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De Gaulle et la RFA
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Auteur :  Barbetorte [ 28 Juin 2018 16:08 ]
Sujet du message :  Re: De Gaulle et la RFA

Carolus Parvus a écrit :
Quelle était la vue du public en France sur l'Allemagne (ou sur les Allemagnes) dans les annés 50 et 60? Regardait-on l'Allemagne comme un ennemi vaincu qui essayait peut-être chercher une nouvelle revanche ou comme un partenaire économique et allié militaire et politique contre le menace communiste de l'Union Soviétique?
Les gens de plus de trente ans avaient connu l'occupation et le STO et leurs parents avaient vécu la première guerre mondiale. Le Marché commun, l'OTAN, oui, très bien, mais pas question d'aller plus loin. L'Allemagne était devenue une alliée. Parfait. Ainsi il n'y aura plus de guerre. Mais les Allemands n'étaient pas devenus pour autant des amis. Ils restaient des Boches. La raison commandait mais les sentiments demeuraient.

Auteur :  Oulligator [ 07 Juil 2018 11:45 ]
Sujet du message :  Re: De Gaulle et la RFA

J'ai réussi à me procurer l'article en question sur De gaulle et Berlin, grâce à l'amabilité d'un ami encore inscrit à la faculté et donc à la Bibliothèque de Bordeaux III.

A noter que ce n° 4 du volume XXII de la Revue d'Allemagne est consacrée à De Gaulle et l'Allemagne.
Il y a 6 articles que je vais énumérer :
- F.G. DREYFUS, De Gaulle devant l'Allemagne, pp. 507-512
- J.P. BLED, Le Général de Gaulle et l'Allemagne pendant la traversée du désert (1946-1958), pp. 513-524
- C. BUFFET, De Gaulle et Berlin. Une certaine idée de l'Allemagne, pp.525-538
- J. BARIETY, De Gaulle, Adenauer et la «ligne Oder-Neisse», pp.565-581
- K. HILDEBRAND,"Atlantiker" versus " Gaullisten". Zur Aussenpolitik der Bundesrepublik Deutschland während
der sechsiger Jahre, pp. 583-592

Pour en revenir donc au sujet de ma recherche dans cette revue, De Gaulle et Berlin, et en particulier savoir si le Général a été à Berlin, quand et pour quelles raisons. L'auteur de l'article heureusement (p.526) apporte quelques réponses. Je vous cite le paragraphe en entier. Mais d'abord, je rappelle que l'auteur indique quelques généralités sur De gaulle et l'Allemagne :

C. Buffet a écrit :
Comme la plupart des gens de sa génération, De Gaulle éprouve des sentiments d'attraction et de répulsion à l'égard de l'Allemagne.


C. Buffet a écrit :
De même que sa France est plus celle du Nord que celle du Midi, l'Allemagne du Général est plus celle de l'Ouest que celle de l'Est(...).


Donc une certaine appréhension pour la Prusse et sa capitale, Berlin... L'auteur rappelle d'ailleurs qu'un de ses ancêtres est Badois... et qu'il a passé un été dans ce "beau pays" (De Gaulle) de Bade.

Voila donc le paragraphe qui nous concerne plus particulièrement :

C. Buffet a écrit :
D'ailleurs, il n'a, à notre connaissance, jamais séjourné dans la capitale de la Prusse et du Reich honnis; en tous cas, il n'est jamais allé à Berlin au cours d'un voyage officiel, pas plus en tant que chef du Gouvernement Provisoire de la République Française à l'automne 1945 qu'en tant que président de la Ve République en septembre 1962. Ce n'est pas seulement le fait du hasard, mais un geste délibéré. La première fois, il ne veut pas se rendre dans la cité quadripartite pour montrer qu'il refuse la reconstitution d'un Reich prussien, de «beaucoup de crises européennes», et qu'il préconise plutôt une organisation confédérative de l'Allemagne. La seconde fois, il évite ostensiblement Berlin afin de ne pas paraître cautionner le Mur dont il n' pas pu empêcher la construction un an plus tôt. Mais ces deux abstentions volontaires témoignent aussi clairement de la suspicion dans laquelle De Gaulle tient la Prusse symbolisée ici par son ancienne capitale.



Ce sentiment dit l'auteur était largement partagé par la classe politique française de l'époque : (Les Français obtiennent en 1947 l'abolition de l'État de Prusse).


Plus loin :

C.Buffet a écrit :
Tant en 1948-1949 pendant le blocus qu'en 1958-1961 durant la longue crise déclenchée par Krouchtchev, De Gaulle montre fort peu de sollicitude pour Berlin et les Berlinois : il n'a pas pour eux de grand mots généreux, du style «Je vous ai compris», «Vive Berlin libre», encore moins «Ich bin ein berliner». Le Général ne s'intéresse pas particulièrement au sort Berlin en soi-même.


Plus loin encore dans l'article (p.529) l'auteur dit :

C.Buffet a écrit :
Elle (la réminiscence de Rapallo) explique en partie la position très modérée de la France lors du blocus de Berlin. Cet événement qui résulte directement de l'application des Recommandations de Londres et de l'introduction d'une nouvelle monnaie dans les trois zones occidentales, ne modifient absolument pas la perception du Général. Il semble même que la crise berlinoise ne retienne que fort peu son attention, accaparée il est vrai pendant l'été 1948 par le RPF, une série de meetings en province et le lancement de l'opération du timbre de Salut public. En tous cas, il ne l'évoque publiquement qu'à deux reprises et la première fois seulement au cours de sa conférence de presse du 1er octobre tenue à la Maison de la résistance alliée. Et encore qualifie-t-il le blocus d'«incident», certes «grave» mais ce n'est rien «qu'un incident». Dix ans plus tard, il considérera comme «très secondaire» la crise ouverte par Krouchtchev.



Petit rappel de la première (1948) et deuxième crise de Berlin (1958) (je me suis servi de Wikipedia, Article«Crise de Berlin»

Wikipédia a écrit :
Une première crise de Berlin s'ouvre en mars 1948 lorsque l’Union soviétique suspend sa participation au Conseil de contrôle allié le 19 mars 19483. Du 24 juin 1948 au 12 mai 1949, Staline instaure un blocus des secteurs occidentaux de Berlin, que les alliés contournent
grâce au pont aérien mis en place par les Américains et les Britanniques. Le statu quo issu de la Seconde Guerre mondiale prévaut in fine à Berlin.


Wikipédia a écrit :
La crise commence le 27 novembre 1958 avec « l'ultimatum de Khrouchtchev » par lequel le dirigeant soviétique exige des Occidentaux qu'un règlement soit trouvé dans les six mois concernant le statut de Berlin.


Wikipédia a écrit :
Ces trois sommets américano-soviétiques ne se soldent finalement par aucun accord. À la suite de quoi, Khrouchtchev décide avec les dirigeants de la République démocratique allemande de la construction du mur de Berlin (en allemand Berliner Mauer) en août 1961, qui séparera physiquement la ville en Berlin-Est et Berlin-Ouest pendant plus de vingt-huit ans, mettant ainsi fin à l'exode croissant des habitants de la RDA vers la République fédérale d'Allemagne (RFA).



Je ne 'ai pas tout à fait fini l'article en question mais c'est en cours B)

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