depuis 1872 jusqu'en 1939, l'Allemand était première langue obligatoire au concours de Saint Cyr. En outre, de Gaulle apprenait ses discours par cœur :rool: , comme j'envie sa mémoire à son âge :!:



Oulligator a écrit :
Je pense qu'il utilise cette formule à plusieurs reprises en Allemagne, car effectivement il utilise bien cette formule dans son discours à la Jeunesse allemande comme on peut le voir dans la vidéo ci-après à 2"47 où il réutilise sa formule "ein grosses Volk, jawohl ein grosses Volk"...

Discours à la jeunesse allemande

Mais ce n'est pas la même que celle à Bonn que j'avais linkée en premier me semble-t-il.

_________________
«Κρέσσον πάντα θαρσέοντα ἥμισυ τῶν δεινῶν πάσκειν μᾶλλον ἢ πᾶν χρῆμα προδειμαίνοντα μηδαμὰ μηδὲν ποιέειν»
Xerxès, in Hérodote,

L'Empereur n'avait pas à redouter qu'on ignorât qu'il régnait, il tenait plus encore à ce qu'on sût qu'il gouvernait[...].
Émile Ollivier, l'Empire libéral.
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 Sujet du message : Re: De Gaulle et la RFA
Message Publié : 10 Nov 2017 0:35 
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Jean Froissart
Jean Froissart
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Je remets le lien vers la vidéo sur le discours de De Gaulle à la jeunesse allemande en septembre 1962 :

Discours de De Gaulle à la jeunesse allemande


D'autre part, je rajoute une petite précision sur la formule du «Grand peuple» en citant le passage de Maurice Vaïsse dans l'ouvrage déjà cité, La grandeur. La politique étrangère du général De Gaulle, p. 226 dans le chapitre l'Axe Paris-Bonn.

Citer :
On raconte que, conduit en décembre 1944 à Stalingrad, [Le général De Gaulle] aurait évoqué le soir de son retour à Moscou le «grand peuple», c'est-à-dire l'armée allemande qui s'est avancé jusqu'à la Volga et a réalisé à la coalition des armées alliées.


Il y a une petite note de renvoi à la suite de cette phrase (note 4):

Citer :
Toutefois Étienne Burin des Roziers, qui faisait partie du voyage, doute de l'authenticité de cette citation.

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 Sujet du message : Re: De Gaulle et la RFA
Message Publié : 10 Nov 2017 9:31 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

Inscription : 13 Mars 2010 20:44
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Un Paris Match de 1962 raconte un discours de De Gaulle à Hambourg devant un parterre d'ouvriers Allemands, ni enthousiaste ni hostile à première vue
(serait-ce chronologiquement le premier Discours du voyage ?)
En tous cas il les retourne tous en trois secondes, le temps de prononcer
"Meine Dame und Herren, ich, Charles De Gaulle" et le reste est couvert par les acclamations dues à la surprise de l'entendre s'exprimer en Allemand

_________________
il pleuvait, en cette Nuit de Noël 1914, où les Rois Mages apportaient des Minenwerfer


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 Sujet du message : Re: De Gaulle et la RFA
Message Publié : 10 Nov 2017 12:03 
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J'ai déjà lu le témoignage d'un allemand, qui était venu écouter un de ces discours de De Gaulle alors qu'il avait à peine vingt ans, et qui faisait part de l'enthousiasme des jeunes allemands s'entendant parler comme aux représentants d'un grand peuple à qui il leur incombait de donner un avenir.

A écouter le discours donné en lien par Oulligator, j'ai plutôt tendance à le trouver un peu laborieux, mais il faut tenir compte à la fois du contexte de l'époque (les jeunes Allemands, fils d'un peuple honni pour ses crimes, n'avaient pas eu beaucoup l'occasion de s'entendre traiter avec respect et de se voir fixer un cap aussi respectable, surtout venant de plus d'un leader aussi prestigieux) et du temps qui a passé depuis, le style des discours ayant beaucoup évolué.

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Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)


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 Sujet du message : Re: De Gaulle et la RFA
Message Publié : 11 Nov 2017 18:18 
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Jean Mabillon
Jean Mabillon

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Merci Ouligator

Les réactions enthousiastes des Allemands sont certes attestées par tous les temoins.

