VGE fut violemment accusé par Mitterrand et d'autres d'avoir été complaisant à l'égard de l'invasion soviétique en Afghanistan, notamment en allant à Varsovie rencontrer Brejnev.
Je partage cet article du Monde publié avant ce déplacement
"Samedi 17 mai, en fin de matinée, l'Élysée se refusait toujours à confirmer ou à démentir les informations en provenance de Varsovie selon lesquelles M. Giscard d'Estaing se rendrait dimanche après-midi et lundi dans la capitale polonaise pour y rencontrer MM. Brejnev et Gierek. L'attitude volontairement ambiguë de la présidence et une série d'autres indices - notamment le fait que les correspondants occidentaux à Varsovie aient été alertés par des officiels polonais - permettent cependant de penser qu'un contact franco-soviétique au plus haut niveau est proche.
S'il a bien lieu, il constituera un succès pour la diplomatie soviétique qui aura ainsi renoué, avec un pays occidental, des relations au sommet suspendues depuis l'invasion de l'Afghanistan.Une rencontre Brejnev-Giscard d'Estaing permettrait, d'autre part, à l'U.R.S.S. d'affirmer que certaines capitales occidentales accordent du crédit à l'offensive de paix que vient de lancer Moscou, en proposant notamment la convocation d'une conférence mondiale des chefs d'État et de gouvernement.
Le projet de rencontre Giscard d'Estaing-Brejnev-Gierek, qui a sans doute été évoqué par MM. Gromyko et François-Poncet à Vienne vendredi, pourrait être annoncé samedi après-midi aux ministres des affaires étrangères de la C.E.E. qui se réunissent à Naples. M. François-Poncet participe à cette réunion La journée de vendredi a, d'autre part, été marquée dans la capitale autrichienne par l'échec de l'entrevue qu'ont eue MM. Gromyko et Muskie : le ministre soviétique des affaires étrangères et le nouveau secrétaire d'État américain n'ont pas pu se mettre d'accord sur le principe d'une nouvelle rencontre."
https://www.lemonde.fr/archives/article ... 19218.htmlMitterrand, candidat sicialiste à la présidentielle reagira le 16 mars 1981, à Cartes sur table,en lançant une formule qui restera célèbre :
« Il fallait bien que le voyage à Varsovie puisse recevoir un salaire… L’Afghanistan est envahi, c’est la fin de la détente.On se demande si ce n’est pas un retour à la guerre froide. Le sort de la paix est peut-être en jeu.
Et tout à coup arrive un petit facteur, ou un petit télégraphiste : c’est M. Giscard d’Estaing. Il amène une dépêche dans sa poche. Là, les autres sont émus et un peu mortifiés de ne pas avoir droit aux mêmes secrets ou à la même confiance de M. Brejnev.
Mais non ! c’est M. Giscard d’Estaing qui a cette confiance, qui porte le petit télégramme, et il dit : il ne faut rien décider parce que M. Brejnev vient de me faire savoir qu’il allait évacuer l’Afghanistan par petits bouts. »