"Le culte de la personnalité est un abcès superficiel sur un organisme parfaitement sain"

(dixit un journaliste de la Pravda, jounal officiel du parti communiste en 1956)

Que pensez vous de cette phrase?

A mon avis :

Etant donné que Staline est mort en 1953, au moment où le journaliste a dit ça, on était en pleine déstalinisation = critique sur Staline mais surtout pas sur le régime. Dans cette phrase il minimise le culte de la personnalité (abcès superficiel) mais il précise dans un organisme parfaitement sain (organisme = communisme).

en réalité, le culte de la personnalité représentait la base de la période stalinienne : ce n'était pas un simple abcès superficiel dans un organisme "complètement sain".
Le journaliste défend le parti communiste (organisme sain) et parle de l'abcès comme étant superficiel. En effet, un abcès non superficiel ne pourrait pas être dans un organisme compètement sain, donc ce ne serait pas logique qu'il le formule ainsi puisqu'il irait à l'encontre du parti communiste. D'où le sens caché de la phrase.

"Le camarade Staline n'a en aucune façon affecté la pureté et la détermination des camarades de l'URSS et du Monde entier".

Moi je pense que les abcès ont les vide c'est à dire qu'il fallait tourner la page..... en fait pour continuer pratiquement la même politique mais sans un culte de la personnalité exacérbé

Cette phrase fut écrite à l'issue du XXème Congrès du PCUS (février 1956) où Khrouchtchev dénonça les crimes de Staline dans son rapport secret, marquant ainsi le début de la déstalinisation". Ce rapport fut connu aux USA dès juin de la même année.
Ce propos illustre ce Congrès : on déboulonne l'ancien idole en révélant ses crimes qui n'ont rien à voir avec le système politique communiste jugé comme le meilleur système politique existant. Le successeur de Staline ne va certes pas faire porter le chapeau au Parti des erreurs et des crimes perpétrés par cet individu qui a dévié de la ligne en instaurant ce fameux culte de la personnalité.
Anecdote (réelle ou pas) : Après les discours de Staline lors de Congrès, les représentants du peuple présents se levaient et l'ovationnaient. Ces ovations duraient très longtemps, les présents en avaient mal aux mains car il ne fallait surtout pas être le premier à cesser d'acclamer le camarade Staline. Mais il fallait bien qu'il y en ait un, et malheur pour lui
car il "disparaissait". Alors chacun guettait les autres en souhaitant que le premier qui cesse d'applaudir soit un

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"Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu à toutes les femmes...."
Extrait de "La Chanson de Craonne"

...autre que lui. (j'ai été déconnecté du service et n'ai pu terminer la phrase......lire "l'ancienne idole").
Ces ovations représentaient un véritable martyre pour les membres présents, elles pouvaient durer plusieurs dizaines de minutes. Tout le monde s'épiait et dès lors qu'un "collègue" arrêtait, à bout de force, tous les autres cessaient d'applaudir comme par enchantement : pour cette-fois ils avaient sauvé leur peau.
Vlad

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"Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu à toutes les femmes...."
Extrait de "La Chanson de Craonne"

Le culte de la personnalité n'était qu'outre des conséquences de la perte d'équilibre du pouvoir dans le Kremlin. Jamais plus le secrétaire général aura aussi pouvoir que Stalin l'a eu. Le culte à Stalin a émergé notamment à cause de la victoire russe dans le SGM. Le peuple russe a vu Stalin comme l'héros et le protecteur de Russie. Or, la déstalinisation, aurait-elle pu se faire avant la mort de celui? Le Politburo avait-il le pouvoir pour déstaliniser l'état, ou y avait-il trop division parmi ceux?

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"L'histoire c'est une lumière dans un monde plein d'incertitude."

Durant les dernières années du régime les membres du Politburo vivaient plus que jamais dans la peur permanente de Staline. Ce dernier, sa mémoire et ses facultés mentales diminuant, se montrait de plus en plus soupçonneux et imprévisible, on les imagine mal prendre quelque initiative que ce soit pour "Déstaliniser" l'Etat.
Il aurait également fallu qu'ils mettent fin à leur sempiternelles rivalités.
Certe un des effets de cette "peur du chef" fut d'obliger les membres du Politburo à se... "soutenir" pour sauver leurs peaux (une "alliance" qui ne dura que jusqu'à la mort du dictateur évidement). De toute façon chacun d'entre eux devait avoir une vision toute personnelle de ce qu'impliquait une "déstalinisation".

Pour faire simple, déstalinisation, période du "dégel", ne veulent pas dire remise en cause du système. Khrouchtchev était un communiste convaincu mais qui souhaitait effacer les crimes ainsi que l'image grandiloquente du régime stalinien. Maintenant, l'URSS conservait ses fondements. Certes, le pays allait de l'avant dans la modernité et la "chape" de plomb politique s'était détendue sur son peuple (on ne déplaçait plus des populations de force pour développer telle ou telle région mais on incitait les déplacements par de meilleurs rémunérations, des logements, etc...). De même, les camps furent ouverts et Khrouchtchev fut impressionné par les écrits relatant cette époque. Maintenant, ce "dégel" avait des limites, les artistes n'étaient plus obligés de chanter, écrire ou peindre les louanges du communisme productiviste, ils étaient à nouveau libres... mais libres surtout de montrer les aspects positifs du réalisme socialiste, "une jeunesse heureuse dans les beaux paysages russes". Le jour où Khrouchtchev fut entraîné par l'opposition à visiter des peintres abstraits non-figuratifs lors d'un salon, sa colère fut telle que chacun comprit quelles étaient les limites de son "ouverture"...

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"En toute science, physique ou humaine, la certitude va souvent à l'encontre de la réalité"

http://www.thebookedition.com/la-rouman ... 98103.html

Il n'est pas toujours simple de discerner les anecdotes réelles et les "histoires soviétiques". J'ai entendu un jour celle-ci, je ne sais pas si on doit la considérer comme réelle. Un jour, devant une assemblée quelconque, Khrouchtchev vitupère Staline et ses crimes. Quelqu'un, dans la salle, lui lance : "Et toi, Nikita Sergueïevitch, tu faisais quoi à ce moment ?". L'orateur, furibond, hurle : "Qui a dit ça ??". Personne ne bronche, il se calme aussi vite et explique : "Ce que je faisais, camarade, c'est ce que tu viens de faire...".

à+

Si non e vero... e bene trovatto.

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Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)