Il faut cependant les nuancer par plusieurs éléments. Tout d'abord, cet enthousiasme repose sur un malentendu : les Allemands attendaient du général un engagement vers l'Europe fédérale alliée aux Etats Unis. Ils n'ont jamais été prêts (sauf Adenauer ou Strauss et encore dans une mesure limitée) à accepter une Europe des Etats dirigée par Paris et dans une relation "froide" avec Washington ...

Ensuite le général propose de les réhabiliter en effaçant le passé hitlérien. "Vous êtes un grand peuple" (sous entendu "et non pas un peuple coupable")... Or quelques années plus tard, la RFA va s'engager dans la voie du repentir et de l'exécration constante et massive de ce qu'ont fait les Allemands entre 1933 et 1945...les Allemands ne veulent plus être un grand peuple mais une grande Suisse...Hambourg et Brême l'ont définitivement emporté sur Berlin et Königsberg...

Enfin, n'oublions pas (j'aurais du commencer par la) que quelques mois après le général, Kennedy effectue un voyage encore plus spectaculaire ... et ce d'autant plus qu'il va à Berlin-Ouest ("Ich bin ein Berliner"). Dès les années 1980 le voyage de De Gaulle était largement oublié par l'opinion publique ouest-allemande alors que le discours de JFK était bien ancré dans les mémoires (et je pense qu'il l'est toujours).


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 Sujet du message : Re: De Gaulle et la RFA
Message Publié : 21 Nov 2017 15:19 
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Jean Froissart
Jean Froissart
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Inscription : 29 Jan 2007 8:51
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bourbilly21 a écrit :
(serait-ce chronologiquement le premier Discours du voyage ?)


Sur la chronologie si on se fie aux vidéos youtube, le discours de Bonn (sur la Marktplatz) est bien le premier le 4 septembre 1962, mais surtout grâce au site officiel des archives Charles De Gaulle : Site des Archives Charles De Gaulle, on peut reconstituer la chronologie du voyage en Allemagne


- 4 septembre 1962 : Bonn (Accueilli à Bonn par le Président de la République Heinrich Luebke, il répond à l'allocation de bienvenue que celui-ci lui a adressée.)
- 5 septembre 1962 : Bonn (allocution prononcée en allemand)
- 5 septembre 1962: Cologne (allocution prononcée en allemand)
- 6 septembre 1962 : Allocution prononcée en allemand devant les ouvriers des usines Thyssen à Duisbourg-Hamborn
- 6 septembre 1962 : Düsseldorf (allocution prononcée en allemand)
- 7 septembre 1962 : Hambourg, devant les officiers de l'Ecole de guerre allemande
- 9 septembre 1962 : Ludwigsbourg

Il n'y aurait pas de discours le 8 septembre, à vérifier, mais les archives De Gaulle n'en mentionne pas...


Je mets les discours vu qu'ils ne sont pas trop longs :


Citer :
Allocution prononcée à Bonn - 4 septembre 1962

Accueilli à Bonn par le Président de la République Heinrich Luebke, il répond à l'allocation de bienvenue que celui-ci lui a adressée.

Monsieur le Président de la République fédérale d'Allemagne,

C'est avec honneur et c'est avec joie que je viens, à votre invitation, rendre visite à l'Allemagne. De toute façon, pour un chef d'État, le fait d'être reçu officiellement par un autre pays comporte une haute signification. Quand il s'agit de deux grands États voisins, l'affaire ne manque pas de prendre un relief particulier. Mais, aujourd'hui, c'est bien un caractère extraordinaire que revêt notre rencontre. Après la visite que vous nous avez faite, l'an dernier, en compagnie de Madame Luebke, et qu'a suivie le voyage chez nous du Chancelier fédéral - visite et voyage qui nous ont laissé de très vivants et excellents souvenirs - voici que la France est l'hôte de l'Allemagne ! Voici qu'elle l'est, alors que nos deux pays, après tant et tant de luttes, sont devenus solidaires délibérément et en complète dignité. Et voici que je viens apporter au peuple allemand, dans une période de l'Histoire où il se trouve menacé à l'avant-garde du monde libre mais où son effort de paix et de civilisation se déploie magnifiquement, le témoignage de son ami le peuple français. Comment ne ressentirais-je pas jusqu'au fond de l'âme ce que ma présence sur votre sol et mon contact avec votre pays ont d'essentiel et d'émouvant ? Vive la République fédérale d'Allemagne !



