Vézère a écrit :
Je suis à peu près d'accord avec les mises au point de Marmont et Narduccio, à cette réserve près:
Léonard59 a écrit :
C'était pour qu'on puisse avoir une meilleure croissance pour faire de nous des soldats grands et forts si le besoin s'en ferrait sentir dans un futur pas si lointain. Grâce à l'Europe, le besoin ne s'en est pas fait sentir.
Non, je ne suis pas d'accord, ce n'est pas l'Europe qui a fait la paix. C'est parce qu'il y a eu la paix que l'on a pu faire la CEE puis l'UE, cette coopération des administrations, pour le meilleur -et dans ce cas là, on l'oublie, c'est humain- et parfois pour le plus détestable.
La paix, ce sont les hommes qui la font, pas des structures.
Donc, si la France et l'Allemagne ont jugé opportun de ne plus entrer en guerre l'un contre l'autre ni en 1970, ni en 1990, ni en 2010, et si de manière générale l'Europe de l'Ouest se maintient en paix depuis 70 ans, c'est parce que les Européens préfèrent la paix (état anormal de l'humanité, forcément fragile et transitoire) à la guerre durant cette période. Les institutions européennes (et non pas l'Europe...) ne sont pas une cause de la paix, elles en sont un attribut.
Si l'Europe n'a pas fait la paix, elle y a contribué. Elle y a contribué parce que le Marché Commun qui se met en place permet aux économies d’effacer les dégâts de la guerre. Elle permet de dégager du cash, comme on pourrait dire trivialement. Oui, la paix et la guerre, ce sont les hommes qui font cela. Mais, pour faire la paix ou la guerre, il faut de l'argent. Cet argent a permit de financer les armements des armées françaises et allemandes, ainsi que les effectifs, un peu plus réduits du Benelux. Face aux armées du Pacte de Varsovie, il y avait les armées européennes intégrées ou pas dans la structure de l'Otan, et elles tenaient leur rang. Elles tenaient leurs rangs car elles avaient les armements nécessaires pour équiper leurs troupes. Que ces armements soient réalisés par les industries de ces pays ou achetés aux USA. Il y a eu plusieurs gros programmes d'armements, avec de gros contrats à la clefs. A la fin des années 50, la France est plus ou moins à l'équilibre sur le plan agricole et sur le plan industriel. Quand j'écris "plus ou moins", je pense par exemple à une entreprise comme
Facel-Vega qui est obligée de se fournir en gros moteurs chez des entreprises américaines, car il n'y a aucun fournisseurs européens capables de lui proposer un moteur aux spécifications requises.
ALors, il faut avoir à l'esprit qu'une partie des succès industriels français des années 60 et 70 se font grâce à l’essor industriel initié par ce fameux marché commun. Essor qui a aussi lieu dans les 5 autres pays participant à ce marché commun. C'est ce succès qui incite d'autres pays à vouloir y adhérer.