C'était certainement aller trop tôt, et trop loin, dans la voie d'une unification européenne alors que les plaies de la guerre n'étaient pas suffisamment résorbées... Une unité de défense entre pays récemment bélligérants était certainement difficilement envisageable dans le contexte de l'époque...
Un C/C extrait de ce lien
http://www.diploweb.com/forum/terpan1.htm
qui fait une synthèse sur la Communauté Européenne de Défense :
L'échec de la CED
Le premier de ces échecs est celui de la communauté européenne de défense (CED), dont le projet est lancé en 1950 (plan Pleven) et concrétisé par un traité signé le 26 mai 1952. Il s’agissait d’intégrer des forces militaires nationales dans le cadre d’une organisation institutionnelle proche du modèle –supranational- de la CECA. La CED, tout comme la CECA, devait être absorbée par une communauté politique européenne ayant une compétence générale en matière de politique économique, de politique extérieure, de sécurité et de défense. Le projet répondait à une demande américaine exprimée dans le contexte de la guerre de Corée, à savoir reconstituer l’armée allemande pour faire face à la menace soviétique. La CED aurait été subordonnée à l’OTAN du point de vue de la stratégie et de l’engagement des troupes. Inquiet devant la perspective d’un réarmement allemand et d’une intégration des forces armées dans un ensemble supranational, l’Assemblée nationale française refuse, le 30 août 1954, de procéder à la ratification du traité. Le réarmement allemand se fait quelques mois plus tard, dans le cadre de l’Union de l’Europe Occidentale, créée le 23 octobre 1954 par les accords de Paris. Jusqu’à sa réactivation au début des années 80, l’UEO reste une coquille vide, loin des espoirs qu’avaient suscités la CED.
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NB : CECA : Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier : c'est l'ancêtre de la CEE puis de l'UE.
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Sinon, et en réponse à une autre de tes questions, effectivement le rejet de la CED entraîna le fait que l'Europe se construisit sur la base du libre-échange économique, la CECA, puis la CEE, puis l'UE.
D'ailleurs, la première prise en compte dans la législation communautaire de fonctions régaliennes concerne le droit de battre monnaie, avec la création de l'euro.