Citer :
Réponse au toast prononcé par le président Heinrich Luebke - 4 septembre 1962


Le Général de Général prend la parole lors d'une réception offerte en son honneur par le Président de la République fédérale d'Allemagne au château de Brühl.

Monsieur le Président de la République fédérale d'Allemagne,

Que l'Allemagne reçoive officiellement le Chef de l'État français, qu'elle l'accueille avec la cordialité que vos paroles viennent si noblement d'exprimer, que votre hôte soit cet homme même qui a l'honneur de vous répondre, que de telles cérémonies succèdent ici à celles qui, en France, ont eu lieu lors de votre propre et émouvante visite, puis à l'occasion de l'inoubliable voyage du Chancelier fédéral, voilà qui marque notre temps d'une empreinte vraiment extraordinaire. Car le rapprochement amical de nos deux pays est sans conteste l'un des événements les plus importants et éclatants de tous ceux que l'Europe et le monde ont vécus au long des siècles. D'autant plus que cette union, vers laquelle tendent l'Allemagne et la France, c'est afin d'agir ensemble que toutes deux commencent à la bâtir.

Dans les bons rapports mutuels que pratiquent nos gouvernements, des sceptiques pourraient voir simplement cette sorte d'abandon qui, au terme de leur combat, fait s'appuyer l'un sur l'autre des lutteurs chancelants et épuisés. Et, certes, il est bien vrai que Français et Allemands, ayant renoncé- et pour cause !- à leurs luttes stériles et ruineuses, s'aperçoivent maintenant de ce qui les fait se ressembler. Mais, si nous avons relégué nos querelles et nos fureurs, ce n'est pas pour nous assoupir !

Au contraire, de cette réconciliation, il s'agit que nous fassions une source commune de force, d'influence et d'action. L'union, pourquoi ? L'union, d'abord, parce que nous sommes ensemble et directement menacés. Devant l'ambition dominatrice des Soviets, la France sait quel péril immédiat courraient son corps et son âme, si, en avant d'elle, l'Allemagne venait à fléchir, et l'Allemagne n'ignore pas que son destin serait scellé si, derrière elle, la France cessait de la soutenir. L'union, ensuite, pour cette raison que l'alliance du monde libre, autrement dit l'engagement réciproque de l'Europe et de l'Amérique, ne peut conserver à la longue son assurance et sa solidité que s'il existe sur l'ancien continent un môle de puissance et de prospérité du même ordre que celui que les États-Unis constituent dans le Nouveau Monde. Or, un tel môle ne saurait avoir d'autre base que la solidarité de nos deux pays. L'union, encore, dans la perspective d'une détente, puis d'une compréhension internationales, qui permettraient à toute l'Europe, dès lors qu'auraient cessé à l'Est les ambitions dominatrices d'une idéologie périmée, d'établir son équilibre, sa paix, son développement, de l'Atlantique à l'Oural, à l'impérative condition que soit pratiquée une vivante et forte communauté européenne à l'Ouest, c'est-à-dire essentiellement une seule et même politique franco-allemande. L'union, enfin, je serais même tenté de dire surtout, à cause de l'immense tâche de progrès, scientifique, technique, économique, social, culturel, qui s'impose au monde entier et pour laquelle la conjonction des valeurs de l'Europe, en premier lieu de celles de l'Allemagne et de la France, peut et doit être l'élément majeur de a réussite humaine.

Mais comment faire pour que notre union, sortant du domaine des souhaits, entre dans celui de l'action, autrement dit de la politique ? En vérité, la voie est tracée. Parmi les six États d'Europe : Allemagne, France, Italie, Hollande, Belgique, Luxembourg, que leur voisinage immédiat, leur mode de vie analogue, leurs ressources complémentaires, leur sourde conscience d'un destin désormais semblable, ont déterminés déjà à constituer entre eux une communauté économique, tout est maintenant formulé et proposé pour qu'ils organisent leur coopération politique. Sans doute, quelques théories et préjugés du dedans, se combinant avec certaines influences du dehors, ont-ils pu, momentanément, tenir la conclusion en suspens. Mais l'Allemagne et la France, d'accord sur le principe et sur les modalités de cette construction capitale, ont toutes raisons, quant à elles, de resserrer sans tarder, leur propre solidarité. En le faisant, elles peuvent être assurées de bien servir l'Europe et la liberté du monde. Monsieur le Président, je vous remercie ! Je remercie en votre personne l'homme d'État qui préside au destin de l'Allemagne fédérale avec la plus haute sagesse et une éminente dignité et qui a prononcé tout à l'heure des paroles que nous n'oublierons jamais. Je remercie respectueusement Madame Luebke, si aimable et si bienveillante, pour l'accueil excellent qu'elle nous fait ici, à ma femme et à moi-même, ainsi qu'à ceux et à celles qui nous accompagnent. Je lève mon verre en l'honneur de l'Allemagne, amie et alliée de la France.




