Jerôme a écrit :
Barbetorte a écrit :
Quant à la participation, elle n’a pas du tout été abandonnée. Elle figure dans le code du travail. On y distingue l’intéressement qui est facultatif et la participation aux résultats de l’entreprise qui est obligatoire dans les entreprises employant plus de cinquante salariés.
On est hors limite chronologique mais il me semble que dès les années 1980 et encore plus aujourd'hui la gestion des entreprises du Cac 40 n a plus rien à voir avec la participation ni avec la planification !
Et les politiciens "gaullistes " n en montrent aucune déception !
La participation a été, pour moi, un des grands échecs de De Gaulle. L'eût-il mis en place qu'il aurait donné de la consistance à l'idée qu'il était "le seul révolutionnaire du pays".
A vrai dire, il est déjà bien que les salariés soient associés, aussi peu que ce soit, aux résultats de l'entreprise. Dans un pays où le "dialogue social" a toujours été très heurté, c'est déjà remarquable.
Mais De Gaulle avait clairement en tête la participation du personnel à
la direction des entreprises. (On pourrait imaginer une participation des délégués du Comité d'Entreprise au Conseil d'Administration : sans diriger réellement, ils seraient associés aux décisions, avec droit de vote, et surtout informés sur la stratégie - du moins pour ce qu'on accepterait d'en débattre devant eux, à mon avis, parce que cette formule pose problème en terme de secret des projets.)
Cette mesure était imaginable avant la dérèglementation globale, lorsque les entreprises étaient nationales, même si ça posait déjà question. Aujourd'hui elle serait impraticable : les sièges sociaux déménageraient plutôt que d'intégrer des représentants du personnel.
J'ignore pour quelles raisons De Gaulle n'a pas sauté le pas, mais les obstacles ne manquaient pas. Le premier d'entre eux était... le premier ministre ! (Jean lacouture raconte qu'un visiteur - j'ai oublié qui - demandant à Pompidou en quoi pouvait consister cette participation, vit avec surprise Pompidou se vriller la tempe avec l'index, sans autre commentaire. Ancien fondé de pouvoir de la Banque Rothschild, il était logiquement opposé à une idée qui pouvait évoquer les soviets d'entreprise. Et il était sans doute très loin d'être le seul dans la majorité.)