Pour revenir au sujet de départ et à l'histoire, très tôt les alsaciens ont fait un choix : essayer de ne pas être la prochaine cause d'une prochaine guerre franco-allemande qui pouvait voir la destruction de la région, les moyens technologiques évoluant, comme on le sais. Ce choix impose 2 corollaires : soit on interdit à tout jamais à l'Allemagne la possibilité d'avoir une armée (mais cela ne peut durer qu'un temps), soit on fait en sorte que français et allemands se réconcilient et ne se fassent plus la guerre.

Les hommes politiques alsaciens des années 50 à 80-90 furent profondément européanistes. Ce n'est que dans les années 80-90 et suivantes que l'on a commencé à entendre des voix discordantes sur le sujet. A l'époque, le moteur européen était déjà franco-allemand, pour ancrer ce moteur, faire de Strasbourg une capitale commune n'était pas vu comme quelque chose de "déconnant". Bien entendu, il y avait d'autres visions européennes plus ancrées vers le nord de l'Europe (de l'époque), ou vers une vision atlantiques. Le choix e Bruxelles se justifiait plus dans ces 2 autres optiques.

Oublions les blablas sur les alsaciens qui n'auraient pas assez aimé les allemands... En fait, les hommes politiques de l'époque voulaient une réconciliation forte franco-allemande ! Les leaders alsaciens ont toujours œuvré dans ce sens et ont souvent participé à des groupes d'amitiés ou à des commissions dont le but était de privilégier le moteur franco-allemand, au détriment des autres "moteurs". Le billet de blog posté par marc30 est une nième resucée de cette vieille bataille qui dure depuis des décennies. Oui, les alsaciens ont investi de très grosses sommes d'argent public pour que Strasbourg tienne son rang en tant que capitale européenne. Malgré cela, le parlement européen a été séparé entre Strasbourg et Bruxelles.

Pour avancer dans ce débat, il faut se souvenir d'un point important, si Bruxelles est la capitale de l'Europe, du fait que plusieurs institutions européennes y ont leurs sièges, dont la Commissions européenne, elle est loin d'être la seule ville où siègent des organismes européens importants. Organismes qui dans un pays "classiques" se trouveraient situés dans la capitale. Or, les règles de fonctionnement font qu'ils siègent dans d'autres villes européennes. Déjà la capitale de l'Europe est tournante, donc chaque capitale d'un des pays d'Europe devient une capitale de l'Europe quand c'est son tour de présider aux destinées européennes et durant 6 mois. Et cela ne pose pas autant de problèmes de principe que Strasbourg. Pourtant, un tas de fonctionnaires européens se retrouvent à devoir traverser l'Europe pour aller rencontrer les membres du gouvernement du pays qui préside l'Europe pendant ce temps... Et on n'évoque même pas le sujet.

Ensuite, il y a 4 villes dans lesquelles siègent des Institutions de l'Union européenne : Bruxelles, Luxembourg, Strasbourg et Francfort, si on ne compte pas La Haye, qui est un cas un peu à part. Sièges des institutions de l'Union européenne

Strasbourg est régulièrement attaquée, et la défense la plus efficace de son statut a plus souvent été le fait des allemands que des français... Et, en France, on oublie qu'en fait le Parlement est basé dans 3 villes, et non 2... Comme par hasard, on oublie que le Secrétariat du Parlement européen siège à Luxembourg....

Cet article est très biaisé, depuis le début j'attendais une réaction "historique", en posant le débat ailleurs que dans les marigots... Oui, j'en ai rajouté, en me disant, il y en aura bien un qui interviendra et qui parlera de la réalité historique du choix des capitales européennes ! Il y en a bien eu qui posera les fondements historiques de cette discussion (qui aurait plus sa place dans le Salon, d'ailleurs, car elle parle bien d'un sujet actuel). Sous couvert d'histoire, c'est un débat actuel, car ce que dit ce billet de blog est bien pour réécrire l'histoire de manière à changer le futur.