Citer :
Traduction de l'allocution prononcée en allemand à Bonn - 5 septembre 1962

C'est pour moi une joie et un honneur d'être reçu dans votre pays. D'abord, ayant la charge de servir de guide à la France, je me félicite de prendre directement contact, ici même, avec les hommes qui dirigent l'Allemagne, car, dans le monde et au temps d'aujourd'hui, nos deux peuples ont à faire ensemble beaucoup et de grandes choses. Mais rien ne peut m'y encourager mieux que l'accueil magnifique que tous vous voulez bien me faire. Vous voyant aujourd'hui réunis autour de moi, vous entendant m'exprimer votre témoignage, je me sens, plus encore qu'hier, rempli d'estime et de confiance pour le grand peuple que vous êtes, oui ! pour le grand peuple allemand. Soyez sûrs que, dans toute la France, où l'on regarde et où l'on écoute ce qui se passe à Bonn aujourd'hui, c'est la vague de l'amitié qui se lève et qui déferle dans les esprits et dans les coeurs.

Vive Bonn ! Vive l'Allemagne !




Citer :
Traduction de l'allocution prononcée en allemand à Cologne - 5 septembre 1962

Poursuivant son voyage en Allemagne, le général de Gaulle s'est rendu à Cologne, où il s'adresse en allemand à la population rassemblée devant l'Hôtel de ville.


A la ville de Cologne, je veux dire combien je suis sensible à son si cordial accueil. J'y suis sensible parce que son sentiment est celui d'une grande, belle et noble cité, imprégnée des souvenirs illustres du passé, vivant dans l'ardeur des activités du présent, remplie des espérances de l'avenir. J'y suis sensible parce qu'aujourd'hui où le monde libre et, d'abord, nos deux pays sont menacés, Cologne donne, au bord du Rhin, la preuve qu'entre l'Allemagne et la France les anciennes querelles ont fait place à l'union et à l'amitié. J'y suis sensible, parce qu'il y a ici, tout justement, à mes côtés, un grand Allemand, un grand Européen, un grand homme, que Cologne connaît parfaitement bien, qui a travaillé plus que personne à cet extraordinaire changement et à qui je rends hommage devant vous tous.

Vive Cologne !

Vive l' Allemagne !

Vive l'amitié franco-allemande !




Citer :
Traduction de l'allocution devant les ouvriers des usines Thyssen - 6 septembre 1962


Traduction de l'allocution du général de GAULLE, prononcée en allemand devant les ouvriers des usines Thyssen prononcée à Duisburg-Hamborn (6 septembre 1962) :

J'ai souhaité venir vous saluer sur le lieu de votre travail et vous exprimer l'amicale pensée des Français. Pour que Charles de Gaulle soit ici et pour que vous lui fassiez cet accueil cordial et émouvant, il faut vraiment que la confiance existe entre nos deux peuples. Eh bien ! Oui ! Aujourd'hui, ce qui se fait dans la Ruhr, ce qui se produit dans les usines modèles comme celles-ci, n'éveille plus dans mon pays que sympathie et satisfaction ! Quant à moi, ce n'est pas seulement avec intérêt, c'est avec joie que je viens de voir l'organisation perfectionnée, l'outillage moderne, la technique en plein essor, qui marquent la grande entreprise dont vous faites partie. Car nos deux pays sont devenus solidaires. Quand vous travaillez en Allemagne et quand nous travaillons en France, cela tend à un même but : la paix, la dignité et le bonheur des hommes libres. Ah ! quelle révolution par rapport à ce qui fut ! À chacune, à chacun de vous, je souhaite dans la vie la meilleure chance possible. À travers vous, j'adresse tous mes voeux au peuple allemand au travail. À vous tous, je demande de vous joindre à moi pour célébrer un fait nouveau, l'un des plus grands des temps modernes l'amitié de l'Allemagne et de la France.



