Ah oui, et par rapport aux autres candidats ou candidats potentiels de droite, il a déclenché en 74 un vrai tabac grâce à sa modernité : ce n'est pas De Gaulle qu'on aurait vu jouer au foot !
C'était le Kennedy français !
Un vrai délire dans mon lycée, où les minettes de son bord portaient toutes des T-shirts "Giscard à la barre". (Sa campagne aussi était voulue comme résolument moderne.)
Lorsque j'ai demandé à un copain de droite pourquoi chez lui on ne votait pas plutôt Chaban-Delmas, dont le parcours gaulliste réformateur me paraissait cohérent - avec de plus un passé résistant, ce qui pour moi faisait sens - la réponse fut immédiate :"Mais il est bien trop vieux" !
Giscard était moderne et il allait ré-for-mer !
Si on ajoute qu'il a martelé - en particulier pendant le débat d'entre deux tours - que Mitterrand était un "homme du passé", on comprend mieux comment il a battu ledit Mitterrand d'un cheveu au second tour. (50,8%)
Du haut de mes 14 ans j'étais de ceux qui se sentaient consternés que ce qu'ils avaient jugé comme une mise en scène transparente et vaguement ridicule ait pu marcher face aux promesses (colossales) du Programme Commun.
Mitterrand, décidément, n'était pas assez fort au foot !
En même temps, le coup du jeune politique moderne qui va tout changer "dans la continuité" - pas de panique - ça ne marche qu'une fois : on ne peut pas se présenter une seconde fois comme l'homme nouveau, surtout à l'époque, où un mandat durait sept ans.
(La vérité oblige à reconnaître qu'il héritait des dégâts causés par le 1er choc pétrolier l'année précédente et qu'il allait se prendre le 2e en 79.)