Clio a écrit :
Lipp payant les pots .
Lipp avec deux P , c'est la brasserie !
Plus sérieusement , j'essayais de me remémorer la chronologie de l'affaire ; et je trouve deux versions assez différentes :
Une première sur le site officiel de LIP ( qui existe toujours ) :
Citer :
1973 - La fabrication des premières montres à quartz françaises voit le jour chez LIP, mais les difficultés s'étant accentuées, c'est le premier dépôt de bilan.
1974 - Une société nouvelle est constituée, une nouvelle collection de produits révolutionnaires est créée avec l'arrivée de plusieurs designers notamment Roger Tallon, concepteur des modèles MACH 2000. Mais les investissements sont trop lourds et le redémarrage se fait attendre, c'est le deuxième dépôt de bilan.
1976 - Surgissent tous les problèmes sociaux et syndicaux qui ont défrayé la chronique pendant des années, la prise de possession de l'usine par le personnel, la vente des stocks dite " vente sauvage " ...etc...
1980 - Le personnel s'organise en coopérative ouvrière mais ni les commandes, ni les moyens financiers ne sont là pour relancer la société. Ce sera la décennie la plus noire de la marque.
1990 - Jean-Claude SENSEMAT reprend les activités de la marque et fonde la société LIP France.
Une seconde sur cet article récent , de la revue Sciences humaines
Citer :
En 1973, la fabrique horlogère Lip (à Palente en Franche-Comté) devenait le laboratoire de l’autogestion ouvrière.
À l’origine de ce changement, la stratégie pour dominer le marché européen contre les États-Unis et le Japon (Kelton-Timex) n’a pas été payante : en pariant sur le secteur horloger et la montre à quartz, Lip accuse bientôt un déficit de 600 millions d’anciens francs. Cette mauvaise gestion précipite l’entreprise vers sa fin. Le 18 avril 1973, la démission de Jacques Saint-Esprit, à la tête de l’entreprise bisontine depuis le départ du PDG et héritier Fred Lip en 1971, met le feu aux poudres.
Rapidement le tribunal de commerce élit deux dirigeants provisoires. Mais le personnel, craignant les licenciements et le démantèlement, en appelle à l’opinion publique. Commence alors une phase inédite d’autogestion, mise en place par les syndicalistes.
Chez Lip, le terrain s’y prête : 30 % des 1 000 employés sont syndiqués. Désireux de ne pas perdre le contrôle, les ouvriers CFDT prônent « l’autodéfense » ; la CGT va plus loin : l’autogestion. Le 12 juin, la séquestration des administrateurs leur permet de s’emparer des plans de fabrication et du stock de montres, qui est écoulé à 42 % du prix normal aux acheteurs qui viennent à Palente. Pour ne pas saborder Lip, la reprise de la production est décidée et obéit à un fonctionnement inédit. L’usine est ainsi découpée en cinq commissions, notamment horlogerie-vente-fabrication, popularisation dans les campagnes, etc. La première « paye sauvage » en août couronne cette démarche au slogan d’un « c’est possible, on produit, on vend, on se paie »… de courte durée.
Le 15 août, l’évacuation du site de Palente par les CRS prive les ouvriers d’accès à l’usine et les oblige à se redéployer sur quelques sites à Besançon. Pendant ce temps, les industriels du CNPF cherchent à endiguer le conflit. Le 24 janvier 1974 sont ainsi signés les accords de Dole entre les ouvriers et Claude Neuschwander. C’est la fin de la grève. Jusqu’en 1976, le numéro deux de Publicis incarne le redressement appelé par le CNPF d’Antoine Riboud. Mais dans le contrecoup du choc pétrolier, Valéry Giscard d’Estaing sacrifie Lip et son symbole d’invention sociale. Contrairement aux accords signés, le tribunal de commerce exige le paiement des dettes passées (6 millions de francs). C’est le dépôt de bilan en 1976. Malgré deux reprises successives – de 1980 à 1990 par Kiplé puis, à partir de 1990 par l’industriel français Jean-Claude Sensemat