Citer :
Traduction de l'allocution prononcée en allemand à Düsseldorf - 6 septembre 1962

Traduction de l'allocution prononcée en allemand à Düsseldorf devant la foule, le 6 septembre 1962

Le général de Gaulle prend la parole en allemand devant la population de la ville de Düsseldorf, rassemblée en face du Palais du Premier ministre du Land de Rhénanie-Nord-Westphalie.



A vous tous qui, à Düsseldorf, me faites un si cordial accueil. Je veux dire merci, de tout mon coeur. Düsseldorf, cette grande, laborieuse et fraternelle cité, montre aujourd'hui que l'amitié de l'Allemagne et de la France est bien ce que veulent sa raison et son sentiment. Mais aussi, Düsseldorf apporte à Charles de Gaulle un témoignage réconfortant. Oui ! dans ce que je puis faire pour notre prospérité, notre liberté, notre sécurité communes, me voilà, grâce à vous tous, plus assuré et plus résolu. Encore une fois : merci !

Vive Düsseldorf !

Vive l'Allemagne !

Vive l'amitie franco-allemande !

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L'Empereur n'avait pas à redouter qu'on ignorât qu'il régnait, il tenait plus encore à ce qu'on sût qu'il gouvernait[...].
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 Sujet du message : Re: De Gaulle et la RFA
Message Publié : 21 Nov 2017 15:40 
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Jean Froissart
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N'ayant pas eu le temps de finir sur le même message, je continue l'édition des discours du général De Gaulle en Allemagne entre le 4 et le 9 septembre 1962 :



Citer :
Allocution devant les officiers de l'Ecole de guerre allemande - Hambourg - 7 septembre 1962


Allocution devant les officiers de l'école de guerre allemande prononcée à Hambourg, le 7 septembre 1962


Mon premier mot sera pour vous dire que je me fais un honneur et un plaisir de vous voir. Entre soldats - que nous sommes - il y a de tous temps, en dépit des frontières et quelles qu'aient été les blessures, un grand et noble domaine commun. Cela est vrai du point de vue de la technique militaire. Mais cela est vrai surtout moralement parlant. Car toujours et où que ce soit, le service sous les armes ne peut aller sans une vertu, au sens latin du mot "virtus", qui distingue et élève les hommes et qui, lors même qu'ils se sont combattus, les marque tous d'une seule et même empreinte. C'est pourquoi et de toute façon, le Général de Gaulle aurait bien volontiers rendu visite aux bons officiers que vous êtes.

Mais il apprécie d'autant plus la rencontre, qu'elle a lieu en un temps où, entre l'Allemagne et la France et, par là même, entre leurs armées, les rapports historiques changent du tout au tout. Après des guerres sans cesse renouvelées, notamment depuis deux cents ans, guerres dans lesquelles chacun des deux peuples visait à dominer l'autre et où tous deux ont prodigué une somme immense de courage, de sang, de richesses, sans même, qu'en fin de compte, la limite entre leurs territoires en ait été sensiblement modifiée, voici qu'ils ont pris conscience de l'absurdité du duel. Voici aussi que se dresse une colossale menace mondiale et que l'alliance atlantique qui s'est formée pour la contenir ne vaut que si les Français et les Allemands sont d'accord sur les deux rives du Rhin.

Voici, enfin, que le mouvement général du monde leur fait voir qu'ils se trouvent, à tous égards, complémentaires et qu'en conjuguant ce qu'ils sont, ce qu'ils ont et ce qu'ils valent, ils peuvent constituer la base d'une Europe, dont la prospérité, la puissance, le prestige, égaleraient ceux de qui que ce soit. Mais, dans cette union franco-allemande que tout nous commande d'édifier, pour combien peut et doit compter la solidarité de nos armes !

C'est le fait des Français et c'est le fait des Allemands qu'ils n'ont jamais rien accompli de grand, au point de vue national ou au point de vue international, sans que, chez les uns et chez les autres, la chose militaire y ait éminemment participé. En raison de notre nature propre aussi bien que du commun danger, la coopération organique de nos armées en vue d'une seule et même défense est donc essentielle à l'union de nos deux pays. Après tout, comme l'écrivait votre Zuckmayer : "War es gestern unsere Pflicht Feinde zu sein, Ist es heute unser Recht Brüder zu werden." D'ailleurs, si les soldats allemands et les soldats français y sont désormais déterminés par les impératifs de leur sécurité nationale et par l'estime réciproque qu'ils se portent, d'autre part et comme tout se tient, les nécessités modernes de la force et de l'art militaire ne manquent pas de les y pousser. L'armement, dans sa conception et dans sa réalisation, exige maintenant, pour être valable- qui ne le sait mieux que vous ?- la mise en ceuvre de ressources et de capacités, scientifiques, techniques, industrielles, financières, dont les limites s'élargissent tous les jours.

La France et l'Allemagne pourront d'autant mieux s'assurer des moyens de la puissance qu'elles conjugueront leurs possibilités. À fortiori sera-ce vrai, si celles de leurs voisins d'Europe s'associent avec les leurs. Je me félicite, Messieurs, d'avoir pu prendre contact avec vous, d'avoir livré quelque matière à vos réflexions, surtout d'avoir marqué ici, comment et pourquoi, en vertu d'une extraordinaire révolution, la raison et le sentiment engagent désormais la France, l'Allemagne et leurs armées dans la voie de l'union et de l'amitié. Messieurs, j'ai l'honneur de vous saluer.

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 Sujet du message : Re: De Gaulle et la RFA
Message Publié : 21 Nov 2017 21:31 
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Marc Bloch
Marc Bloch

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Message(s) : 4383
Localisation : Versailles
Je voudrais Remercier et féliciter Ouligator pour son effort de recherche !

Quand on pense que tout cela a été dit 17 ans après la capitulation du Reich et que des dizaines de millions de français avaient conservé un souvenir très précis de l'occupation et des exactions allemandes !

Il paraît que lors de la visite d Adenauer à Reims, la population avait boycotté l'événement et que de Gaulle et le chancelier avaient arpenté seuls la rue principale .


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 Sujet du message : Re: De Gaulle et la RFA
Message Publié : 21 Nov 2017 22:27 
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Thucydide
Thucydide

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Localisation : Francie orientale /Rhénanie
A l'occasion du 25e anniversaire de la traité d'amitié franco-allemand en 1988 les postes française et allemande ont émis un timbre commun:

ImageImage


et le mariage entre Michel et Marianne:

Image

Citer :
Il paraît que lors de la visite d Adenauer à Reims, la population avait boycotté l'événement et que de Gaulle et le chancelier avaient arpenté seuls la rue principale .


Aller Anfang ist schwer (tout début est difficile).

_________________
quidquid latine scriptum altum videtur


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 Sujet du message : Re: De Gaulle et la RFA
Message Publié : 22 Nov 2017 10:31 
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Localisation : Berlin
Bonjour,


Oulligator a écrit :
bourbilly21 a écrit :
(serait-ce chronologiquement le premier Discours du voyage ?)





- 4 septembre 1962 : Bonn (Accueilli à Bonn par le Président de la République Heinrich Luebke, il répond à l'allocation de bienvenue que celui-ci lui a adressée.)
- 5 septembre 1962 : Bonn (allocution prononcée en allemand)
- 5 septembre 1962: Cologne (allocution prononcée en allemand)
- 6 septembre 1962 : Allocution prononcée en allemand devant les ouvriers des usines Thyssen à Duisbourg-Hamborn
- 6 septembre 1962 : Düsseldorf (allocution prononcée en allemand)
- 7 septembre 1962 : Hambourg, devant les officiers de l'Ecole de guerre allemande
- 9 septembre 1962 : Ludwigsbourg

]


Visiter six villes en cinq jours et autant de discours, le Général avait la " forme " !! Il est vrai que les distances ne sont pas énormes.
Sait-on s'il avait été prévu ou pas une visite à Berlin, un an après la construction du Mur. Peut-être n'avait-elle jamais été envisagée ?

Cordialement

_________________
_____________________________

ne nous prenons pas au sérieux, il n'y aura pas de survivant (A. Allais)


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 Sujet du message : Re: De Gaulle et la RFA
Message Publié : 22 Nov 2017 20:17 
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Jean Froissart
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Rapentat a écrit :
Sait-on s'il avait été prévu ou pas une visite à Berlin, un an après la construction du Mur. Peut-être n'avait-elle jamais été envisagée ?


Je ne trouve aucune indication sur un éventuel voyage à Berlin dans l'ouvrage de Maurice Vaïsse. D'ailleurs bizarre que le Général ne l'ai pas fait. Peut-être y a-t-il des raisons, que l'on ignore, à ce qu'il ne fut pas envisagé ?


Jerôme a écrit :
Il paraît que lors de la visite d Adenauer à Reims, la population avait boycotté l'événement et que de Gaulle et le chancelier avaient arpenté seuls la rue principale .


Pour Reims, je ne sais pas mais effectivement, la visite d'Adenauer a été plutôt froidement accueillie par la population en France :

Maurice Vaïsse a écrit :
Le séjour (3-8 juillet) du chancelier est une grande réussite protocolaire sinon populaire, car les rues de Paris sont vides. Seuls les communistes manifestent et le saluent par les cris : «Pas de revanchards allemands, ici! Vive la RDA!»


Maurice Vaïsse, ibid., p. 249

Le général a d'ailleurs été accueillir directement le chancelier à Orly ce qui apparemment était d'habitude plutôt réservé aux seuls chefs d'État. Adenauer visitera Versailles, Rouen et Bordeaux, et il y aura une messe solennelle à la cathédrale de Reims.

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Xerxès, in Hérodote,

L'Empereur n'avait pas à redouter qu'on ignorât qu'il régnait, il tenait plus encore à ce qu'on sût qu'il gouvernait[...].
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 Sujet du message : Re: De Gaulle et la RFA
Message Publié : 23 Nov 2017 0:35 
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Thucydide
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Oulligator a écrit :
D'ailleurs, voici les images sur Youtube : vers la 32e seconde. en allemand : [...]ihr grosses Volk, jawohl das grosses Deutsches Volk[..]

je n'ai pas pu tout restituer, mon allemand est rouillé et le Général n'a pas un bon accent... lol

Discours du général De Gaulle à Bonn en 1962


Le Général parle très bien allemand avec un petit accent français, mais vraiement charmant.

Avec votre permission je ferais une petite correction de la citation : "Ihr großes Volk, jawohl, das große deutsche Volk"

(Il me paraît que votre allemand n'est pas complètement rouillé).

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 Sujet du message : Re: De Gaulle et la RFA
Message Publié : 23 Nov 2017 0:50 
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Thucydide
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Quelle était la vue du public en France sur l'Allemagne (ou sur les Allemagnes) dans les annés 50 et 60? Regardait-on l'Allemagne comme un ennemi vaincu qui essayait peut-être chercher une nouvelle revanche ou comme un partenaire économique et allié militaire et politique contre le menace communiste de l'Union Soviétique?

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 Sujet du message : Re: De Gaulle et la RFA
Message Publié : 23 Nov 2017 19:34 
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Jean Froissart
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Sur De Gaulle et Berlin ( et éventuellement un voyage envisagé ou pas dans cette ville), on pourra se reporter à l'article de :

BUFFET Cyril, De Gaulle et Berlin, Revue d'Allemagne, octobre-décembre 1990
(Je n'ai pas les pages...)

Si jamais quelqu'un a l'occasion d'y jeter un coup d'œil.... :P et nous faire un petit rapport

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 Sujet du message : Re: De Gaulle et la RFA
Message Publié : 28 Juin 2018 10:09 
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Jean Froissart
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Inscription : 29 Jan 2007 8:51
Message(s) : 1384
j'ai refait quelques recherches sur De Gaulle et l'Allemagne et notamment sur De Gaulle et Berlin.
j'ai trouvé les pages de l'article que j'avais donné :

Cyril BUFFET, De Gaulle et Berlin. une certaine idée de l'Allemagne, Revue d'Allemagne et des pays de langue allemande, pp. 525-538

On ne le trouve pas sur Persée ni sur le site Openedition qui normalement l'édite.... Je vais essayer de me le procurer directement à la BU ou la bibliothèque de section d'Allemand.

D'autre part, j'ai trouvé cette thèse publiée il y a quelques années : La mésentente apprivoisée. De Gaulle et les Allemands, 1963-1969

L'auteur n'est ni française ni allemande mais suisse et parle les deux langues....Benedikt Schoenborn B)

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